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lundi 19 juin 2017

Séparation des pouvoirs ? Emmanuel Macron fait pire que la déchéance de nationalité mais personne ne s'en indigne

16/06/2017


Philippe Wojazer / Reuters
Le Président Emmanuel Macron devant le Palais de l’Élysée à Paris, le 12 juin 2017.
 
Décembre 2015: le projet de François Hollande d'instaurer la possibilité de déchoir de leur nationalité des citoyens français convaincus d'actes de terrorisme contre la France soulève –à juste titre- un tollé parmi tout ce que la France compte d'intellectuels, de juristes, mais aussi de militants associatifs et politiques engagés pour les droits de l'Homme. Il fait la "une" pendant des jours de tous les médias. Il devient le symbole de la trahison des idéaux de la gauche.

Juin 2017: le projet d'Emmanuel Macron d'insérer dans le droit commun des pouvoirs donnés à l'administration à titre extraordinaire, alors qu'elles relèvent  constitutionnellement de la compétence de l'autorité judiciaire (perquisitions, rétentions administratives et assignations à résidence sans juge) suscite l'indifférence. Hormis les professions judiciaires et quelques associations de défense des droits de l'Homme qui parlent quasiment sans écho, cela n'intéresse personne ou presque...
Passons sur le fait qu'Emmanuel Macron avait alors vertement critiqué le projet de déchéance de nationalité au motif notamment que les démocraties ne doivent pas reculer sur leurs valeurs au nom du terrorisme, sauf à perdre leur âme. Il avait raison.
Le problème, c'est qu'il fait aujourd'hui la même chose et même bien pire en fait: contrairement à la déchéance de nationalité, mesure forte mais symbolique ne concernant potentiellement que quelques personnes et encore, les mesures de l'état d'urgence concernent des centaines, voire des milliers de personnes chaque année. Bien plus, elles écornent un principe fondamental: pas d'atteinte aux libertés qui ne soit décidé par un juge –et pas seulement sous son contrôle a posteriori.

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