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jeudi 7 septembre 2017

Violences contre les manifestants du Rif : le silence de Mohammed VI dénoncé





Au Maroc, plusieurs manifestants du mouvement « Hirak » sont toujours détenus
International Par: Zahra Rahmouni 05 Sept. 2017 

Au Maroc, plusieurs manifestants du mouvement « Hirak » sont toujours emprisonnés après les événements qui ont lieu dans la région du Rif.
Tortures et abus de la part de la police
Selon l’organisation Human Rights Watch, 216 personnes sont actuellement en prison « dont 47 en attente de jugement à la prison de Oukacha, et 169 déjà condamnées ou en attente de jugement (de première instance ou d’appel) à la prison régionale d’Al Hoceima » après des arrestations datant de mai dernier.

L’organisation dénonce aujourd’hui le silence du roi Mohamed VI face aux abus subis par des manifestants durant leurs interpellations par les forces de sécurité. Des violences qui ont d’ailleurs été confirmées par les rapports de médecins légistes ayant fuité dans la presse marocaine début juillet.
« Le roi Mohammed VI a affirmé lors de la Fête du Trône que les Marocains ‘ont le droit, et même le devoir, d’être fiers de leur appareil sécuritaire’ », indique l’ONG. « Ne seraient-ils pas encore plus fiers si les allégations d’abus policiers donnaient lieu à des enquêtes crédibles, et si les tribunaux refusaient de condamner sur la foi d’aveux douteux ? ».

HWR demande l’ouverture d’une enquête
Au moins 23 des 32 manifestants reconnus coupables à l’issue d’un procès collectif, qui a eu lieu en juin dernier, ont affirmé avoir été passés à tabac lors de leurs arrestations ou dans l’enceinte de la préfecture de police d’Al Hoceima, rapporte HRW. La majorité a déclaré ne pas avoir été autorisée à lire les procès-verbaux « avant d’être contraint de les signer sous la menace – y compris, dans certains cas, la menace de violences sexuelles ».
Selon la directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’ONG, « l’éloge royal inconditionnel des forces de sécurité, malgré les accusations qui pèsent contre elles, ne fera qu’ancrer la certitude qu’au Maroc, on peut abuser d’un détenu sans répondre de ses actes ».
Au lieu « de dédouaner les forces de l’ordre de toute responsabilité dans les troubles survenus à Al Hoceima » en « affirmant qu’elles avaient fait preuve de « retenue et […] d’un grand respect de la loi » », HRW appelle le roi du Maroc à « ordonner une enquête sérieuse et probante sur les accusations de torture portées par les manifestants du « Hirak » du Rif contre la police marocaine ».
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