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samedi 28 décembre 2019

Rabat: le littoral menacé par une catastrophe écologique ?

Maroc Vidéo. Rabat: le littoral menacé par une catastrophe écologique ?





350.000 tonnes de résidus liquides toxiques risquent d’être rejetés en mer et polluer une grande partie du littoral, allant de Kénitra à Skhirat. Les élus de la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD) viennent de mettre en garde contre cette menace écologique et dénoncent «une solution de facilité» adoptée par l’Etablissement de coopération intercommunale (ECI) dirigé par le PJD. 

C’est un secret de polichinelle. Rabat peine à se débarrasser de 350.000 tonnes de résidus liquides toxiques, composés de lixiviat, de métaux lourds et de déchets industriels qui dégagent une odeur nauséabonde et stockés dans la décharge d’Oum Azza.
Réagissant à cette menace, les élus de la FGD au Conseil de la ville de Rabat ont publié récemment un communiqué pour exprimer leur indignation.
Joint par H24info, le conseiller de la FGD Omar Hayani, a déclaré qu’il s’agit d’«un problème qui traine depuis des années» et que la ville est «en train d’en payer les conséquences».
La publication du communiqué de la FGD intervient quelques jours après les révélations choquantes du quotidien Al Massae à ce sujet.



Le journal a indiqué, dans son édition du lundi 16 décembre, que le rejet en mer de 350.000 tonnes de résidus liquides toxiques causerait des dommages irréparables sur le littoral et toucherait une vaste zone allant de Kénitra à Skhirat en passant par Mahdia, Salé, Rabat, Témara et Harhoura.

Mauvais débarras!

Aucune information ne circule sur ces liquides toxiques accumulés dans la décharge d’Oum Azza, et, selon le quotidien arabophone, les élus de l’opposition affirment tout ignorer, car ils ne sont pas représentés au niveau de l’ECI.
«Depuis quatre ans, on pose la question de manière récurrente sur l’odeur qui règne sur la ville et à propos du traitement de ce lixiviat, et on nous donnait des réponses du style “Ne vous inquiétez pas, c’est un problème en cours de traitement”», rappelle Hayani.
Ces liquides toxiques avaient déjà alerté les hauts responsables de la Wilaya de Rabat, les élus et les responsables de la société Pizzorno, en charge de la gestion du Centre de valorisation des déchets d’Oum Azza. Cette décharge qui s’étale sur plus de 100 ha dégage des odeurs nauséabondes très gênantes pourles riverains.
D’après la même source, l’Etablissement de coopération intercommunal (ECI) Al Assima présidé par le maire de Salé Jamaâ Mouâtassim a examiné la possibilité d’évacuer les déchets que le centre d’Oum Azza n’arrive toujours pas à traiter.

Ils construisent des mégaprisons contre la nature et les gens

Luk Vervaet à Prisoners' News

La mégaprison et son monde, version illustrée !
Ils construisent des mégaprisons contre la nature et les gens : nous ouvrons les cages mentales qui nous enferment.
Joyeux solstice et rendez-vous en 2020 en pleine forme !

Légende : PS, CDV, MR ont pesé sur la justice pour obtenir l'autorisation de construire une prison injuste financée sur le budget de la même justice. Pour vendre leur projet toxique, ils prétendent qu'il s'agit d'un « village carcéral » qui « améliorera la qualité de l'environnement » à Haren et donc à Bruxelles. Les 20 hectares du Keelbeek et sa biodiversité exceptionnelle ont été rasés. Cafasso, le consortium de multinationales qui va profiter de l'enfermement de milliers de personnes sur le dos de la justice, est dirigé par Denys n.v., une multinationale belge. Elle s'est exportée notamment en Arabie Saoudite, dictature sanglante, pour y construire des pipelines durables, y compris au Yemen où le peuple a été massacré par la même Arabie Saoudite. L'épouse du patron de Denys est la photographe personnelle de Donald Trump, dont elle a vanté les qualités (« c'est un phénomène social ! ») sur les plateaux TV pendant sa campagne présidentielle. La mégaprison comptera 1.190 places. 75% des détenus n'ont aucun diplôme. Les pauvres sont massivement surreprésentés en prison, pas parce qu'ils commettent plus de délits que les riches, mais parce qu'ils sont davantage punis tout au long de la chaîne pénale.

