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mercredi 31 janvier 2018

En réaction aux blocages des prisons : communiqué d’un collectif de détenus de Fleury Mérogis

« Nous, prisonniers, condamnés ou prévenus, enfermés à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, lançons un appel contre la conquête sécuritaire qui se joue en ce moment à travers les mobilisations des surveillants de prison dans toute la France. »

paru dans lundimatin#131, le 29 janvier 2018
Alors que tous les média couvrent le mouvement des surveillants, pas un mot ni une image sur les conséquences sur la vie des détenus. Un collectif de prisonniers vient de diffuser cette excellente analyse de la situation qui est aussi un récit des tentatives de s’organiser à l’intérieur et de la répression qui s’ensuit.
Nous, prisonniers, condamnés ou prévenus, enfermés à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, lançons un appel contre la conquête sécuritaire qui se joue en ce moment à travers les mobilisations des surveillants de prison dans toute la France. Cet appel vise également à construire une force collective entre les détenus en lutte et à l’extérieur. Depuis plusieurs jours, des surveillants de prisons bloquent les entrées des maisons d’arrêt, centrales et centres de détention du territoire français. Ici, à Fleury Mérogis, l’établissement est régulièrement paralysé depuis le début de semaine par plusieurs dizaines de surveillants, empêchant les parloirs avec nos familles, parfois venus de loin, empêchant les extractions dans le cadre des procédures judiciaires (bloquant les aménagements de peine), l’entrée des avocats, les cantines, les cuisines, le nettoyage et toutes les activités dédiées à la prétendue « réinsertion » Leurs revendications sont simples, ils réclament plus de moyens et plus de sécurité pour le personnel pénitencier, ce qui se traduit concrètement par un armement généralisé des surveillants, l’imposition de menottes aux détenus lors de leurs déplacements hors des cellules, et des restrictions conséquentes de nos libertés et de nos droits, pour le peu qu’il en reste. Leur mouvement fait suite à diverses manifestations supposées de violence depuis quelques temps, qui, si elles existent, ne sont que des actes isolés, bien souvent en réponse à une violence bien plus importante de l’institution carcérale et de l’État en général. Depuis une semaine, nous assistons à une surmédiatisation d’événements sporadiques et minimes sur toutes les chaînes de télévision, sur fonds d’antiterrorisme. Une insulte devient une agression, une bousculade un passage à tabac et un retard en cellule une mutinerie. Et nous voyons ainsi défiler ces mensonges sur BFM depuis le week-end dernier. Les surveillants et leur syndicat, interviewés par les médias, ont présenté la prison comme un« sanctuaire de criminels » où les détenus avaient« pris le pouvoir » dans des zones totalement abandonnées par les pouvoirs publics. Mais cette stratégie de désinformation ne s’arrête pas là et se couple à des actions bien réelles à l’encontre des détenus.


Au Maroc, le ras-le-bol des « gueules noires » de Jerada


L’éclatement d’un mouvement de contestation dans cette ville minière de l’est illustre la montée en puissance des revendications sociales dans le royaume.
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image: http://img.lemde.fr/2018/01/31/614/0/4928/2464/768/0/60/0/9084869_15867-1bbkmbq.8dbo.jpg
Abderrazak Daiwi a survécu à l’effondrement d’une mine à Jerada.
Ils sont là presque chaque jour depuis un mois. Des femmes, des enfants, des jeunes et des pères de famille. Organisés par quartier, ils brandissent en tête de cortège le portrait du roi Mohammed VI, puis très vite, les pancartes de leurs revendications : du pain, du travail, de l’eau et de l’électricité. « Je participe chaque fois que je peux, les gens souffrent ici », explique une jeune femme, voile noir et yeux rehaussés de khôl, tandis que les slogans retentissent devant les portes de la municipalité. Houcine et Yahyia, deux quadragénaires, en jean et baskets, sont aussi venus : « Les habitants n’ont plus confiance, ils ne s’arrêteront pas tant qu’ils n’auront pas vu de solutions concrètes»

Jerada, localité de 43 000 habitants située à l’est du Maroc, est en ébullition. Le 21 décembre, des manifestations contre la cherté des factures d’eau et d’électricité y avaient éclaté avant d’être rattrapées par un drame : deux frères, âgés de 23 et 30 ans, sont morts noyés dans une mine clandestine de charbon. Dans cette région de « gueules noires », frontalière de l’Algérie, ce n’est pas la première fois qu’une telle tragédie se produit mais elle a été celle de trop. « 20 ans de souffrance, de chômage et de promesses non tenues », résume un syndicaliste de la ville.

