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lundi 13 novembre 2017

Le Maroc s’oppose au remplaçant de Bolduc : de quoi le Makhzen a-t-il peur ?



Makhsen Sahara Occidental
Mohammed VI et son gouvernement dans les territoires occupés du Sahara Occidental. D. R.
Par Houari Achouri – 

Selon des sources concordantes, le Maroc émet des réserves sur le choix du Canadien Colin Stewart proposé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, comme chef de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso) et aussi en tant que son représentant spécial dans ce pays. En fait, en agissant ainsi, le Makhzen veut tenter, par une manœuvre dilatoire, de faire traîner encore cette affaire de décolonisation et de la compliquer davantage.
La position du Maroc s’explique par son rejet du référendum d’autodétermination sachant parfaitement qu’il conduirait le peuple sahraoui à choisir l’indépendance de cette ex-colonie espagnole qu’occupe le Maroc depuis 1975. Les réserves du Maroc sur la nomination de Colin Stewart font ainsi partie des entraves de toutes sortes qu’il dresse pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes de la légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Le Polisario a récemment dénoncé l’obstination affichée encore une fois par le roi du Maroc dans son dernier discours. Il fait remarquer que l’occupant marocain «recourt à la surenchère et à la fuite en avant à chaque moment de crise aux niveaux interne ou externe». La position du Polisario a été confirmée, mercredi dernier, par le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, qui a expliqué que le roi du Maroc a renié les engagements pris par son pays sous les auspices des Nations-unies et de l’Union africaine (UA), relatifs au respect des résultats du référendum d’autodétermination, et bloque ainsi le processus de paix.
En réaction à la déclaration de Mohammed VI, le porte-parole du secrétaire général des Nations-unies, Stéphane Dujarric, a fait savoir que la Minurso ainsi que le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler, poursuivaient leurs missions au Sahara Occidental conformément au mandat qui leur a été conféré par le Conseil de sécurité.
La Minurso a un rôle déterminant dans le processus devant conduire à l’indépendance du Sahara Occidental. Elle a été créée en avril 1991, par une résolution du Conseil de sécurité sur la base d’un plan de règlement (également appelé «plan de mise en œuvre») du secrétaire général de l’ONU, prévoyant une période transitoire pour la préparation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Cette décision du Conseil de sécurité faisait suite à un accord auquel étaient parvenus le Maroc et le Front Polisario. La Minurso s’est déployée en septembre 1991 pour réaliser les deux principales tâches qui lui ont été confiées : surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Colin Stewart est appelé à remplacer à la tête de la Minurso, Mme Kim Bolduc, elle aussi Canadienne, dont le mandat vient de prendre fin et qui a été désignée comme représentante spéciale-adjointe auprès de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco). Elle avait été nommée en mai 2014, succédant à l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber.
En tant que chef de la Minurso, le représentant spécial du secrétaire général prend la responsabilité unique et exclusive des questions relatives au référendum d’autodétermination et est assisté dans sa tâche par du personnel policier, militaire et civil.
H. A.

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