Droits du peuple sahraoui à l'autodétermination : une association japonaise interpelle l’ONU



  vendredi, 20 décembre 2019,TIFARITI (Territoires sahraouis libérés) - 
L’association japonaise "Les Amis du Sahara Occidental" a interpellé l’ONU vendredi depuis les territoires sahraouis libérés, Tifariti, l’appelant à œuvrer à l'application de la Charte des Nations Unies, comme déjà promis pour le règlement du conflit au Sahara Occidental, à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
Dans un entretien accordé à l’APS, en marge du 15e Congrès du Front Polisario, un membre de l’association japonaise, "Les Amis du Sahara Occidental", Masaki Inaba, a appelé l'Onu à assumer sa responsabilité, à respecter ses obligations et responsabilités envers la question du Sahara Occidental d'une manière à "permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l’autodétermination et l'indépendance", conformément aux résolutions de l'Onu et à la légalité internationale.
Créée en juin dernier, l’association "Les Amis du Sahara Occidental", selon M. Inaba est devenue plus connue et soutenue particulièrement après le Forum de partenariat Japon-Afrique tenu en août dernier, "ce qui a grandement contribué à introduire davantage la question du Sahara occidental au Japon et faire connaitre la cause sahraouie", a-t-il poursuivi.
Il a, dans ce sens, salué la prise de conscience qui vient de prendre forme au Japon notamment chez les intellectuels, les juristes et les jeunes, concernant la cause du Sahraouie, en dépit de la non reconnaissance par le gouvernement japonais de l’Etat Sahraoui, République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Le membre de "Les Amis du Sahara Occidental", a, d’autre part, émis la volonté de généraliser la sensibilisation sur cette juste cause afin de former "une véritable force" au profit du peuple sahraoui vers la concrétisation de son droit inaliénable à son autodétermination.
"Malgré les distances, beaucoup de personnes et d’associations s’intéressent à la cause sahraouie pour soutenir le peuple sahraoui", a-t-il rassuré, souhaitant, a-t-il dit, que "notre présence puisse contribuer dans ce sens et appuyer le peuple sahraoui dans sa lutte pour mettre fin à l’occupation marocaine".
L’Association japonaise oeuvre pour une prise de conscience plus élargie sur la question sahraouie, a-t-il poursuivi, soulignant dans ce sens, qu’un plan d’action a été tracé pour 2020 afin de toucher, en vue d'une sensibilisation, un plus grand nombre de japonais sur la question sahraouie, et aller vers "une force de solidarité japonaise plus solide".
Compte tenu de la nature du peuple japonais qui rejette toutes les formes d'occupation, quel que soit son type, l’étudiante Kazumi Yamaguchi, âgée de 26 ans, également membre active de l'association, a révélé de son côté, que "le peuple japonais est très sensible quand il s’agit de justes causes dans le monde".
Pour son collègue, Yuzuké Yamamoto, âgé de 23 ans, c’est une question universelle de liberté et d’indépendance, appelant à continuer à soutenir la cause sahraouie.
Une autre membre de l’association japonaise, KeikoShigo, pour sa part, est auteur et membre active de l’association japonaise de soutien à la République sahraouie, elle a déploré les "conditions difficiles" subies par les sahraouis au niveau des deux villes occupées, Laâyoun et Smara qu’elle a visitées respectivement en 2007 et 2017.
"J’ai constaté de visu, les conditions difficiles subies par les sahraouis, dont la répression de toute sorte, y compris la détention arbitraire et le déni des droits les plus fondamentaux et la violation des droits de l’Homme, outre l’absence de liberté d’expression, entre autres", s’est rappelée la militante japonaise. L'Association des amis du peuple sahraoui au Japon est composée de professeurs, de journalistes et de membres d'organisations non-gouvernementales.
Un autre groupe parlementaire de solidarité avec le peuple sahraoui a, lui aussi, été récemment créé à Tokyo (Japon), sous le nom "Association des députés japonais pour le Sahara occidental", dans le but de sensibiliser à la cause sahraouie dans le pays et faire connaître le combat du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance.

Liberté immédiate à Omar Radi journaliste militant.

ATTAC CADTM Maroc
Communiqué

Liberté immédiate à Omar Radi journaliste militant.
Non à la répression des voix libres et les formes expressions qui refusent l'injustice et revendiquent la démocratie.
Solidarité avec tous les prisonniers d'opinion et des lutte populaires.

