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mardi 26 décembre 2017

Maroc : la résilience des gueules noires de Jerada-Hassi Blal


Ils se considèrent tout simplement comme des hommes qui gagnent leur pain noir au prix de la sueur et de l’usure. Ils sont conscients des dangers qu’ils encourent mais n’ont pas d’autres alternatives alors ils préfèrent vivre dignement leur pauvreté.

« Qu'est-ce que cela signifie ce bouleversement de la nature ? La plaine est soulevée par des monts noirs, fléchés étrangement à leur sommet d'un bras oblique, certains déjà, une verdure y reprend, comme l'abandon des hommes. Partout des bâtisses incompréhensibles, aux formes géométriques, lunaires, et les demeures minuscules des hommes, en briques foncées, pareilles l'une à l'autre (...) Rien ne se ressemble plus. Les rapports entre les hommes, leurs âmes, leurs vies, le paysage. Même ce qui semblait éternel a changé ».Extrait d'Aragon, du roman La Semaine sainte (1958)

Depuis la fermeture de sa mine, la ville de Jerada, au nord est du Maroc, est à la dérive. Ses habitants creusent à la main la montagne pour lui arracher quelques morceaux de charbon… Ces mineurs de fortune survivent payés une misère par les négociants en charbon. Nos reporters ont recueilli leurs témoignages.
Dans ces mines clandestines, des centaines de mineurs descendent jusqu’à 90 mètres sous terre au péril de leur vie pour gratter quelques caisses de charbon.
Les conditions de travail sont extrêmes, les puits sont creusés artisanalement avec des pelles et stabilisés à l’aide de morceaux de bois récupérés dans la forêt avoisinante. Ces installations de fortune peuvent s’effondrer à tout moment et ensevelir les ouvriers descendus au fond du trou…
La vie des hommes à l’intérieur de ces galeries tient à des petits étais d’arbres qu’ils utilisent pour fixer les sols et sécuriser les passages.

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