Bataillons de jeunes sans emploi Jerada a pourtant connu son heure de gloire. A la fin des années 1920, la découverte de charbon dans son sous-sol, l’un des meilleurs anthracites du monde dit-on ici, en avait fait un pôle attractif. Des tribus de toute la région, mais aussi d’autres parties du Maroc, y ont afflué, attirées par les milliers d’emplois créés. Mohammed El Arjouni, fils d’un mineur mort de la silicose à l’âge de 54 ans, connaît bien cette histoire. Sur la place centrale où quelques enfants jouent au ballon, il revoit l’alignement des corons, et cette pièce unique avec une petite cuisine qu’occupait sa famille.
« Mais...

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Au Maroc, des ONG de plus en plus muselées

  • Par Anahit Miridjanian — 28 janvier 2018

    Un rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme alerte sur les constantes entraves à la liberté d'expression et le tournant répressif de plus en plus sévère.

    Au Maroc, les associations de défense des droits humains sont en péril. Dans son nouveau rapport, publié jeudi, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme alerte sur la vague répressive contre les ONG. Les libertés d’opinion, d’expression et d’association, consacrées dans la Constitution de 2011, sont de plus en plus bafouées au nom des «constantes» et de «l’identité nationale immuable» du royaume inscrites dans le préambule de la Constitution de 2011. Le document détaille les trois procédés utilisés par les autorités marocaines pour empêcher les ONG, victimes d’attaques croissantes, d’être enregistrées, de développer leurs programmes et d’accéder aux financements de potentiels bailleurs de fonds.

    Lire l'article http://www.liberation.fr/…/au-maroc-des-ong-de-plus-en-plus-muselées

mardi 30 janvier 2018

Bravo France Inter !





 Pour l’émission « Maroc, une répression en toute discrétion »

Solidmar salue le courage de France-Inter, premier média du service public français à oser parler vrai sur le Maroc, et dénoncer la triste  situation que vivent les habitants du Rif, sans peur de froisser la France d’en haut, grande amie et soutien du roi jusque dans ses basses œuvres de répression et de diffamation.

La porte est ouverte. A qui le tour ?  Quel autre média du service public osera à son tour révéler que 80% des Rifains entre 18 à 60 ans ont été arrêtés, que 400 d’entre eux attendent d’être jugés et que se trouvent parmi eux beaucoup de jeunes mineurs ?

 On espère voir un « envoyé spécial » enquêter sur les directeurs d’écoles démissionnaires par souci de dignité, pour ne pas avoir à donner des listes d’élèves qui scandent des slogans en récréation et ne pas gonfler le nombre de gamins déjà arrêtés et internés en centres de correction appelés pompeusement centres de sauvegarde de l’enfance, pour faute grave de participation à des manifestations non autorisées contre le manque d’écoles et d’hôpitaux.

Elle est encore loin la démocratie en marche dont n’arrêtent pas de se vanter le roi et son makhzen !

Pour Bassima Hakkaoui, un Marocain qui gagne 20 dirhams(moins de 2€) par jour n’est pas pauvre



P
Kiosque360.Par Moncef El Fassi le 28/01/2018

La ministre PJDiste de la Famille et de la Solidarité a jeté un nouveau pavé dans la mare. Pour elle, quand on gagne 20 dirhams par jour au Maroc, on n’est pas pauvre. Des déclarations qui lui ont valu une volée de bois vert dans la presse et sur les réseaux.
(...)
 Pour étayer son propos et de manière encore plus gauche, Bassima Hakkaoui a fait appel aux statistiques du Haut commissariat au Plan (HCP), insistant sur le fait que le nombre de pauvres, au Maroc, a reculé de 10 à 4 millions de personnes vivant avec 20 dirhams par jour, alors que les citoyens souffrant de pauvreté extrême, soit ceux qui vivent avec dix dirhams par jour, sont au nombre de 450.000.
 Bassima Hakkaoui a enfoncé le clou en assurant que ceux qui gagnaient 3.000 dirhams par mois arrivaient à la fin des catégories de la classe moyenne et pouvaient subvenir à leurs besoins de première nécessité.

