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mercredi 28 février 2018

Des prisonniers politiques en geôles marocaines sont en attente de parrainages

Par Marie-Jo Fressard, solidmar, 27/2/2018


Suite à la réunion de Bruxelles : voici des associations qui parrainaient ou parrainent encore des prisonniers politiques incarcérés au Maroc



Qu’ils soient marocains, sahraouis, ou belgo-marocains, les prisonniers politiques subissent des traitements inhumains dans les prisons marocaines. S’ils ne sont pas militants au moment de leur arrestation, ils le deviennent rapidement. Mépris, humiliation, insultes et torture se reportent également sur les familles qui tentent de leur rendre visite, parfois après avoir parcouru des centaines de kilomètres, sans même pour autant avoir la certitude de rencontrer le prisonnier.



Lors de la réunion de Bruxelles, Farida Aarrass et moi-même avons évoqué ce que nous connaissions de la vie carcérale de son frère Ali et de mes amis marocains et sahraouis que je parraine. Toutes deux nous savons qu’une des pires tortures est la solitude, et que le parrainage,  même s’il a actuellement si peu de chances d’obtenir un adoucissement de leurs conditions, est l'espoir qui leur permet de tenir , et complète le peu de contact qu’ils peuvent avoir avec leur famille. Il m’a été demandé comment j’ai pu prendre contact avec les prisonniers que j’ai  parrainés, dont je parle dans mes livres.



C’est d'abord par le Comité de parrainage des prisonniers politiques marocains (CPPPM) que j’ai eu le premier contact avec Ahmed Chahid.* Le CPPPM n’existe plus.



J’ai eu le contact de Hassan Dah,** journaliste sahraoui condamné à 30 ans de prison, par Ayad Ahram de l’ASDHOM (asdhom.org) qui a mené une campagne de parrainage de prisonniers marocains et sahraouis pendant quelques années. Je lui ai écrit pour savoir si cette association s’occupe toujours de ces parrainages, j’attends la réponse.



C’est par APSO, Amis du peuple du Sahara Occidental ( ap-so.blogspot.com) que j’ai eu les coordonnées de Salek Laasairi, condamné à perpétuité.



Il existe une association qui parraine des prisonniers sahraouis. « Écrire pour les libérer ». (www.ecrirepourlesliberer.com )
Je pense qu’il est toujours possible d’obtenir un parrainage par elle. 

 

"Pour vous faire connaître écrivez nous (cf. page contact), vous recevrez un dossier complet, nom et adresse du prisonnier, coordonnées des institutions et modèles de lettres, et vous recevrez aussi une information régulière concernant les prisonniers politiques Sahraouis."

* « Marraine des deux plus anciens détenus politiques marocains » ( M-J Fressard - Edition Antidote)

** « Drôle d’occupation pour une grand-mère. Histoires de prisonniers politiques et petite histoire du conflit » ( M-J Fressard - Edition APSO)

Vient de paraître : Mains noires et pizza berbère. Une histoire d’amitié outre-Méditerranée.




Mains noires et pizza berbère.


Une histoire d’amitié outre-Méditerranée.

Un roman de Marie-Jo Fressard

A partir d'une solide documentation acquise par la publication au jour le jour d'articles sur l'évolution des droits de l'Homme malmenés au Maroc et au Sahara Occidental, sur le blog Solidmar.blogspot.com, voici  une plongée au sein d'un Maroc différent de celui qui cherche à s'imposer dans nos médias.

 Mais « vous n’avez entre les mains ni une étude académique de sociologue ou de politologue, ni un pamphlet militant. Non. Vous avez une histoire toute simple, celle de l’amitié entre deux garçons vivant de part et d’autre de la Méditerranée, celle de la rencontre de deux mondes entre lesquels plane l’ombre de la colonisation, du néocolonialisme et l’espoir de l’amitié entre les peuples ; une fiction dans laquelle toute ressemblance avec des personnes ou des faits ayant réellement existé n’est pas forcément fortuite. »

Lucile Daumas, extrait de la préface

« C’est drôle et triste, dur et joyeux. »

Souad Guennoun
***

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A Gap il est en vente à E’changeons le Monde, Librairie Davagnier et La Nouvelle Librairie.

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Conception graphique : Cédric Rutter/1001 Cordes

Rif marocain: "Presque tous les prisonniers de la prison d'Oukacha sont torturés"



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La situation dans le Rif marocain est de plus en plus problématique. Il y aurait pas mal de personnes emprisonnées et des cas de torture, selon les membres du comité Mohsin Fikri, et sept personnes qui ont perdu la vie suite à une intervention de la police l’année dernière dans le Rif. Ce comité se mobilise ce mardi afin de sensibiliser les autorités européennes.