L’État marocain restreint de plus en plus les libertés et harcèle les militant-e-s des contestations populaires.  Il essaye de faire taire toutes les voix qui refusent des politiques sociales et économiques qui généralisent la misère et l'injustice sociale.
Omar Radi, militant et journaliste indépendant, a été placé en détention provisoire depuis le jeudi 26 décembre 2019. Le procureur a décidé de le poursuivre pour « outrage à magistrat », suite à un tweet d’avril dernier dénonçant la confirmation par un juge d'appel de peines allant jusqu'à 20 ans de prison pour 42 membres du Hirak du Rif. Ces peines lourdes avaient suscité une profonde indignation populaire. La demande de libération présentée par ses avocats ayant été rejetée, la prochaine audience a été fixée au 2 janvier.
L’arrestation d’Omar Radi intervient dans un contexte de répression contre des journalistes, des blogueurs sur les réseaux sociaux et des citoyen-nes qui expriment de différentes façon leur refus des conditions de misère et d'oppression imposées à de larges couches populaires.
Omar Radi est également membre de l'association ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM. Il est poursuivi par la justice du despotisme parce qu'il a été aux côtés des opprimés et a dénoncé les serviteurs du régime. Il paie le prix de son dévouement. Son arrestation témoigne du bafouement des libertés démocratiques et de la criminalisation de militant-e-s qui aspirent à un Maroc de liberté, de dignité et de justice sociale, slogans du Mouvement du 20 février où Omar a été investi très activement depuis 2011. Il a participé aux différentes initiatives de solidarité avec le Hirak du Rif. Il est d’ailleurs le réalisateur du film d’ATTAC Maroc sur ce Hirak intitulé « la mort plutôt que l'humiliation » (Death Over Humiliation)[1].

A ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM, nous :
      -   Condamnons fermement l'arrestation d'Omar Radi
- Participeront aux différentes formes de solidarité pour sa libération
- Dénonçons les atteintes aux formes d'expression populaire qui visent les opposants au régime
-  Appelons toutes les organisations démocratiques à unir leurs efforts et leur lutte pour faire face à l’offensive généralisée contre la liberté d'expression.
Omar a choisi de faire face à l'arrestation que d’accepter l’humiliation.
Toute notre solidarité et notre soutien à Omar.
A bas les peines injustes contre les détenus du Hirak du Rif.

Zone contenant les pièces jointes
 Death Over Humiliation الموت ولا المذلة
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21 mai 2018
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jeudi 26 décembre 2019

Maroc-ONU : Scandale au Conseil des Droits de l’homme

Quand un hacker dévoilait un scandale à l’ONU dont le protagoniste est le Maroc

Les révélations sur les combines de la diplomatie marocaine continues à être dévoilées par le Snowden Marocain, qui utilise le pseudonyme « Chris Coleman24 » sur son compte Twitter. C’est grâce à ce compte qu’ont été dévoilés les détails sur les stratégies et les manigances des diplomates marocains à New-York et Genève. Mais les informations distillées par le mystérieux hacker sur les actions menées au sein du Bureau de Navanethem Pillay, l’ex-Haut Commissaire aux Droits de l’homme, révèlent un scandale sans précèdent.
L’ex-Haut commissaire aux Droits de l’homme a été manipulée par les diplomates marocains.
Mis en ligne récemment, des documents de la Mission marocaine à Genève, paraphés par son Ambassadeur Omar Hilale, renseignent sur les méthodes du Maroc pour influencer les fonctionnaires et les responsables du Conseil des droits de l’homme.
Ainsi, en apprends que l’Ambassadeur marocain avait infiltré l’entourage de l’ex-Haut Commissaire, Navi Pillay, et pouvait manipuler toutes ses actions concernant la gestion du dossier des violations des droits de l’homme au Sahara Occidental.
Soutien financier
L’Ambassadeur marocain n’a pas hésité à soutenir financièrement Navanethem Pillay et les membres de son bureau, pour la dissuader de toute action qui peut aller à l’encontre des souhaits du Maroc. Et Madame Pillay semblait être très attentive aux désirs, voire aux ordres, de ses généreux amis marocains.


Par Jordi Oriola, 25/12/2019

Bonjour tout le monde.
Je suis arrivé le 20 décembre à Barcelone et j'ai ainsi terminé le tour de France du documentaire "Fusils ou Graffitis. La lutte non-violente du peuple sahraoui" après 23 projections dans 20 villes dans toute la France (http://www.transformafilms.org/?q=node/161), avec un trajet de 6.867 km, avec 906 spectateurs, et 401 personnes qui se sont inscrites pour faire pression sur les journaux français à travers les "lettres à la rédaction" (j'ai les contacts de 257 journaux français, mais si quelqu'un connaît des journaux locaux, radios locales ou télévisions locales, envoyez-moi le courriel de contact).
Des lettres commencent également à être envoyées spécifiquement à France2 pour le documentaire "Le Maroc vu du ciel"... La France2 doit être surprise par tant de connaissances sur le conflit sahraoui 

