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lundi 15 janvier 2018

Jeunes migrants Hautes Alpes : État des lieux et mutualisation des moyens

Concernant l'accueil spécifique des mineurs isolés :

Depuis le début de l’été, le nombre de jeunes mineurs isolés arrivant sur le département connaît une très forte hausse, environ 1300 en un an. Malgré une diminution du fait de la neige présente dans les cols, les arrivées continuent, posant maintenant des questions médicales parfois vitales.
Ces jeunes arrivent pour la plupart par le col de l’Échelle ou de Montgenèvre, via Briançon, mais certains arrivent directement d’autres départements, le plus souvent au hasard des trains.

En théorie, le parcours de ces jeunes devrait être :
- Enregistrement au conseil départemental en tant que mineur isolé et en danger.
- Mise à l’abri par le conseil départemental dans des structures dédiées, appelées «SAMA» ( Structure d’Accueil et de Mise à l’Abri )
- Évaluation par le conseil départemental de la situation de minorité et d’isolement
- Reconnaissance de la minorité et placement à l’aide sociale à l’enfance, dans un autre département, en fonction d’une répartition nationale ( les fameuses OPP)
ou : Non reconnaissance de la minorité et exclusion du système de l’aide sociale à l’enfance. Le jeune peut alors contester cette décision (recours) ou solliciter l’intervention du juge des enfants.

Dans la réalité, de nombreux problèmes se posent à plusieurs stades de la procédure  
 Jusqu’à mi-octobre, les jeunes n’étaient pas mis à l’abri après leur enregistrement par le conseil départemental, seul un système de distribution de ticket restaurant (en nombre insuffisant) avait été mis en place, puis supprimé.
Ces jeunes ont alors été accueillis dans l’urgence par le Réseau Hospitalité, et à partir d'août, une salle a été mise à disposition du réseau par la paroisse (salle St André).Mais début octobre cet accueil a été stoppé. Sur les deux dernières semaines, le nombre de jeunes accueillis la nuit était plus faible. Après la fermeture de la salle, ils ont été hébergés par des familles du réseau hospitalité ou welcome

SITUATION ACTUELLE :

Ce qui est en place :
Un accueil de jour est organisé dans les locaux du secours catholique, tous les après-midis de 14h à 17h.  Pour que cela soit effectif, il faut mobiliser un nombre de bénévoles suffisant.

 Les jeunes exclus du système de l’aide sociale à l’enfance doivent en théorie solliciter le 115 pour ne pas dormir dehors. Cet accueil appelle à toute notre vigilance, au vu des dernières circulaires qui tendent à organiser des expulsions massives directement depuis ces centres d’accueil.
Mais ce qui est en place actuellement ne répond qu’en partie aux besoins. Il est urgent de réfléchir ensemble à de nouvelles initiatives.

La solidarité avec les personnes exilées et vulnérables est aujourd’hui un enjeu national qui se décline à l’échelle de notre département de façon aiguë. Depuis le début de l’été, nous partageons le quotidien de nombreux jeunes mineurs qui sont confrontés à la rudesse des politiques d’accueil sur notre territoire. Ils arrivent dans notre pays pour trouver refuge, droit qui leur est refusé en vertu des accords de Dublin qui les obligent à demander l'asile dans le pays par lequel ils sont entrés en Europe. Le plus souvent c'est l'Italie qui ne peut plus les accueillir dignement.
Quelles qu'elles soient, toutes ces personnes ont besoin d'un accompagnement spécifique et nous essayons de mettre en place des lieux d'accueil adaptés et tentons de les accompagner dans des parcours administratifs complexes, en témoignant des valeurs humaines qui sont les nôtres.

Malgré l'alerte et la mobilisation de plusieurs associations et l'engagement de nombreux bénévoles durant l'été, le réseau hospitalité manque toujours de structure pérenne et d'un nombre suffisant de bénévoles.
C'est pourquoi nous ressentons aujourd’hui le besoin de recenser et  de structurer de façon plus large, ce que notre ville compte d’initiatives populaires et citoyennes et d'en créer de nouvelles. Nous souhaitons mettre autour d'une table l'ensemble des associations susceptibles de s'investir. L’action citoyenne et associative coordonnée est une nécessité
                                  
        C'est pourquoi le réseau hospitalité vous invite à une réunion le mercredi 17 janvier   (à la suite de la réunion pour l'organisation de la marche pacifique)

Petit recensement des dispositifs d'accueil et d'accompagnement.
Nous comptons sur vous pour compléter cette liste :

1) Les réseaux d'hébergement citoyen "chez l'habitant" :
- Réseau welcome JRS qui accueille les demandeurs d'asile auxquels il n'a pas été proposé d'hébergement, ou les personnes en cours de procédure de régularisation.
- Réseau hospitalité qui accueille des personnes irrégulières, "sans-papiers"

2) Les squats :
A Gap, la maison Cézanne accueille actuellement une quinzaine de personnes, "dublinés pour la plupart" qui n'ont pas droit à un hébergement officiel.
A Veynes, le CHUM (centre d'hébergement urgence pour mineurs) accueille entre 15 et 20 mineurs en cours de procédure juridique (recours contre leur "déminorisation")

2) Les cours de français :
- Croix rouge
- Secours catholique
- Centres sociaux

3) L'accompagnement juridique :
- La Cimade
- La MAPEmonde
- le réseau hospitalité pour l'accompagnement des mineurs

4) L'accueil convivial :
- la MAPEmonde en coopération avec le réseau hospitalité et les associations qui le composent organisent les goûters-papiers tous les mercredis
- Afrique Alpes Soleil
- Le secours catholique : "cafés sourire" et repas festifs
- Le secours populaire
- Ludambule
- le réseau hospitalité avec des repas solidaires chaque mois

5) Aide financière exceptionnelle
Un titre de séjour coûte environ 600€ que la plupart des personnes ne peuvent pas payer. Des appels à "dons dédiés" ont donc été lancés il y a quelques années par 3 associations :
- Le secours populaire
- L'Entraide protestante
- le secours catholique
Ces mêmes associations participent également très souvent pour payer les transports des personnes dublinées qui doivent se rendre obligatoirement à Marseille pour leurs démarches administratives.

6) Défense des droits fondamentaux, résistance et veille citoyenne
- Réseau éducation sans frontière
- réseau hospitalité
- Cimade
- Cercle de silence
- ATTAC
- FCPE
- Les syndicats




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