Selon Aissa Dmam, membre de ce comité, il est difficile de définir un chiffre exact de prisonniers : "Nous avons 47 détenus à la prison centrale de Oukacha à Casablanca et nous avons 13 mineurs à Nador. Il y a des chiffres officiels qui parlent de 400 personnes emprisonnées, mais réellement, dans les faits, ça dépasse les 1000 personnes emprisonnées. Il y a des personnes qui ont déjà retrouvé leur liberté" explique-t-il, interrogé dans Matin Première.
Selon lui, "ce sont purement des prisonniers politiques, mais le terme 'prisonniers' est peu quand on voit la manière dont ils ont été enlevés, de manière arbitraire, sans aucun respect des procédures de détention. Ce sont des personnes qui sont d’abord sorties spontanément pour réclamer leurs droits élémentaires, pour garantir un minimum de dignité et de vie humaine. Ce sont des droits élémentaires qu’ils réclament et on est dans une situation très délicate".

"Obligés de signer leurs procès-verbaux sous la torture"

"Presque tous les prisonniers d’Oukacha sont torturés et ont été obligés de signer leurs procès-verbaux sous la torture, l’intimidation et le harcèlement. Ils vivent actuellement des situations inhumaines à la prison d’Oukacha. Même le leader Nasser Zefzafi est isolé dans sa cellule depuis maintenant presque neuf mois dans une section à part. Ça veut dire qu’il n’a aucun contact avec aucune autre personne et très peu de membres de sa famille ont le droit de le voir" poursuit Aissa Dmam.
Il explique que "la contestation est toujours là, mais le problème est que la région vit sous un état de siège et d’embargo. Il y a des militaires et des policiers partout. Juste pour la ville d’Al-Hoceïma, les chiffres officiels parlent de 50 000 policiers, militaires, forces auxiliaires et toutes les autres forces de maintien de l’ordre. Pour une toute petite ville de 60 000 habitants, imaginez-vous la situation. Les gens n’osent même pas parler actuellement dans la région, surtout dans les régions d’Al-Hoceïma, d’Imzouren, de Beni Bouayach, de Tamassint et tous les villages environnants".
Le simple fait de s'exprimer comme il le fait sur les ondes d'une radio belge le met en danger, explique Aissa Dmam : "Si je retourne au Maroc, je pourrais effectivement risquer une arrestation immédiate".

"Une situation invivable"

"Ici en Europe, on essaie de sensibiliser l’opinion publique européenne à notre situation qui est très délicate. Là-bas, nos frères et sœurs du Rif vivent et traversent une grave crise sur tous les niveaux : social, économique, etc. C’est une situation en tout cas invivable. On est aussi là pour dénoncer toutes les violations des droits de l’homme qui se passent là-bas et dans tout le Maroc" dit-il encore.
Selon lui "comme ce mouvement citoyen a pris une ampleur populaire et comme toutes les couches de la société du Rif s’y sont intéressées de près, les gens se mobilisent de leur propre gré. Il faut un minimum d’organisation. Ce sont des droits élémentaires que réclament nos frères et sœurs là-bas et nous sommes ici pour les soutenir et porter leurs voix au niveau européen".
"Quand on voit la facture budgétaire qui est consacrée aux aspects sécuritaires, plus de la moitié des 21 revendications qui sont dans le dossier revendicatif de ce mouvement citoyen du Rif auraient pu déjà été résolues" conclut Aissa Dmam.

Au Maroc, pas de place pour les journalistes indépendants



L’arrestation récente de plusieurs journalistes en lien avec les événements d’Al-Hoceima constitue la dernière illustration du dispositif serré de contrôle des médias mis en place par le pouvoir marocain. Celui-ci utilise selon les cas le boycott publicitaire, les campagnes calomnieuses ou le recours juridique dans un contexte où, malgré la récente réforme du Code de la presse présentée comme moderne, sont réintroduits dans le Code pénal les délits de presse.

Au Maroc, une génération de journalistes aguerris aux nouvelles technologies est pourtant en train de prendre la relève. En se libérant partiellement des contraintes économiques des entreprises de presse, ces micromédias relaient la parole populaire. Les journalistes essaiment surtout dans les régions, loin des grands centres urbains. Le hirak (mouvement) du Rif leur a donné l’occasion de s’illustrer. Pour faire face à l’omerta des médias audiovisuels publics et à la propagande menée par la presse proche du pouvoir, ce mouvement social a forgé ses propres outils de communication. Pariant sur la puissance des réseaux sociaux, des médias web régionaux ont couvert ce mouvement social depuis son lancement en octobre 2016. Le pouvoir est en train de sanctionner lourdement cet engagement. Actuellement, sept journalistes professionnels et journalistes-citoyens de la presse locale ou animant des pages d’information sur des réseaux sociaux ont été arrêtés en lien avec les événements dans la région d’Al-Hoceima : Mohammed Asrihi, Jawad Essabiri, Houcein El-Idrissi des sites d’information Rif24 et Rif Press, Abdelali Haddou de la web télévision Araghi TV, Rabii Lablaq correspondant de Badil. Ils sont poursuivis pour atteinte à la sécurité de l’État1. Leur démarche s’inscrit ainsi dans les pas des journalistes indépendants qui les ont précédés, tels que Ali Anouzla.