Et toute la tournée s'est déroulée dans une période difficile avec la grève générale pour la retraite (une grève impressionnante, passionnante et qui, je l'espère, réussira à stopper cette réforme néo-libérale de Macron). Curieusement, les médias espagnols cachent ces derniers temps la nouvelle de la grève. Il a été expliqué qu'il y a eu une grève, mais il n'est pas divulgué que la grève se poursuit encore, de sorte que personne ne pensera à copier ce " mauvais " exemple des Français. Si vous gagnez, je suppose qu'ils devront l'expliquer et j'espère que les gens d'ici apprendront quelque chose.
Je suis très heureux de cette tournée car je pense que mon documentaire et ce tour de France a contribué à expliquer la cause sahraouie à ceux qui ne la connaissaient pas, à expliquer plus de choses à ceux qui la connaissaient déjà, et surtout à révéler que la France a un rôle très important dans ce conflit, de sorte que beaucoup plus de gens vont exiger, petit à petit, que la France agisse en accord avec la justice internationale.
Ce fut un voyage très difficile pour moi, non seulement à cause des kilomètres et de l'effort requis, mais surtout parce que j'ai dû gérer toute l'information et la communication afin de réaliser un tour avec autant de projections.
Mais je dois vous remercier d'avoir fait beaucoup d'efforts et de m'avoir aidé à tout moment, ainsi que d'avoir eu de très bons moments personnels avec vous tous. Je vous remercie donc pour ce que nous avons fait ensamble pour le peuple sahraoui.
Certaines villes se sont manifestées et ont exprimé leur intérêt à faire partie d'un nouveau tour de France. Eh bien, nous verrons si c'est possible. Ceux d'entre vous qui sont intéressés ou qui connaissent des villes qui pourraient être intéressées, donnez-moi le contact et je vais enquêter.
Merci beaucoup à tous et continuons à nous battre pour une vie digne, pleine et juste.
J'ai été ravi de vous rencontrer et je vous remercie pour tout. Passez un bon Noël et une année 2020 plus remplie.
Je vous embrasse.
 
Jordi Oriola Folch
+34 665241781

samedi 21 décembre 2019

Effrayant ! Prisonniers marocains en Belgique : Guantanamo au cœur de l’Europe

Le Reporter - Mohamed Zainabi © Copyright : DR
26 juin 2007 - Monde
 
Dans les prisons belges, les détenus Marocains sont les plus nombreux parmi les prisonniers étrangers. Autant que les autres, ils sont incarcérés dans des conditions « indignes d’un Etat de droit ».
Difficile d’avoir des informations concernant les prisons belges. La preuve : à une question posée le 10 mai 2004 au Parlement belge par une députée sur le nombre de détenus nationaux et étrangers dans les prisons belges, la réponse n’est tombée que plus de deux ans plus tard. C’est la vice-première ministre et ministre de la Justice qui l’a enfin donnée le 12 juillet 2006. Elle révèle qu’à la date du 3 mai 2006, les prisons belges comptaient 9.737 détenus, dont pas moins de 3.621 personnes en détention préventive.
Les détenus marocains sont les plus nombreux parmi les prisonniers étrangers en Belgique : 700 déjà condamnés et 417 prévenus. Dans ces chiffres, il y a une bonne proportion de sans-papiers. Parmi ces derniers, certains sont en détention administrative prolongée, faute d’autres solutions. Du reste, une centaine de nationalités est représentée dans le milieu carcéral belge.
Depuis la date de publication de ces chiffres, les flux et reflux n’ont pas cessé dans les 34 prisons que compte la Belgique. Le 13 juin courant, la Confédération syndicale chrétienne (CSC) criait au scandale. Le syndicat annonçait un nouveau record de la surpopulation carcérale.
Les chiffres publiés à l’occasion sont encore plus effarants : les prisons belges comptent désormais 10.140 détenus.

Les principales causes de cette surpopulation chronique et récurrentes sont, selon différents experts : l’augmentation des détentions préventives, prorogeables de trois mois en trois mois ; la multiplication des longues peines ; le blocage des libérations conditionnelles et le refus systématique des grâces collectives ou individuelles. Le hic c’est qu’il n’y a que 8.311 places disponibles dans les différentes prisons belges. Où met-on alors les 1.829 excédentaires emprisonnés actuellement ? La réponse d’une source pénitentiaire est sans équivoque : « Nous ne sommes pas un hôtel. Nous n’avons pas le droit d’afficher complet. Nous sommes obligés de faire de la place pour tous les détenus ». Mais dans quelles conditions ? Et quelles places sont-elles « réservées » aux étrangers ?

