MAROC
18/07/2019 17h:09 CET

De 5 ans à la peine capitale contre les 24 accusés

HuffPost Maroc
PROCÈS - Fin des délibérations. La Chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près l’annexe de la cour d’appel à Salé a tranché, ce jeudi après-midi, dans l’affaire du meurtre, le 17 décembre dernier, de deux touristes scandinaves dans la région d’Imlil (province d’El-Haouz). Les 24 accusés sont condamnés à des peines de prison allant de 5 ans à la peine capitale.
“C’est un verdict qui choque!”, déclare au HuffPost Maroc l’avocat Saad Sahli, qui représentait dans ce procès l’accusé hispano-suisse Kevin Zoller Guervos. “Mon client a écopé de 20 ans de prison... Aucune des preuves que j’ai présentées n’a été prise en compte. Le juge a condamné les accusés aux peines maximum comme demandé par le parquet dans son réquisitoire”, dit-il, exprimant sa déception.
Après une délibération, qui a duré, selon cet avocat, près de quatre heures, entamée tout de suite après l’audition du dernier accusé vers midi ce 18 juillet, le juge a prononcé sa sentence. Cet avocat nous affirme que, comme requis par le parquet, au cours de l’audience du jeudi 27 juin, la peine de mort a été prononcée contre les trois principaux accusés. Abdessamad El Joud, considéré comme le cerveau de la cellule terroriste ayant décapité une des deux touristes, Younes Ouaziyad, qui a reconnu avoir tué la seconde et Rachid Afatti, qui a filmé la scène, sont donc condamnés à mort.
Le quatrième membre de la cellule, Abderrahim Khayali, qui avait accompagné les trois autres dans les montagnes du Haut-Atlas, mais était parti avant le meurtre, chercher une planque à Marrakech, a, lui, écopé de 30 ans de prison, alors que réquisitoire du parquet avait requis la perpétuité. 
Quatre autres ont écopé de 20 ans de prison, dont l’Hispano-Suisse, comme demandé dans le réquisitoire du ministère public. Une peine de 15 ans de prison a été prononcée contre quatre autres accusés. Les autres peines sont de 10, 6 et 5 ans, nous indique Me Sahli précisant qu’il envisage de faire appel de ce verdict.  
Pour rappel, 93 personnes étaient sous le coup d’une condamnation à la peine de mort l’année dernière, soit deux personnes de moins qu’en 2017. Même si aucune exécution n’a eu lieu depuis 1993, la justice continue de prononcer cette sentence.