La ministre PJDiste a bien essayé de se rattraper en rappelant d’autres chiffres sur la pauvreté au Maroc et les multiples programmes gouvernementaux pour lutter contre la précarité, le mal était déjà fait. 
 Sur les réseaux, les internautes ont répondu chacun à sa manière. Mais le ton reste au sarcasme. 

Cette femme est un danger public. 20 dh/ jour soit 600 dh/ mois.. Un peu plus de 50 euros par mois.. Le prix de de la journée de son chien.

dimanche 28 janvier 2018

À écouter !! Maroc, une répression en toute discrétion

Un reportage de Vanessa Descouraux, mixage Rémi Quencez, réalisation Michelle Soulier assistée de Stéphane Cosme, sur France-Inter
Le Rif, au nord du Maroc, connait depuis 16 mois, une période d’agitation et de manifestations. Un mouvement qui a commencé précisément le 28 octobre 2016, quand un jeune marchand de poisson a été broyé par une benne à ordure en tentant d’y récupérer sa marchandise que la police avait saisie.


Police marocaine dans les rues d'Al Hoceima  (Maroc) le 28 octobre 2017
Police marocaine dans les rues d'Al Hoceima (Maroc) le 28 octobre 2017
© AFP / Fadel Senna
Ce garçon, Mohcine Fikri, est alors devenu un symbole de la révolte de cette région dont les habitants se sentent rejetés, méprisés par Rabat, la capitale royale. 
Les manifestations se multiplient alors, concentrées dans la ville d’Al Hoceima. Les manifestants réclament des infrastructures, routes, écoles, hôpital. Ils créent le Hirak, terme qu’on peut traduire par « le mouvement », une organisation aux revendications essentiellement sociales, dans cette partie du pays dont les principaux revenus viennent de l’argent des très nombreux Marocains qui ont émigré, et de la culture du haschich. La drogue produite dans le Rif alimente une grande partie du marché européen.
Pour éteindre la fronde qui se poursuit  dans cette région déshéritée, le gouvernement marocain emploie la manière forte : plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées, et environ 400 attendent actuellement leur procès.
Une répression à bas bruit, dont on parle d’autant moins que les autorités marocaines ne facilitent pas vraiment le travail des journalistes étrangers, qui peuvent se voir arbitrairement interdire l’accès à Al Hoceima.

samedi 27 janvier 2018

Semaine sur Solidmar : moments forts du 21 au 28/1/2018


L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes prouve qu'une longue lutte peut mener à la victoire ! Il ne faut jamais baisser les bras.

Procès du Hirak: les accusés rejettent toute intention séparatiste

Procès du Hirak: les accusés rejettent toute intention séparatiste

Publié le :

Vendredi 26 Janvier 2018 - 21:24

Mise à jour :

Vendredi 26 Janvier 2018 - 21:26
Manifestation à Al-Hoceïma, le 20 juillet 2017
© STRINGER / AFP/Archives

Auteur : Par Hamza MEKOUAR - Casablanca (Maroc) (AFP)

"Notre slogan, c'est +vive la patrie+!": les militants du mouvement de contestation du Hirak, interrogés vendredi pour la première fois depuis le début de leur procès-fleuve à Casablanca, se sont ardemment défendus de toute intention séparatiste.
La parole n'avait pas été donnée à ces militants depuis la mi-septembre. Ils sont jugés pour différents motifs liés à la contestation sociale ayant agité pendant des mois la région historiquement frondeuse du Rif, dans le nord du pays.
Ils sont 54 à être poursuivis par la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca, mais c'est le nom de Nasser Zefzafi, meneur du mouvement, qui a été le plus souvent cité, même si son témoignage n'est pas prévu ce jour.
La salle est comble. De nombreux journalistes et les proches des prévenus ont fait le déplacement. 