Prisons belges : Bienvenue en enfer !
« Guantanamo, en termes d’infrastructure, est mieux que les prisons belges ». C’est là l’une des conclusions, on ne peut plus claire, que tirent les Belges Anne-Marie Lizin, Alain Grignard et Simon Petermann.
 https://www.bladi.net/prisonniers-marocains-belgique.html https://www.bladi.net/prisonniers-marocains-belgique.html
Ces experts ont représenté l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) lors d’une visite qu’ils ont effectuée en début de cette année à la tristement célèbre prison ouverte par les Américains. Leur constat n’étonne guère tous ceux qui connaissent de l’intérieur les prisons de la Belgique.
La ministre de la Justice n’a-t-elle pas avoué le 23 août 2006 que « le secteur pénitentiaire va mal... » ? Que l’on en juge !
« Les conditions de vie dans les prisons belges sont indignes d’un état de droit. L’opacité du monde carcéral nous permet malheureusement trop souvent de l’oublier », déplore Delphine Paci, présidente de l’Observatoire International des Prisons (OIP) qui tente, aidée de ses collèges volontaires et avec les moyens de bord, de « briser le secret qui entoure les lieux de détention ».
A la lecture du dernier rapport en date de l’Observatoire (celui couvrant la période de 2003 à 2005), il y a de quoi s’alarmer. « Surpopulation chronique, hygiène déplorable, insalubrité, déficience dans l’administration des soins de santé, dysfonctionnement criant de la défense sociale, sécurité mise en péril par l’état des bâtiments... », souligne l’organisation dans son rapport. L’une des images qu’elle esquisse est parlante : « De nombreuses cellules ne sont toujours pas équipées de W.C, ce qui contraint les détenus à utiliser des seaux, dont l’odeur est parfois tellement insoutenable que certains détenus se retiennent d’aller aux toilettes ».
Plus graves encore, des cas de violence et d’humiliation perpétrés par des agents pénitentiaires à l’encontre de certains détenus et d’autres actes du même genre commis entre détenus ainsi que des actes de suicide, voire de décès inexpliqués, sont relevés dans le rapport de l’OIP. Une partie de ces révélations a été déjà signalée dans le rapport du 20 avril 2006 du Comité pour la prévention de la torture relevant du Conseil de l’Europe.
Une autre confirmation est donnée à travers le rapport 2006 de la Commission centrale de surveillance des prisons. Cet organe qui relève du département de la justice rapporte, à titre indicatif, que des suicides ont été commis dans 8 prisons.
Le cas du jeune belgo-marocain Fayçal Chaàbane montre bien ce qui peut arriver dans une prison belge. Au mois de septembre dernier, il a été incarcéré à la prison de Forest. « C’était à la suite d’un contrôle policier anodin de voiture », précise sa famille.
Ne supportant pas son incarcération, Fayçal se serait agité pour exprimer sa désapprobation. Il est sorti de la prison aussitôt qu’il y est entré, mais les pieds devant. Sa famille aurait appris qu’une forte dose de l’Haldol lui a été injectée et a causé sa mort. L’instruction est toujours en cours, sans qu’aucune explication n’ait encore été donnée à la famille déroutée. Ce n’est là qu’un exemple parmi bien d’autres.
Les différents rapports et même des sources de l’intérieur des « quartiers généraux » de certaines prisons ne cachent plus la triste réalité des milieux carcéraux en Belgique. Tous confirment que les souffrances subies par les détenus sont lourdes. Elles le sont davantage pour les prisonniers étrangers, dont les Marocains, à cause de leur isolement culturel. Isolement contre lequel la présence momentanée d’aumônier (il y a désormais 24 aumôniers musulmans), ne change pas grand chose. Pire, s’ajoutent parfois à la souffrance psychologique, des actes racistes ou de violence gratuite. « La population étrangère se trouvait déjà fragilisée à l’extérieur de la prison. Elle vit dans une situation de fragilité extrême à l’intérieur des cellules », explique une source pénitentiaire.
Déjà en 2004, une étude diligentée et publiée par la Fondation Roi Baudouin sous le titre « Étrangers dans les prisons belges : problèmes et solutions possibles » a montré le désarroi de la population carcérale étrangère. Mais rien n’a été entrepris depuis pour améliorer la situation décrite par tous comme lamentable dans la plupart des prisons en Belgique. Du coup, pour se défendre dans un milieu carcéral aussi hostile, les prisonniers s’organisent souvent, quand ils le peuvent, en bandes. Lesquelles, pour « survivre » et se renforcer, peuvent toucher à tout : stupéfiants, trafic de certains médicaments...
Quand arrive le jour fatidique de la libération, le détenu met difficilement le pas dehors. Qu’il soit autochtone, allochtone ou étranger, aucun moyen n’est prévu pour l’aider à réintégrer, sereinement, la société. D’où, un fort taux de récidive et donc de retour derrière les barreaux.
L’immigration (sur)criminalisée
« La relation entre délinquance et immigration est une construction sociale », écrit la chercheuse belge Fabienne Brion dans un ouvrage collectif intitulé « Mon délit ? Mon origine » paru aux éditions De Boeck. Sa conclusion est édifiante : « Le système d’administration pénale est un entonnoir dans lequel des processus sélectifs puissants sont à l’œuvre et qui aboutit à retenir principalement ceux qui ne disposent pas des ressources pour déjouer ou neutraliser les pratiques judiciaires de la nouvelle pénologie contribuant par l’incarcération à alimenter la prison de la misère. »
« La prison devient un lieu par excellence de mise à l’écart de populations qui ont des problèmes d’insertion », affirme un autre expert. De nombreux chercheurs et intellectuels, dont le belge Andrea Rea et bien d’autres, défendent cette thèse.

