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samedi 30 mars 2019

Livre de Mohamed Nadrani ( Avec Mohammed Errahoui.): "La capitale des roses

L’image contient peut-être : 5 personnes, dont Mohammed Errahoui, texte

Le Maroc relâche un défenseur des droits de l’Homme sahraoui après 5 ans de détention arbitraire



Alain Chémali






Le militant sahraoui pour les droits de l\'Homme Mbarek Daoudi (au centre) à sa sortie du centre pénitentiaire de Bouizakarne au nord de Guelmim, le 28 mars 2019.
Le militant sahraoui pour les droits de l'Homme Mbarek Daoudi (au centre) à sa sortie du centre pénitentiaire de Bouizakarne au nord de Guelmim, le 28 mars 2019. ((Caraso75))

Deux jours après la conférence de solidarité avec le Sahara Occidental en Afrique du Sud, le Maroc a libéré le défenseur des droits de l’Homme sahraoui, Mbarek Daoudi. Le groupe de travail du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU avait dénoncé dans son cas une détention arbitraire.




Cravate rouge, veste noire et pantalon vert, c’est habillé aux couleurs du drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) que le militant Mbarek Daoudi a recouvré la liberté le 28 mars 2019, après avoir purgé une peine de cinq années de prison, a indiqué le site Action et réflexion pour l’avenir du Sahara Occidental.
Libéré par les autorités marocaines de l’établissement pénitentiaire Bouizakarne, à 40 kilomètres au nord de Guelmim dans le sud marocain, le défenseur des droits de l’Homme sahraoui a été accueilli par quelques militants et sympathisants auxquels il a adressé ses remerciements.
Dans une vidéo postée sur Youtube, il a appelé à poursuivre les efforts pour obtenir la libération des autres militants sahraouis toujours détenus par le Maroc.

vendredi 29 mars 2019

Mineurs isolés : tout savoir sur votre prise en charge à votre arrivée en France




Des mineurs isolés viennent partager un repas dans le nord de Paris, en mars 2019. Crédit : InfoMigrants
Des mineurs isolés viennent partager un repas dans le nord de Paris, en mars 2019. Crédit : InfoMigrants




De plus en plus de mineurs isolés étrangers arrivent en France à la recherche d’une protection mais ils ne connaissent rien à la législation. InfoMigrants fait le point.

Près de 17 000 mineurs isolés ont été pris en charge par la France en 2018. InfoMigrants fait le point sur la procédure à suivre pour faire reconnaître sa minorité sur le sol français.

Qu'est-ce qu'un mineur non-accompagné ?
Selon France Terre d'Asile, "c'est un jeune de moins de 18 ans qui n'a pas la nationalité française et se trouve séparé de ses représentants légaux sur le sol français. De sa minorité découle une incapacité juridique, et de l'absence de représentant légal une situation d'isolement et un besoin de protection."

J’arrive en France, je veux faire reconnaître ma minorité, où dois-je aller ?
Si je suis à Paris, c’est la Croix rouge qui s’occupe des mineurs isolés. Il faut se rendre dans les locaux du Demie (Dispositif d'évaluation des mineurs isoles étrangers), 5 rue du Moulin Joly, dans le 11e arrondissement. Le Demie est ouvert le lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9h à 18h et le mercredi de 11h à 18h.
Si j’arrive dans un autre département français (dans les Alpes-Maritimes, par exemple, parce que je viens d’Italie), je dois m’adresser à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui se trouve au sein du Conseil départemental.
En vertu des lois européennes et de la Convention internationale des droits de l'enfant, un mineur est un enfant avant d’être un migrant. À ce titre, il a le droit d'entrer dans le dispositif français de protection de l’enfance.
Depuis le début de l’année 2019, de nouvelles mesures existent. En parallèle de votre rendez-vous à l’Aide sociale à l’enfance, vous devrez vous présenter à la préfecture pour un relevé d’empreintes. L’État vous enregistrera dans un fichier centralisé. Cette nouvelle disposition vous empêchera de passer de département en département. Par exemple, si les Alpes-Maritimes vous refusent la minorité, ce refus fera loi dans tous les autres départements.
Le Demie ou l’ASE vont vous donner une date pour un entretien. Ni l'un, ni l'autre n’ont le droit de vous refuser l’accès à leurs locaux. En cas de refus, vous pouvez demander l’aide d’une association*.
Dans les autres départements, des associations peuvent également vous aider. En voici ici une liste non-exhaustive

