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jeudi 22 juin 2017

Rif : La panne des élites poussera-t-elle M6 à intervenir ?

Cette monarchie n'a que trop duré...
Le peuple Marocain devrait passer à autre chose, Mohammed VI et sa famille lui coûtent très cher , au sens propre comme figuré...


 Maroc Leaks, 20/6/2017

La répression systématique et féroce qui s’abat sur le Rif est le symptôme d’un complexe de la monarchie. Ce complexe a un nom : le Rif, une région qui a toujours refusé de se soumettre au palais et aux sultans alaouites depuis la fin du 19ème siècle, avant les guerres coloniales. Le Rif souffre aussi d’un traumatisme : La monarchie marocaine. Celle-ci est responsable directement de la mort de dizaines de milliers de Berbères du Rif (et d’ailleurs). Entre la monarchie et le Rif se trouve un fossé, une rivière du sang. Réconcilier les deux parties est une mission impossible. C’est ce qui explique la complexité de la situation.
Les protestataires ne veulent écouter ni politiques, ni ministres, ni parlementaires, ni hauts fonctionnaires, ni intellectuels dépêchés sur place à partir de Rabat. Tous manquent, à leurs yeux, de crédibilité. Ils sont non seulement corrompus, mais inefficaces. Leur parole ne vaut pas un clou. Leurs voix ne portent pas loin et sont discrédités à cause de leur passivité et leur servilité maladive à la monarchie.
Depuis des décennies, la monarchie alaouite a vampirisé les élites politiques, artistiques, intellectuelles et religieuses en les domestiquant grâce à un système efficace de corruption. La monarchie récupère tous ceux qui bougent, peu importe leurs sensibilités politiques tant qu’ils sont serviles et qu’ils acceptent de servir les desseins de la monarchie. Des artistes jusqu’aux terroristes accusés d’implication dans les attaques kamikazes de Casablanca, en passant par les écrivains, les cinéastes, les activistes de la « société civile », la monarchie ratisse très large. Depuis le début des manifestations dans le Rif, nombre de ces « artistes », intellectuels et autres présidents d’associations des droits humains ou d’organisations internationales (mêmes amazighes) entrés en « dissidence contrôlée » se sont exprimés « par devoir » contre « la Fitna » dans le Rif. Ils n’avaient pas besoin de penser. Il leur suffisait de répéter la version officielle et de la promouvoir.
Cette « élite-kleenex » qui vit dans les grandes agglomérations est coupée de son milieu naturel. Elle est prête à tout faire pour plaire au palais et à ses relais, à diffuser la propagande officielle, à dénigrer les opposants et à justifier la répression qu’ils subissent. 

Les recrues, venant de différents horizons, font partie d’une réserve constamment renouvelée par ce qu’elle n’est utilisée qu’une seule fois. Elle finit au rebut et perd toute sa crédibilité vu sa proximité même momentanée avec le régime. La monarchie est corruption. C’est la règle. La chasse aux nouveaux « talents » est perpétuelle pour combler le vide. Des élites sont ainsi captées, vidées de leur sens. Leurs œuvres récupérées et utilisées à la gloire du régime.
C’est justement à cause de cette mécanique infernale mise en place que les protestataires du Rif (et les citoyens par extension) ne font pas confiance aux partis politiques, aux « élus », aux conseillers et autres hauts fonctionnaires. Ils savent qu’ils n’ont aucune autorité, qu’ils sont là juste pour le décor.
Reste Mohamed VI en personne. Que peut faire au juste un roi qui refuse de parler directement à ses « sujets » sauf à travers d’interminables discours en arabe classique ? Que peut faire un roi qui refuse, par mépris, tout comme son père Hassan II, d’accorder une interview à un média local ? La réponse est simple : Il se sert des médias et des chefs d’Etat étrangers pour communiquer avec ses « fidèles sujets ». Le mercredi 14 juin, c’est Emmanuel Macron, le président français, qui se prend pour le porte-parole de Mohammed VI. Il nous apprend que Mohammed VI est « préoccupé » par la situation dans le Rif. « Il ne m’appartient pas de juger d’un sujet politique intérieure, mais le roi considère comme légitime qu’il y ait des manifestations, qui sont prévues dans le droit constitutionnel », a-t-il poursuivi. « Il souhaite apaiser la situation en répondant aux prémices de ces mouvements et en apportant une considération à cette région », a ajouté M. Macron.
Si Mohammed VI est vraiment « préoccupé » et qu’il « considère comme légitime qu’il y ait des manifestations, qui sont prévues dans le droit constitutionnel », alors qu’attend-il pour intervenir, alors que ses services mènent une véritable purge dans le Rif ? Attend-il un nouveau bain de sang dans cette région ?Ceci dit, il reste à savoir si le Rif écoutera ce qu’il a à dire, sachant qu’il ne parle même pas la langue de ses « chers sujets » !
Faudrait-il rappeler que les services de répression de cette même monarchie ont interdit aux familles des détenus de s’exprimer en langue berbère dans les parloirs ?.
A. Azergui
Publié le 19 juin 2017 par asammer
Author: Rédaction

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