Ce que dit la loi
La loi Dupont, loi de principe, publiée le 1er février 2005, stipule que « le détenu n’est soumis à aucune limite de ses droits politiques, civils, sociaux, économiques ou culturels autre que les limitations qui découlent de sa condamnation pénale ou de la mesure privative de liberté ».
Elle précise que « le caractère punitif de la peine privative de liberté se traduit exclusivement par la perte totale ou partielle de la liberté de mouvement et les restrictions à la liberté qui y sont liées de manière indissociable. »
L’OIP regrette que les dispositions de cette loi restent dans leur majorité lettre morte, car elles nécessitent, pour leur entrée en vigueur, l’adoption d’arrêtés royaux qui se font attendre.

La loi du silence
« En Belgique, les prisons sont des poubelles humaines où l’on jette sans ménagement des "ordures" qu’on laisse pourrir, sans leur offrir la moindre possibilité de recyclage. »
Celui qui dessine cette image noire du milieu carcéral belge est Marc Sluse, plus connu sous le surnom de Marcus. Cet ex-détenu avait enduré pendant 20 ans, à des périodes variables et séparées, les affres de l’emprisonnement dans différentes prisons en Belgique. Pour une grande partie, il a été emprisonné pour avoir accueilli des personnes en cavales.
Aujourd’hui âgé de 50 ans, Marcus insiste pour parler à visage découvert de l’univers carcéral pour briser le silence des cellules et des cachots. Sa cause : lutter contre l’arbitraire par la force de l’amour.
Sans rancœur, il milite pour que la confiance, la compréhension et pourquoi pas l’amour s’installent dans les prisons et soient partagés dans les rangs des détenus entre eux et entre les détenus et les responsables pénitentiaires.
« Sans ce climat de paix, il y aura toujours des problèmes », prévient-il. Son espoir le plus cher, c’est que la prison respecte la dignité humaine pour ne plus rester un dépotoir humain et devenir un lieu de reconstruction pour les détenus. Il se rappelle avec des trémolos dans la voix que des prisonniers marocains lui ont fait découvrir Tahar Benjelloune et Paulo Colheo.
« C’est vous dire, insiste Marcus, que contrairement à ce que pensent ceux qui se trouvent en dehors des barreaux, la plupart des prisonniers ne sont pas des bêtes sauvages. »

Des prisonniers qui prennent la clé...des champs
Selon des chiffres cités par la ministre de la Justice Laurette Onkelinx à la Chambre et rapportés par l’agence de presse Belga, depuis 1995, le nombre d’évasions des établissements pénitentiaires fermés est en nette régression. Il a été en 1995 de 105, en 1998 de 26, en 1999 de 19, en 2003 de 13, en 2004 de 12, en 2005 de 17. Au cours de la première moitié de 2006, il y en a eu 5, a rappelé la ministre.
Le Reporter - Mohamed Zainabi

PRIX DES DROITS DE L’HOMME, 10 décembre 2019

La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), a attribué à Tous Migrants et à l’ANAFÉ, deux associations d’aide aux réfugiés
La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), a attribué à Tous Migrants et à l’ANAFÉ, deux associations d’aide aux réfugiés, la mention spéciale du Prix des Droits de l’Homme sur le devoir de fraternité.

