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mardi 30 mai 2017

Rabat cherche à décapiter la rébellion du Rif



ANALYSE. Les autorités marocaines pouvaient compter sur une trêve au Rif au moins jusqu’à la fin juillet, date à laquelle une nouvelle grande manifestation a été annoncée. Mais, une fois de plus, leurs maladresses ou leur envie d’en finir avec la rébellion ont réussi à raviver la révolte dans cette région côtière du nord du Maroc.

Utiliser la religion à des fins politiques

Cette fois, c’est le ministère des Affaires islamiques qui a jeté de l’huile sur le feu en voulant se servir des imams pour désactiver les protestations à Al-Hoceïma et dans ses environs. Cela fait partie des habitudes de son ministre, Ahmed Toufiq, d’utiliser la religion à des fin politiques non seulement au Maroc mais au-delà de ses frontières, à commencer par les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc, où les imams sont sous sa tutelle.
Toufiq a demandé aux imams de la province d’Al-Hoceïma, tous des salariés de son ministère, de prononcer un prêche (Khotbat al Jomoua) reprochant aux jeunes révoltés de promouvoir la « fitna », la division parmi les musulmans. L’instruction donnée aux imams mit fin à une bonne semaine de trêve.
En effet, après la manifestation monstre du 18 mai, le gouvernement marocain avait donné des signes d’apaisement. Quatre jours auparavant, les partis de la majorité gouvernementale avaient cependant attisé les braises de la contestation en publiant un communiqué accusant les Rifains de « promouvoir des idées destructives qui sèment la discorde » et d’être des « séparatistes ».

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