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mercredi 23 mai 2018

Ces injustices sociales que l'école marocaine reproduit

Crédit : Rachid Tniouni
Ces injustices sociales que l'école marocaine reproduit
22/5/ 2018

Lutte contre le décrochage scolaire, révision du système d'orientation, responsabilisation des chefs d'établissements... Dans son dernier rapport, le Conseil supérieur de l'éducation, pointe du doigt les injustices sociales que reproduit l'école marocaine et donne ses recommandations.

La réussite scolaire reste fortement corrélée avec l'origine sociale. C'est de ce constat que part le dernier rapport du Conseil supérieur de l'éducation (CSE). Intitulé "Une école de justice sociale", il a été publié le 16 mai dernier.
Dans ce texte, les experts du CSE expliquent que le principe de l'égalité des élèves censés recevoir la même éducation, quelles que soient leurs caractéristiques individuelles et familiales, est battu en brèche par les mécanismes d'exclusion qui sont à l'œuvre à l'école marocaine.
Or, selon la Vision stratégique 2015-2030, la justice sociale à l'école est tout autant une finalité qu'une condition de réussite de la réforme de l'éducation et de la formation.
Or, aujourd'hui les élèves arrivent inégaux à l'école en termes de bagage culturel, de niveau de langage, d'exposition à la langue arabe et aux langues étrangères. Autant de facteurs qui creusent un écart considérable entre les enfants pauvres et ceux qui sont "favorisés". En effet, plus que le niveau de revenus des parents, c'est le capital éducatif et culturel des familles qui fait la différence en termes de performances scolaires des enfants.
Des inégalités qui sont aggravées par l'intersection avec d'autres facteurs tels que le sexe, le handicap ou encore les inégalités territoriales. Selon le Programme national d'évaluation des acquis (PNEA) 2016, "l'effet élève", constitué de ce que l'apprenant, en intégrant l'école, porte comme héritage social, est de 80 % par rapport à l'effet établissement (20 %). Un constat alarmant- quoique peu étonnant au vu des précédents rapports du CSE - auquel le Conseil donne quelques pistes de solutions.

Éradiquer l'analphabétisme

Selon les auteurs du rapport, la première source d'inégalité sociale et scolaire réside dans l'analphabétisme des parents. Pour les auteurs de texte, lutter contre l'analphabétisme suppose l'adoption de deux stratégies : "Alphabétiser les personnes âgées de 10 ans et plus qui n'ont jamais eu accès à l'école en conférant la priorité au milieu rural et aux femmes et tarir ses sources en améliorant la généralisation et la qualité de l'enseignement obligatoire".
Selon eux, l'éradication de l'analphabétisme sur le moyen terme n'a rien d'utopique. L'expérience du Maroc en matière de généralisation de la scolarisation primaire en une décennie démontre bien que cette ambition est réaliste, si elle est élevée au rang de "cause nationale majeure".
Mais pour cela, alphabétiser les adultes ne devrait plus relever de la responsabilité d'acteurs institutionnels et sociaux qui n'ont, selon les auteurs du rapport, pas "les qualifications nécessaires". Le CSE recommande de fournir pour ce chantier un effort à la hauteur d'autres politiques publiques sectorielles mises en place durant les dernières décennies (Plan Maroc vert, Plan émergence...). D'après le rapport, cet effort devrait avoir pour finalité l'acquisition par tous d'un socle partagé de connaissances de base.

Lutter contre le décrochage scolaire

Le décrochage scolaire précoce - qui aurait coûté selon le CSE 2,1 milliards de dirhams à l'Etat en 2016 - alimente l'analphabétisme. Dès lors, la qualité de l'enseignement préscolaire et primaire s'avère déterminante dans la réalisation de la justice scolaire.
Lire l'articlehttps://telquel.ma/2018/05/22/les-recommandations-du-conseil-supérieur-de-leducation...

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