La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), a attribué à Tous Migrants et à l’ANAFÉ, deux associations d’aide aux réfugiés, la mention spéciale du Prix des Droits de l’Homme sur le devoir de fraternité.

vendredi 20 décembre 2019

Maroc: les frères Azaitar, la nouvelle famille de Mohammed VI

https://www.moroccomail.fr/.../maroc-les-freres-azaitar-la-nouvelle-famille-de-mohammed-vi


L’étrange anniversaire de Mohamed VI (avec un « clin d’oeil » à son fils)

Le monarque a supprimé la fête de son anniversaire pour céder peu à peu la place à son fils. Il passe la plupart de son temps avec un champion d’arts martiaux et sa gente


Ignacio Cembrero, El Confidencial, 21/08/2019 


Cette année, il n’y aura pas de deuxième interruption des vacances du roi Mohamed VI du Maroc. Elles ont commencé le 1 juillet, selon la presse marocaine, mais, comme chaque année, il les a suspendues les 30 et 31 juillet pour célébrer la Fête du Trône commémorant l’anniversaire de son intronisation. Les années précédentes, il y avait une deuxième parenthèse, le 21 août – il est né en 1963- pour célébrer son anniversaire haut de gamme. C’était une fête officielle qui coïncidait avec la fête de la jeunesse.

Le 13 août le palais royal a fait la surprise en annonçant dans un communiqué qu’à partir de cette année, la cérémonie officielle ne sera plus organisée” à l’occasion de l’anniversaire. Une autre fête se tient, le 20 août, celle de la Révolution du Roi et du Peuple. À la fin du mois de juin, l’attention a déjà été attirée sur le fait que la Maison Royale demandait instamment que l’on commémore le 20e anniversaire de l’intronisation de Mohamed VI avec “normalité, sans célébration supplémentaire”, malgré l’importance de la date.

Le palais royal n’a donné aucune explication sur l’annulation, pour toujours, de la fête de l’anniversaire royal et de la réception que le monarque offrait à cette occasion normalement sur son lieu de vacances, mais parfois aussi à Rabat. Les panégyristes de la monarchie alaouite, journalistes et universitaires, ont immédiatement salué le pari de l’austérité d’un souverain sensible aux difficultés subies par une partie du peuple marocain.

“Dieu sait combien je suis attristé de voir que des citoyens marocains, ne serait-ce que 1 % de la population, continuent de vivre dans la précarité”, a assuré Mohamed VI le 30 juin en prononçant son discours du trône. Le Maroc est un pays avec de grandes inégalités sociales qui, malgré la croissance économique soutenue de ces 20 dernières années, ne se sont guère atténuées.

Au-delà du désir d’être cohérent avec son discours, le monarque alaouite a probablement d’autres motivations qui l’incitent à supprimer son anniversaire de la liste des festivités officielles. Ils n’a jamais aimé les actes protocolaires. En témoigne le nombre élevé de sommets africains ou arabes auxquels il n’a pas assisté.

Bien que très peu le disent à haute voix, certains politiciens et journalistes marocains soutiennent également qu’avec l’annulation de la fête du 21 août, Mohamed VI se retire peu à peu et prépare le terrain pour donner la relève à son fils, le prince moulay Hassan, 16 ans. Pour Ali Amar, directeur du quotidien digital Le Desk, c’est une façon de commencer la transition avec son fils en commençant par certains domaines protocolaires.

Le 30 juin, Mohamed VI a déjà surpris en déléguant à moulay Hassan l’inauguration de tanger Med II, probablement le plus grand ouvrage d’infrastructure de son règne, l’extension du port tangerin en concurrence directe avec celui d’Algésiras.

Après avoir passé des vacances avec sa mère, la princesse Lalla Salma, en juillet, dans la mer Égée, moulay Hassan et sa sœur, Lalla Khadija, 12 ans, sont passés début août avec leur père dans le nord du Maroc, où Mohamed VI se repose toujours en été. Le roi a cependant consacré le plus gros de son temps libre aux trois frères Azaitar avec lesquels il s’est lié d’amitié au printemps 2018 et qui sont devenus pour lui des amis inséparables.

Le gladiateur

Le souverain a rencontré les boxeurs Othman et Abu Bakr Azaitar, champions des arts martiaux mixtes (MMA, selon les débuts de ce sport en anglais), et Omar Azaitar, son manager et entraîneur, lorsqu’en avril de l’année dernière – un mois après l’annonce par ¡Hola ! De son divorce de Lalla Salma- sont arrivés au palais royal de Rabat pour être félicités pour l’une de leurs victoires. Originaires du Maroc, tous trois sont nés en Allemagne et ont la nationalité allemande, bien qu’ils parlent couramment l’arabe parce qu’ils ont étudié à l’école saoudienne de Cologne (könig Fahd akademie). C’est avec Abu Bakr, 33 ans, surnommé le gladiateur marocain, avec lequel Mohamed VI a, ces derniers mois, noué la relation la plus étroite.