jeudi 28 mars 2019

Le mariage de filles mineures en hausse "de façon alarmante" au Maroc



L'union des mineurs y est théoriquement interdite depuis 2004. La loi marocaine prévoit cependant des dérogations et des milliers de filles sont ainsi mariées avant l'âge de 18 ans.
Mariage berbère dans un village d\'Imilchil, dans le Haut Atlas en 2010. 
Mariage berbère dans un village d'Imilchil, dans le Haut Atlas en 2010.  (ABDELHAK SENNA / AFP)
Pour promouvoir l’égalité homme-femme et améliorer le droit des femmes, le Maroc a modifié en 2004 le Code de la famille ("Moudawana"). Parmi les nombreuses dispositions annoncées, l’âge minimum légal du mariage est passé de 15 à 18 ans. Malgré cette réforme, l'union des adolescentes est en nette augmentation.
Plus de 40 000 filles mineures ont été mariées en 2018, selon la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach.
Il faut rétablir le droit des filles (...) et abolir les exceptions Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'Homme Lors d'une conférence à Rabat

Une exception à la règle

Le Code de la famille promulgué par le roi prévoit des "dérogations" dans des cas exceptionnels. Le juge de la famille peut ainsi autoriser le mariage d’un garçon ou d’une fille de moins de 18 ans si les parents ou le représentant légal de l’enfant le demandent. Lorsque le juge donne son accord, sa décision est irrévocable et l’épouse mineure n’a droit à aucun recours.
En 2018, plus de 25 000 dérogations légales ont été accordées, augmentant le nombre de mariages précoces. Toutes ces exceptions concernent les filles à presque 100%.

Une dérogation qui devient une norme

Les associations féministes et de défenses des droits de l’Homme veulent en finir avec cette dérogation. Elles demandent une révision du texte de la Moudawana pour le mettre en phase avec les nouvelles lois, notamment celle contre les violences faites aux femmes. Une campagne a été lancée début mars 2019 pour demander une fois encore l’"abolition de l’exception" et "le rétablissement de la norme".
Avec l’augmentation du nombre de mariages de mineurs "de façon alarmante", comme il le dit, le ministre de la Justice Mohamed Aujar reconnaît l’importance de la suppression des dérogations accordées aux familles, tout en rappelant qu’il s’agit d’un sujet compliqué.
La société politique est traversée par un courant très conservateur, c'est un fait à prendre en considérationMohamed Aujar, ministre marocain de la JusticeLors d'une conférence à Rabat

Le mariage coutumier

La dérogation concernant l’âge légal du mariage n’est pas le seul problème. Dans les régions rurales et reculées, beaucoup de Marocains, en situation précaire pour la plupart, ont recours au mariage coutumier. Par choix ou par ignorance, car ils ne connaissent pas bien les règles du Code de la famille. Le mariage qui n’a aucun cadre légal est un contrat verbal. La simple lecture de la Fatiha (sourate d’ouverture du coran) en présence de deux témoins suffit à unir deux personnes. Ces coutumes perpétuent le mariage des mineurs, dont des filles à peine pubères.
Le Code de la famille prévoit la possibilité de faire reconnaître un mariage coutumier. Il s’agit de donner un cadre légal à ce mariage pour préserver le droit de la femme, mais de nombreuses associations y voient un moyen supplémentaire de cautionner un mariage précoce. Le délai de la régularisation des mariages coutumiers par "la Fatiha" devait expirer en février 2019.

Manifestante blessée à Nice: la version de Macron et du procureur contredite par des policiers


Par

La militante Geneviève Legay a été gravement blessée lors des manifestations du samedi 23 mars à Nice. Le président de la République et le procureur ont depuis affirmé que les forces de l’ordre ne l’avaient pas touchée. Or, le jour même de la manifestation, un rapport policier, consulté par Mediapart, attestait du contraire. Nous avons également recueilli d’autres témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré.