France : Des ONG sahraouies sollicitent Emmanuel Macron


Publié Le 23/01/2018 à 19h37


Des ONG sahraouies ont envoyé une lettre au président français Emmanuel Macron, lui demandant d’user de l’«influence» de la France pour mettre un terme aux «injustices» perpétrées d’après elles par le Maroc au Sahara occidental, indique l’agence Efe, qui a pu consulter le courrier.
Ce dernier a été signé par plusieurs associations indépendantistes, parmi lesquelles l’Association sahraouie des victimes des graves violations aux droits humains (ASVDH), la Commission de défense du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (CDDPS) et l’Association sahraouie de la culture et du patrimoine sahraoui (ASCPS).
Celles-ci estiment que les autorités marocaines privent le peuple sahraoui de son droit au rassemblement. D’après elles, l’ASVDH est la seule organisation autorisée, déplorant que ses activités soient toutefois restreintes. De plus, les signataires considèrent que le Maroc ne respecte pas le droit des activistes sahraouis à l’expression. «Des centaines de citoyens sahraouis, activistes des droits à l’autodétermination et humains, des journalistes, des blogueurs et des syndicalistes ont été arrêtés, incarcérés, torturés et humiliés en public, ainsi que dans les locaux des administrations policières et judiciaires», mentionne la lettre.
Elle rappelle également que les autorités marocaines interdisent l’accès des observateurs internationaux au Sahara occidental pour documenter les violations des droits de l’Homme. En 2014, le Maroc a expulsé 120 observateurs de différentes nationalités, énonce-t-elle encore.

Publié

France : Des ONG sahraouies sollicitent Emmanuel Macron

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Des ONG sahraouies ont envoyé une lettre au président français Emmanuel Macron, lui demandant d’user de l’«influence» de la France pour mettre un terme aux «injustices» perpétrées d’après elles par le Maroc au Sahara occidental, indique l’agence Efe, qui a pu consulter le courrier.
Ce dernier a été signé par plusieurs associations indépendantistes, parmi lesquelles l’Association sahraouie des victimes des graves violations aux droits humains (ASVDH), la Commission de défense du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (CDDPS) et l’Association sahraouie de la culture et du patrimoine sahraoui (ASCPS).
Celles-ci estiment que les autorités marocaines privent le peuple sahraoui de son droit au rassemblement. D’après elles, l’ASVDH est la seule organisation autorisée, déplorant que ses activités soient toutefois restreintes. De plus, les signataires considèrent que le Maroc ne respecte pas le droit des activistes sahraouis à l’expression. «Des centaines de citoyens sahraouis, activistes des droits à l’autodétermination et humains, des journalistes, des blogueurs et des syndicalistes ont été arrêtés, incarcérés, torturés et humiliés en public, ainsi que dans les locaux des administrations policières et judiciaires», mentionne la lettre.
Elle rappelle également que les autorités marocaines interdisent l’accès des observateurs internationaux au Sahara occidental pour documenter les violations des droits de l’Homme. En 2014, le Maroc a expulsé 120 observateurs de différentes nationalités, énonce-t-elle encore.


...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/61246/france-sahraouies-sollicitent-emmanuel-macron.html

Pourquoi la reprise des négociations avec le Polisario fait peur au Maroc

Horst ONU
Horst Köhler, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU. D. R.
Par R. Mahmoudi – 
 Nous apprenons de sources informées que des entretiens entre le Front Polisario et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, sont prévus jeudi et vendredi prochains à Berlin. Le Maroc n’a pas encore confirmé sa participation à ce dialogue indirect avec le mouvement sahraoui. Ce qui met la partie marocaine dans une situation d’embarras du fait qu’elle ne peut se permettre de s’aliéner l’émissaire onusien, après la rebuffade qu’il avait essuyée, en octobre dernier, puisqu’il a été empêché de se rendre à Laayoune, capitale du Sahara Occidental, lors de sa tournée régionale alors qu’il en avait exprimé la demande.
Par ailleurs, les Marocains ne peuvent plus ignorer l’appel pressant du Conseil de sécurité de l’ONU qui avait enjoint, en avril dernier, aux deux parties (Maroc et Polisario) de reprendre les négociations, tout en ayant comme souci de ne pas donner des arguments supplémentaires aux instances judiciaires européennes, en ce sens qu’une reprise des négociations avec les Sahraouis du Polisario achèverait de démonter leur prétendue souveraineté sur le territoire du Sahara Occidental et confirmerait, par-là, que le statut de ce territoire occupé reste bel et bien à déterminer.
Ainsi, le royaume du Maroc se trouve dans une posture des plus inconfortables car, au même moment, son ministre de l’Agriculture se rendait à Bruxelles pour essayer de convaincre la Commission européenne de faire pression afin que les quinze juges de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ne suivent pas les conclusions «radicales» de l’avocat général Whatelet, invalidant l’accord de pêche et mettant en lumière la violation par l’Union européenne du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, oubliant ainsi que les instances judiciaires européennes sont indépendantes de la Commission, du Conseil et des États membres.
Autre souci de timing pour les Marocains et pour les mêmes raisons : la reprise des négociations avec Kohler risque de rendre aléatoires ces efforts déployés pour contourner de l’arrêt de la CJUE de décembre 2016 sur l’accord agricole qui avait tranché sur le fait que le Sahara Occidental et le royaume du Maroc étaient deux territoires distincts et séparés et que, de ce fait, toute importation de produits issus du Sahara Occidental devait profiter exclusivement au peuple sahraoui et obtenir le consentement préalable et indispensable de son représentant légitime et unique, à savoir le Front Polisario.
R. M. 