Déjà la première année, ils ont passé l’été avec le monarque, qui leur a présenté en août à l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad al Thani, qui a prêté son yacht ‘Al Luisal’ à Mohamed VI pour qu’il navigue quelques semaines dans le détroit. Le mois suivant, le roi a fait escale à Abou Dhabi, sur la route des Seychelles, où il les a présentés au prince héritier, Mohamed Ben Zayed, véritable homme fort des Émirats arabes unis. Puis ils sont tous allés dans ce paradis insulaire de l’océan Indien.

L’été 2018 a marqué un tournant dans la vie de Mohamed VI parce que, depuis lors, il a beaucoup moins voyagé à l’étranger – en 2017, il a passé près de la moitié de l’année hors de son pays- bien qu’il continue des hôtes étrangers. La preuve en est qu’après avoir annulé la visite d’État des Rois d’Espagne au Maroc, prévue pour janvier 2018, il a fallu treize mois, jusqu’en février 2019, pour en fixer une nouvelle date. Elle n’a duré qu’un peu plus de 24 heures et a été la plus courte des visites d’État effectuées par un monarque espagnol.

Cet été, le trio des Azaitar a également été omniprésent aux côtés du roi, mais avec plus de discrétion que l’année dernière. Ils n’ont pas été vus en public avec le monarque, même s’ils étaient au premier rang lors de l’inauguration, le 14 juillet, du ‘badis 1’, le nouveau voilier de Mohamed VI, évalué à près de 90 millions d’euros. Avec lui, ils ont traversé la côte nord du Maroc jusqu’à Alhucemas. Les frères ont également séjourné dans la résidence royale de Rincón –M’diq pour les Marocains- épicentre de l’activité royale pendant l’été.

Sur les réseaux sociaux circulent des informations sur les prétendus cadeaux luxueux que le monarque aurait faits à ses nouveaux amis, à commencer par Abu Bakr. Mais à son retour dans la patrie de ses parents, c’est Omar qui a fait la plus grosse affaire. Fin juillet, il a inauguré à Tanger la première franchise à l’étranger de la chaîne allemande ‘3H’S’, spécialisée dans les hamburgers.

La ville du détroit était remplie d’affiches montrant les boxeurs dévorer un hamburger. Une foule d’artistes marocains a assisté à l’inauguration sur la terrasse de Marina Bay, d’où l’on domine la baie tangerienne; mais peut-être la meilleure publicité pour le restaurant de fast-food a été celle qui a fait de lui le prince héritier. Son père l’y envoya déjeuner le 7 août avec ses gardes du corps, et la nouvelle se répandit rapidement.

La presse marocaine ne mentionne pas cet accaparement du monarque par les frères Azaitar, devenus pratiquement une deuxième famille de Mohamed VI. Parmi les élites marocaines, la nouvelle vie du souverain est bien connue et suscite parfois des comparaisons marquées par des préoccupations avec, par exemple, Raspoutine Novyi, le moine mystique qui exerça une énorme influence sur la tsarine Alexandra Feodorovna et, au passage, sur l’ensemble de la cour russe.

Le parallélisme semble exagéré. Raspoutine est parvenu à inspirer les décisions politiques, mais les Azaitar n’occupent que les loisirs du monarque. C’est pourquoi il ne cherche probablement plus aussi souvent à s’amuser en dehors de son royaume.

jeudi 19 décembre 2019

Gnaoua patrimoine culturel de l’humanité : les mesures pour valoriser cet art


La culture gnaoua a intégré la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Retour sur les mesures, auxquelles le Maroc s’engage, pour protéger et valoriser cet art ancestral.

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Lors de l'édition 2019 du festival Gnaoua d'Essaouira. Crédit: Yassine

Une consécration

Maâlem Abdeslam Alikane, cofondateur du festival Gnaoua, était sur place et nous raconte avec exaltation : “On vient de rentrer de Colombie et je peux vous dire que nous sommes comblés. Les débats étaient intenses et le suspense à son comble avant l’annonce. Nous avons aussi performé durant quelques minutes, ce qui nous a valu une standing ovation. C’était un moment mémorable”. Il ajoute : “Aujourd’hui et plus que jamais, nous devons être à la hauteur de cette inscription. On doit, dès à présent, commencer le travail de structuration et de valorisation de la culture gnaoua.”

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