Le mensonge des autorités est grossier. Depuis le samedi 23 mars, des vidéos et des versions contradictoires circulent avec une question centrale : Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, gravement blessée lors d'un rassemblement à Nice, a-t-elle été heurtée par les forces de l'ordre ? Le président de la République et le procureur de la République n'ont eu de cesse de répondre par la négative à cette question. Mais selon les informations obtenues par Mediapart, un policier expliquait le jour même du rassemblement sur procès-verbal qu’au vu des premiers éléments de l'enquête, la victime, âgée de 73 ans, avait été heurtée par « un homme portant un bouclier ».
Les images diffusées depuis le 23 mars, qui ont provoqué une forte émotion dans le pays, montrent cette militante historique en train de manifester pacifiquement avec un drapeau arc-en-ciel à la main, et quelques secondes après, soudainement allongée au sol avec du sang autour du visage.
Geneviève Legay a été hospitalisée pour « hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l’os rocher droit, fracture de l’os pariétal droit, fracture médico-sphénoïdale ».

mercredi 27 mars 2019

Disparition de Salek Laassairi, nouvelles précisions par APSO (Amis du peuple sahraoui)

dimanche 24 mars 2019

Disparition de Salek Laasairi, recherches d'Apso pour le localiser, savoir la raison de son silence et connaitre son état, les dernières précisions reçues sont les suivantes :

La mère et la sœur de Salek lui ont rendu visite le 2 février 2019.
Alors que Salek protestait que le personnel pénitencier ne lui laissait pas le temps de parler avec sa sœur, la mère et la sœur ont été mise dehors.
La visite a duré moins de 10 minutes. La précédente était 11 mois plus tôt.
(Rappel :Safi est a plus de 600 km de la ville où vit sa mère) Le lendemain (ou le jour suivant), des détenus ont prévenu la mère que Salek avait été puni de 45 jours de cachot. C'est plusieurs semaines après que d'autres détenus ont dit à sa mère que Salek était au cachot à Safi.
La mère a contacté la prison dès début février, son interlocuteur a refusé de lui donner des informations sur Salek.

2 courriers envoyés par APSO : lDisparition de Salek Laassairi, nouvelles précisions par APSO (Amis du peuple sahraoui) à la Direction générale des prisons du Maroc sont à ce jour restés sans réponse.
Selon un décompte large, les 45 jours de cachot, isolement et interdiction de visite, auraient pris fin le mercredi 20 mars.
Salek n'a cependant toujours pas donné de nouvelle de lui.


Des amis de Salek en Espagne, France, Suisse, au Sahara Occidental ont tenté sans succès de joindre les prisons marocaines, et ont interrogé de façon épistolaire les autorités pénitentiaires marocaines... d'autres démarches, questions et alertes sont en cours.

Pour en Savoir plus sur Salek, reportez vous aux liens indiqués dans l'article précédent : http://ap-so.blogspot.com/2019/03/salek-laasairi-disparu.html



COMMUNIQUE ROYA CITOYENNE : "7 gardes à vue : STOP A L’INTIMIDATION, A LA REPRESSION ET A L’ARBITRAIRE !"

"7 gardes à vue : STOP A L'INTIMIDATION ET A L'ARBITRAIRE !" le 13 mars.
PAR Suzel Prio, pour Roya citoyenne? 
 COMMUNIQUE DE PRESSE 