vendredi 26 janvier 2018

Mouvement national des surveillants après une agression à la prison de Vendin-le-Vieil : « Blocage » par Bernard Bolze

Bernard Bolze co-createur de Prison insiderdr

Photo : humanite.fr – Edito Prison Insider janvier 2018
SOURCE 

Blocage

Près de 4 000 agressions physiques contre des surveillants ont été comptabilisées en 2017. Un peu moins de onze par jour. Comme 4 000 gouttes d’eau. La dernière vient de faire déborder le vase. Des surveillants fâchés, excédés, ou simplement inquiets, choisissent de bloquer les prisons. Pas mécontents de se saisir d’événements somme toute ordinaires en détention pour faire valoir leurs revendications. Pourquoi pas, c’est de bonne guerre. C’est donc un peu la guerre. Et n’invite aucunement à la considération.
 Il nous importe, nous qui sommes “du côté de ceux qu’on enferme” 1 de préciser ce que blocage veut dire : la suppression des parloirs, de la distribution du courrier, des extractions vers l’hôpital ou le palais de justice, de l’entretien avec l’avocat…
Autant d’événements majeurs qui viennent jalonner la vie morne du prisonnier pour lui faire entrevoir une lueur d’espoir, une chaleur amicale, un soin, un aménagement de peine… Les surveillants aspirent à la considération. De laquelle font-ils preuve ?
FO Pénitentiaire en titrant par exemple, “Prisons, l’état d’urgence”, rejoint parfaitement le constat que nous pouvons faire, mais le syndicat se trompe de colère. Verrait-on un berger, victime d’un coup de corne, s’en prendre méchamment à tout le troupeau ? Et pour quel résultat ? Bloquer les prisons ressemble à s’y méprendre à une punition collective. Interdite.
Le personnel tire sa considération de son environnement : la place que la société, à travers notamment ses institutions, lui assigne. En construisant des établissements surdimensionnés, sécuritaires et inhumains, la puissance publique lui offre un outil de travail inadapté, propre à nourrir les difficultés du quotidien. Parlementaires et magistrats, en tolérant depuis 1875 la sur occupation des cellules, ne disqualifient pas simplement la vie ordinaire des captifs, ils multiplient à l’envie l’exposition des personnels à des situations problématiques.

En persévérant dans la punition, leur “passion contemporaine”, selon Didier Fassin, les responsables politiques ne semblent trouver de salut que dans l’annonce en boucle de la construction de nouvelles prisons. Coûteux, déraisonnable, inefficace. Tel directeur d’établissement nous disait que dans sa prison légèrement sous-occupée, il avait procédé à la fermeture des quartiers disciplinaire et d’isolement, lieux de suicides et de conflits.
Le personnel tire la considération qu’on lui doit de sa maturité, du regard bienveillant qu’il doit conserver, malgré tout, pour la personne qu’il doit contraindre. Certains y parviennent et les personnes détenues ne s’y trompent pas. Certains autres, dans leur comportement autoritaire, violent parfois, odieux aussi à l’égard des familles, ruinent le capital de considération dont ils pourraient bénéficier. Et que dire de ces solidarités épouvantables qui voient manifester des personnels en faveur de l’un des leurs, pris la violence aux poings et renvoyé devant un tribunal 2.
Notre culture ambiante disqualifie à ce point les auteurs d’infractions que la maltraitance à leur endroit apparaît légitime. Personne n’en sort grandi. Et sûrement pas celles et ceux à qui nous déléguons le soin de les prendre en charge. La boucle est ainsi bouclée.
Bernard Bolze
— Publié le 22 janvier 2018.
________________________________________
1. Le mot est d’Edmond Michelet, ministre de la justice en 1959, “Moi je suis du côté de ceux qu’on enferme”, opportunément rappelé par Adeline Hazan, Contrôleure générale des lieux de privation de liberté.
2. Documentaire de Laurence Delleur “Matons violents, la loi du silence”. France 5, juin 2017





