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lundi 19 mars 2018

Montgenèvre : Le sauveteur puni d'avoir sauvé le bébé Daniel- suite




    Montgenèvre : 150 personnes, 1 maraudeur et un couffin.


    Alp’ternatives vous propose le récit de 3 « journalistes-citoyens » (Alice Prud’homme et Jean-Paul Leroux en mots et Steeve Peyron en vidéo) sur le rassemblement de soutien au « maraudeur » qui a permis la naissance de Daniel. Si les valeurs de la République ont encore un sens, elles vivent dans ces actes de désobéissances et de solidarités.

    Col du Montgenèvre, mercredi 14 mars, 9h.

    En ce mercredi matin, nous sommes devant le poste de la police des frontières, du col de Montgenèvre, entre l’Italie et la France. Une foule de personnes s’approche, au fur et à mesure, en face des forces de l’ordre présentes en nombre important, laissant une voie de passage, des voitures entrent, ne sachant pas vraiment qui a le plus peur ! Il est 9h du matin, un 14 mars, l’hiver est déjà bien avancé et pourtant il fait encore froid, la neige est encore présente en masse, laissant penser à ce que peuvent endurer les migrants capables de passer n’importe quand par ce col. 
     Autour de cet espace médiatisé, les skieurs continuent à passer sur les pistes tout autour sous le ciel bleu Haut-Alpin, comme si'l y avait deux mondes, deux vies dans nos vallées… marquant un décalage irréel. Depuis plusieurs mois à Montgenèvre, il y a une vie de loisir le jour et une autre de survie la nuit !
    Prés de 150 personnes sont présentes finalement pour soutenir le maraudeur convoqué au poste, suite à son action humaine de samedi soir dernier. Celui-ci, accompagné d’un avocat de l’association « Tous Migrants », rentre au poste pour sa convocation, sereinement. Dehors les manifestants, discutent calmement sous des aires de musiques joyeuses, un chant est entamé « les sans papiers »… Les forces de l’ordre ne bougent pas, regardent, comme si rien ne pouvait les atteindre. 
    Puis des prises de parole commencent. Des masques tricolores portés par des manifestants parlent à tour de rôle, de fraternité, égalité, humanité, légalité, solidarité, citoyenneté, intégrité, communauté, liberté, diversité et d’hospitalité. Ces mots forts sont définis, comme si il fallait rappeler sur quoi notre société est fondée. Certains jeunes membres des forces de l’ordre semblent écouter avec attention et adoucir leur visage. Finalement, ces mots oubliés sont le fondement de ce pourquoi ils se sont engagés ? A ce moment, peut-être que les premières victimes sont eux, engagés sans ne plus avoir conscience de leur action, du pourquoi et du comment ils sont là, de leur liberté humaine qu’ils devraient exercer ? Une photo est faite de ces masques devant eux, nous aimerions tellement savoir ce que l’humain caché derrière cette tenue pense.
    Puis une lettre écrite par la femme du maraudeur convoqué, est lue par une tierce personne. 
    Une lettre émouvante d’une femme ayant eu trois enfants, qui  se demande comment une autre femme, policière, a pu agir de la sorte. Comment a-t-elle pu laisser souffrir cette femme sur le point d’accoucher aussi longtemps ? 
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