 STOP A L’INTIMIDATION, A LA REPRESSION ET A L’ARBITRAIRE
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Mercredi 13 mars 2019 à l’aube, sept personnes, dont 3 membres du Conseil d’administration de l’association Roya citoyenne, sont interpellées dans un déploiement inouï de forces de police armées, pour certains devant des enfants en bas âge affolés.
Cette opération a été menée sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Nice par l’Office Central pour la répression de l’immigration irrégulière et l’emploi d’étrangers sans titres, qui a dépêché une soixantaine de gendarmes des brigades de Eze, Menton, La Turbie, Cap d’Ail, La Trinité, Villeneuve-Loubet…
Plus de 30 heures de garde à vue pour « aide à l’entrée et au séjour irrégulier », des interrogatoires sans fin révélant des placements sur écoutes de plusieurs d’entre eux depuis bientôt un an, des perquisitions accompagnées de chiens, avec saisies des ordinateurs de la trésorière et de la chargée de communication, ainsi que de son téléphone portable, de pièces comptables, manifestement à la recherche d’une incrimination pour « bande organisée » pour, in fine, des libérations sans suite… L’enquête se poursuit néanmoins ! De toute évidence, les pouvoirs publics visent à rendre impossible le fonctionnement de l’association.
Alors que :
- depuis près de trois ans, Roya citoyenne dénonce avec force la carence de l’Etat dans la prise en charge effective des mineurs et des demandeurs d’asile, à la frontière franco-italienne comme dans la vallée.
- depuis près de trois ans, Roya citoyenne est contrainte de mettre en place un accompagnement des exilés pour la préservation de leurs droits les plus fondamentaux parfaitement connu des autorités (déclaration de l’état civil des demandeurs d’asile par mail préalable auprès de la gendarmerie de Breil)
- de nombreuses décisions de justice sont venues confirmer les entraves au droit des étrangers faites par la Préfecture des Alpes-Maritimes.
- un signalement précis d’infractions commises à la frontière par les autorités de police, déposé par le SAF et la LDH, a eu pour conséquence l’ouverture d’une enquête sur les pratiques de la PAF
- de grandes associations nationales telles que Amnesty International, la Cimade, le Gisti, l’Anafé, la Commission Consultative des Droits de l’Homme, le Défenseur des Droits, tous dénoncent le même constat accablant sur les violences et les violations des droits à la frontière.
Le gouvernement a fait choix de s’attaquer aux citoyens solidaires qu’il poursuit sans relâche pour les affaiblir et tenter d’enrayer la solidarité avec ceux qui ont risqué leur vie et qui, au lieu d’être accueillis par la France dans le respect de ses propres lois et de ses engagements internationaux, ont subi enfermement, refoulements, violences inacceptables, et alors même que la fraternité vient d’être élevée au rang de valeur constitutionnelle !!
En réalité, c’est le soutien à l’ensemble des personnes les plus vulnérables qui devient suspect ! On tente d’atteindre, par des pressions politico-judiciaires, la détermination de ceux pour qui la solidarité n’est pas un vain mot. A l’heure où les instances de l’ONU ont taclé la France au vu de la spirale répressive développée à l’encontre des mouvements sociaux, son gouvernement s’enfonce dans la voie de la violence et de la répression.
Forts des valeurs de solidarité et de la fraternité qui nous animent, nous poursuivrons ensemble nos actions envers celles et ceux dont les droits les plus élémentaires sont bafoués et violentés tous les jours.
Vallée de la Roya, le 26 mars 2019. 


mardi 26 mars 2019

La sagesse de Geneviève, l’indécence de Macron



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ENSEMBLE! 06

communiqué



La sagesse de Geneviève,

l’indécence de Macron








D

ans un entretien à Nice-Matin, M. Macron affirme que les mesures sécuritaires ont été mises « en œuvre avec professionnalisme et mesure à Nice ». Il se permet ensuite d’affirmer que notre camarade Geneviève « n’a pas été en contact avec les forces de l'ordre » pour finir par lui souhaiter « peut-être une forme de sagesse ».

           

            Nous savions déjà que la décence n’était pas son fort. Nous ne sommes donc pas particulièrement surprisˑeˑs de la teneur de ses propos. Mais nous tenons à préciser certaines choses au sujet de la « sagesse » de Geneviève :

                        - pendant que M. Macron et son gouvernement détruisent l’éducation nationale à grand coup « d’école de la confiance », Geneviève continue à aller dans les établissements scolaires pour sensibiliser les élèves au commerce équitable.

                        - pendant que M. Macron et son gouvernement refusent d’interdire le glyphosate, Geneviève se bat quotidiennement pour l’environnement et la transition écologique.