, par Bernard Bolze Partager supermax.beent national des surveillants après une agression à la prison de Vendin-le-Vieil : « Blocage », par Bernard Bolze

Hirak: le procès entame vendredi sa dernière ligne droite

Par A. E. H.  25/1/2018
Hirak: le procès entame vendredi sa dernière ligne droite
Le débat de fond dans le cadre du procès du Hirak, commencera vendredi 26 janvier à la chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca. La décision est tombée ce jeudi en fin de matinée.
L'information a été immédiatement relayée par Me Mohamed Aghnaj, avocat de la défense.
A partir de ce vendredi, les audiences porteront successivement sur l'interrogatoire des accusés, l'audition des témoins, la présentation des pièces à conviction. C'est après que la Cour entendra la partie civile, les réquisitions du ministère public, les plaidoiries de la défense et les derniers mot des accusés.
La cour a décidé de convoquer 31 témoins et de mobiliser un interprète en cas de besoin. La requête relative à une expertise médicale de l’état de santé de l’accusé Jamal Bouhdou, a été reportée pour examen ultérieur. Toutes les autres requêtes préliminaires ont été rejetées.
La décision sur les moyens de forme est également reportée à la décision finale. La défense avait soulevé, entre autres moyens de forme, la nullité des procès verbaux dressés par la BNPJ et l'illégalité des interceptions téléphoniques.
Sur les 54 accusés, 50 sont en état de détention. Certains doivent répondre à de lourdes accusations, la plus grave étant "l'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat en incitant les habitants à porter la dévastation dans un ou plusieurs douars ou localités". Ce crime est puni de la peine de mort (article 201 du code pénal).

Au Maroc, les ONG sous haute pression







La FIDH et l’organisation mondiale contre la torture s’inquiètent du musellement des ONG dans leur rapport « Maroc, constantes offensives contre la liberté d’association » rendu public ce jeudi 25 janvier.



Manifestation contre la torture organisée par Amnesty International, le 26 juin 2014 à Rabat.
ZOOM
Manifestation contre la torture organisée par Amnesty International, le 26 juin 2014 à Rabat. / Fadel Senna/AFP
Le tournant répressif contre les associations au Maroc date de l’été 2014 selon Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) : « Le ministre de l’intérieur de l’époque avait accusé devant le parlement les ONG de droits humains de percevoir de l’argent de l’étranger pour mener des actions répondant aux agendas des pays étrangers, de nuire à l’image du pays et d’entraver le travail de l’État dans sa lutte contre le terrorisme. C’était un message clair à l’adresse de toutes les autorités locales pour durcir la répression contre les associations »

Un contrôle des financements

Plus récemment, le Maroc a mis au point une mesure de contrôle des financements étrangers des ONG ou d’autres organisations qui doivent « impérativement être soumis au ministère des affaires étrangères » et « faire l’objet d’une concertation » avec lui, comme le stipule une note du ministère adressée, en mars 2017, aux potentiels bailleurs de fonds, missions diplomatiques et consulaires, agences de développement et représentations des organisations de l’ONU.

Le Maroc possède le niveau d'inégalités le plus élevé d'Afrique du Nord

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 22/1/2018

Le Maroc possède le niveau d'inégalités le plus élevé d'Afrique du Nord

A la veille de l'ouverture du World Economic Forum de Davos, l'ONG internationale Oxfam publie son rapport sur les inégalités mondiales et à l'intérieur des nations. Le rapport consacré au Maroc est parlant: les inégalités sociales au sein du pays sont les plus marquées d'Afrique du Nord.