                        - pendant que M. Macron et son gouvernement mènent une politique en faveur des plus riches, Geneviève défend inlassablement la justice sociale et le partage des richesses.

                        - pendant que M. Macron et son gouvernement s’enfoncent dans l’autoritarisme et les attaques contre les libertés démocratiques, Geneviève manifeste pour défendre ces mêmes libertés.

                        - pendant que M. Macron expulse des étrangers mineurs, Geneviève mobilise pour l'accueil des migrantˑeˑs.



            Que M. Macron garde son paternalisme et son mépris pour lui et qu’il en profite pour découvrir ce qu’est la décence. Geneviève n’a besoin de personne pour apprendre ce qu’est la sagesse. Elle pourrait par contre sans problème donner des leçons de sagesse à un pouvoir qui s’enfonce dans le cauchemar néolibéral et le vertige autoritaire. 



            En vérité, en parlant de sagesse, Macron veut inciter Geneviève et nous toutes et tous à la résignation et l'acceptation de l'ordre établi.

            Face aux inégalités, aux injustices et aux discriminations, jamais de résignation et d'acceptation !

Un autre monde est possible, un autre monde est nécessaire,

voilà la sagesse, voilà ce que nous dit Geneviève !



Nice, le lundi 25 mars 2019

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ENSEMBLE !

Mouvement pour une

alternative de gauche

écologiste & solidaire



Site internet : www.ensemble06.info


Rassemblement de Nice pour Geneviève, aujourd'hui 26/3/2019

Bonsoir toutes et tous,

700 à 800 personnes au rassemblement de ce soir à Nice pour Geneviève, ce qui est un succès.
Geneviève est tirée d'affaire et va mieux, elle est consciente et des infos plus précises vous seront données rapidement sur son état de santé. Ses filles ont porté plainte aujourd'hui, ATTAC-France le fera demain. 
Quand Geneviève sera en état de le faire aussi, nous verrons avec elle l'hypothèse que d'autres organisations qu'ATTAC-France, peut-être à l'échelle départementale, se joignent à sa plainte. Le rassemblement a été largement couvert par la presse. L'émotion et la colère étaient fortes 

Maraude solidaire : ils étaient des dizaines…puis des centaines







17/3/2019

crédit photo cimade

hdrHier soir (vendredi 15 mars 2019), 18h sonne au clocher de l’église de Montgenèvre, 400 personnes se retrouvent sous une banderole « Solidarité=Délit », devant les caisses des remontées mécaniques, bien couvertes et pleines de motivations.

crédit photo Cimade

A l’appel de l’association Tous Migrants, la grande Maraude solidaire commence ce vendredi 15 mars en début de soirée. Les objectifs, annoncés au micro par Tous Migrants, sont multiples mais convergent tous vers un seul mot, humanité : faire découvrir la maraude et devenir tous maraudeur, être solidaires avec les maraudeurs inquiétés par la justice, faire prendre conscience de ce que vivent les exilés en ces lieux, dénoncer les violences policières, et rappeler les droits des demandeurs d’asile.

IMG-20190315-WA0014 Cinq ONG  qui soutiennent ce rassemblement sont présentes et prennent la parole. Le secours catholique apporte un franc soutient aux bénévoles. La CIMADE dénonce les atteintes aux droits des personnes exilés et demandeurs d’asiles rappelant que l’Etat en est responsable, et que ces atteintes ne sont pas isolées mais générales sur tout le territoire. Médecins Sans Frontières compare les pressions policières et juridiques faites aux maraudeurs, aux identiques que l’ONG vit avec l’Aquarius en méditerranée. Amnesty international est présente en tant que défenseuses et défenseurs des droits de l’Homme qui sont bien oubliés sur nos frontières. Enfin Médecin Du Monde qui travaille en collaboration avec les solidaires briançonnais depuis 3 ans, rappelle que le gouvernement est en totale illégalité aux frontières, que d’accéder  aux soins est fondamental, et que le combat doit continuer.