Un seul graphique suffit à résumer la situation: la société marocaine est la plus inégalitaire d'Afrique du Nord. Sur le graphique ci-dessous, plus l'indice Gini est élevé, plus les inégalités sont élevées. L'indice marocain est le plus élevé et il ne baisse pas, contrairement à celui des autres pays de la région.

(Source: Oxfam)
>Les inégalités dans le monde: Des richesses engendrées l'année dernière, 82% ont profité aux 1% les plus riches de la population mondiale, alors que les 3,7 milliards de personnes qui forment la moitié la plus pauvre de la planète n'en ont rien vu.

Maroc / l’État-voyou et ses soutiens...belges et autres



Répression, torture (la fameuse bouteille dans l'anus comme moyen d'humilier les militants!!!!!) emprisonnement... pillage des richesses, misères et désarrois d'un nombre considérable de citoyens...

Et la Belgique, pendant ce temps là, à travers son ministre des Affaires étrangères vient au Maroc, couronner Driss El Yazami pour son action envers les droits humains.
Frères humains, pitié! Assez d'hypocrisie et de mensonges!!!

El Aaiún dit adieu au père de la résistance pacifique sahraouie



Ce matin, El Aaiún s’est réveillé sous le chagrin du décès de Deida Elyazid, un grand symbole de la résistance et de l’Intifada pacifique au Sahara Occidental.
Le défunt, malgré son âge avancé, était toujours en première ligne dans les manifestations pour défendre l’indépendance de son pays occupé par le Maroc depuis 1975.

Jusqu’aux derniers jours de sa vie, il a dénoncé les violations des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole et subissait quotidiennement dans son corps les mauvais traitements infligés par les forces d’occupation. La population sahraouie le considère comme le «grand-père de la résistance sahraouie pacifique».
Une grande foule a été présente lors de son enterrement dans la périphérie de la ville.
Que Dieu ait pitié de son âme et l’accueille dans son paradis.

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Affaire Zakaria Moumni : La justice française confirme l’irrecevabilité de la plainte du Maroc

Affaire Zakaria Moumni : La justice française confirme l’irrecevabilité de la plainte du Maroc
Source : LesInfos.ma

25/1/2018


La justice française prend fait et cause pour l'ancien champion de kick-boxing, Zakaria Moumni et juge irrecevable la plainte pour diffamation déposée par le Maroc. En janvier 2015, le sportif avait réaffirmé avoir été « enlevé, séquestré et torturé », mettant en cause le patron du contre-espionnage du pays, Abdellatif Hammouchi.

Serait-ce enfin l'épilogue de l'affaire opposant le royaume à l'ancien champion du monde de kick-boxing, Zakaria Moumni ?
La cour d’appel de Paris a jugé, mercredi 24 janvier, irrecevable une plainte en diffamation du Maroc contre l'ex-sportif de haut niveau qui a porté plainte en France pour torture contre le patron du contre-espionnage marocain. L’affaire avait nourri une brouille diplomatique entre Paris et Rabat.
La cour a confirmé en tout point le jugement de première instance du 9 juin 2016, qui estimait que le royaume, ne pouvant « être assimilé à un particulier », ne pouvait poursuivre en diffamation au titre de l’article 32 de la loi du 29 juillet 1881 qui « réprime la diffamation publique commise envers les particuliers ». Sans trancher sur le fond, il avait donc déclaré « le royaume du Maroc irrecevable en son action ».
La justice française a été saisie de plusieurs plaintes mettant en cause le patron du contre-espionnage marocain (DGST) Abdellatif Hammouchi ou émanant des autorités marocaines, notamment pour dénonciations calomnieuses.
Les propos attaqués par Rabat avaient été prononcés par Zakaria Moumni en marge de la marche du 11 janvier 2015 après les attentats parisiens. L’ancien sportif avait réaffirmé sur les chaînes i-Télé et BFMTV avoir été « enlevé, séquestré et torturé » au Maroc, mettant en cause Abdellatif Hammouchi.
Plusieurs autres plaintes contre M. Hammouchi avaient entraîné une grave crise diplomatique, quand des policiers français s’étaient rendus à la résidence de l’ambassadeur du Maroc pour notifier au patron de la DGST une convocation d’un juge. Paris et Rabat ont mis fin en 2015 à cette crise et repris leur coopération judiciaire.
(Avec Agences)