Le refuge solidaire de Briançon annonce des chiffres renversants, 5205 personnes sont passés au refuge en 2018, 410 personnes aux mois, pourtant froid de janvier et février 2019, soit une moyenne de 7 passages par jour, 53000 repas ont été servi au refuge depuis sa création en 2017, 6 maraudeurs parcourent tous les jours dans les montagnes, 3 jours de périple pour les exiles en moyenne entre Clavière et Briançon, 4 décès connus et 3 disparitions, et des blessés… Toutes les remontées mécaniques sont maintenant fermées.

Il est temps pour les maraudeurs en masse, qui sont venus parfois de loin pour comprendre ce qui se passent ici au fin fond des Hautes-Alpes, de partir en marche dans la nature. Des petits groupes se forment autour de maraudeurs plus habitués, et partent dans toutes les directions dans la neige à la nuit tombante.
Des questions affluent aux locaux de l’étape : comment faites-vous ?  Où allez-vous ? Vous trouvez souvent des personnes ? Où est la frontière ? On est en Italie là ? Vous le faites souvent ? A ski, à pied ? Vous avez des soucis avec la police aux frontières ? Ils passent où en haut les migrants ?


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Les manifestants comprendront qu’à l’écoute des réponses, «il n’y a pas de règles il n’y a pas de plans» «juste, on marche, ou on ski et on regarde si on voit une personne en difficulté pour lui porter secours, sans jamais  passer la frontière franco-italienne comme seule règle» «juste éviter des drames, aider simplement» «les exilés passent parfois très hauts et se perdent, se retrouvant dans une autre vallée» «on apporte des boissons chaudes, des couvertures de survies»… Cela semble si simple et pourtant tellement compliqué dans ce lieu exigeant par son relief, son climat, devenu une prison à ciel ouvert avec des policiers munis de projecteurs, de caméra infrarouge, de moto-neiges…scrutant les pistes.
Les dameuses commencent à lisser le front de neige…
unnamed (8)Il est 20h30, rendez-vous, pour les maintenant 500 solidaires, devant la PAF. Sous les airs de musique de la fanfare, à la lumière des lampions, en cette journée du 15 mars internationale de luttes contre les violences policières, les témoignages des exilés lors de leur passage entre les mains de la police, sont écrits sur des pancartes et lus. Les automobilistes bloqués de part et d’autre du poste de frontière ont éteint leur moteur et écoutent. Les pancartes font faces aux cortèges de policiers, crs… ils ne peuvent faire autrement que de lire, d’entendre… Amnesty International leur rappelle qu’ils ont droits de refuser d’obéir si les ordres sont contraires à la loi, si un ose dire, beaucoup d’autres suivront… et pourtant rien ne bouge. Ce face à face ravive les souvenirs des solidaires qui sont bien trop nombreux en ce même lieu. Le cortège repart au centre de la station en musique. La dameuse travaille la neige au milieu de la pente…
  • Il est 22h la soupe est servie, on se réchauffe, un S.O.S apparaît dans la montagne, et au même moment une chasse à l’homme commence à la frontière… la foule se disperse, des petits groupes partent en maraude, un gros cortège retourne à la PAF vers la frontière. C’est à ce moment que la police déploie ses forces humaines pour traquer les migrants qui tentent de passer devant les yeux, les caméras des manifestants… On a peine à y croire et pourtant cela n’est pas un film, un migrant est attrapé sous leshuées de la foule, des rangées de CRS se suivent pour remonter aux postes après avoir contenu la foule,  la chasse continue tout autour. La station n’a jamais vu autant de personnes circuler dans tous les sens, partout à pied à cette heure-ci, il est 23h30. La dameuse est tout en haut de la piste…


La grande maraude continuera bien longtemps dans la nuit. Les voitures des forces de l’ordre diminuent au fur et à mesure. Une dizaine de migrants sont arrivés au refuge cette nuit, quelques-uns  sont restés bloqués à la PAF, un migrant a chuté et a été transporté par les pompiers. Les maraudeurs sont rentrés se reposer pour demain soir. La piste est damée, les skieurs vont se régaler….
Alice Prud’homme



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