Une prétendue exception marocaine

Ali Anouzla est un journaliste marocain en liberté provisoire. Le directeur du site web Lakome est poursuivi depuis trois ans dans le cadre de la loi antiterroriste pour une affaire remontant à septembre 2013. Son procès n’a jamais commencé2. En août 2015 et malgré une situation juridique pesante, Anouzla décide de relancer son influent média. Sa ténacité contraste avec un paysage médiatique discipliné. « Vassalisées par le truchement d’éditeurs/journalistes, de subventions et autres en amont, les entreprises de presse sont sous le contrôle du pouvoir », décrit Ahmed Hiddas, professeur à l’Institut supérieur d’information et de communication (ISIC) de Rabat3.
Les autorités brandissent quant à elles l’élément de langage récurrent sur « l’exception marocaine » dans une région hostile aux médias. « Aucun journaliste n’a été emprisonné pour ses écrits depuis 2013 », martèle le gouvernement. Ce n’était pas faux jusqu’à récemment, mais cette situation n’était pas le résultat d’un élargissement des espaces de liberté d’expression. Au contraire, à partir de 2010, l’État a utilisé de nombreux moyens pour clore la parenthèse de la presse indépendante. 

Lire l'article : https://orientxxi.info/fr/auteur/salaheddine-lemaizi

mardi 27 février 2018

Rapport A.I. Sahara Occidental en 2017: les autorités marocaines ont eu recours à une "force excessive injustifiée"


Londres, 22 fév 2018 (SPS)
 Durant l’année 2017, les autorités marocaines ont eu recours à une "force excessive injustifiée" contre la population du Sahara Occidental qui revendiquait son droit à l’autodétermination et à la justice, a affirmé le dernier rapport annuel d’Amnesty International (AI) sur la situation des droits de l’Homme dans le monde, publié jeudi.
"Tout au long de l’année, les autorités ont régulièrement eu recours à une force excessive et injustifiée pour disperser des manifestants pacifiques dans plusieurs villes du Sahara occidental, notamment à El Aaiun, Smara, Boujdour et Dakhla", a souligné le rapport.
Le document a précisé que "celles et ceux qui réclamaient l’autodétermination de ce territoire et la libération des prisonniers sahraouis étaient tout particulièrement visés par cette pratique".
Rappelant qu’en avril, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé pour un an le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), le rapport relève que le volet concernant la surveillance de la situation en matière des droits de l’Homme n’a pas été inclus dans ce nouveau mandat.
Et c’est ainsi qu’en toute "impunité" que "plusieurs manifestants, blogueurs et militants ont été emprisonnés, souvent à l’issue de procès iniques sur la base d’accusations forgées de toutes pièces", a noté AI qui présente plusieurs cas.
Le rapport cite le cas du blogueur sahraoui, Walid El Batal, qui a purgé une peine de 10 mois de prison assortie d’une amende sur la base d'"accusations fallacieuses", et celui du militant sahraoui, Hamza El Ansari, jugé coupable et condamné à un an de prison, sur la base de "fausses accusations".
Aucune enquête n’a été menée sur "leurs allégations selon lesquelles des policiers les auraient maltraité et forcé à signer une déclaration les yeux bandés", a précisé le rapport.
Il a souligné qu’en 2017 encore, "les tribunaux ont retenu à titre de preuve à charge, des déclarations faites en détention en l’absence d’un avocat, sans enquêter en bonne et due forme sur les allégations selon lesquelles ces déclarations auraient été arrachées sous la torture et d’autres mauvais traitements".
Le rapport annuel d’AI revient sur le cas des 23 prisonniers politiques du groupe des Gdeim Izik et sur leur condamnation en juillet 2017 à de lourdes peines, dont certaines de réclusion à perpétuité, par un tribunal civil, après un "procès manifestement inéquitable".
"Le tribunal civil n’a pas véritablement enquêté sur les allégations de torture de ces personnes en détention et a jugé recevables des informations extorquées par ce moyen", a rappelé Amnesty.
L’ONG a souligné également les conditions carcérales non conformes aux normes humaines et internationales, ajoutant que les autorités judiciaires marocaines "n’ont pas enquêté sérieusement sur les tortures et les mauvais traitements que les policiers leur ont fait subir, ni amené les responsables présumés à rendre des comptes".
"Les autorités ont maintenu plusieurs personnes en détention prolongée à l’isolement, ce qui s’apparentait à de la torture ou à d’autres mauvais traitements. Un prisonnier, Ali Aarrass, a été détenu à l’isolement pendant plus d’un an", a affirmé le rapport.
Il a attesté également que les autorités marocaines n’ont pris aucune mesure pour remédier à l’impunité dont bénéficiaient les auteurs de "graves violations, notamment, la pratique systématique de la torture, les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires, perpétrées au Maroc et au Sahara Occidental ...".
Le rapport a conclu qu’il est "urgent" que la force de maintien de la paix de l’ONU au Sahara occidental surveille la situation des droits de l’Homme. (SPS)

Rencontre à Bruxelles le 25 février 2018 : Marie-Jo Fressard et Farida Aarrass parlent des prisonniers

Mohammed Belmaïzi a partagé la photo de Luk Vervaet , 25/2/2018
L’image contient peut-être : 2 personnes, intérieur et gros plan 
 
 
                                                                
 
Ce matin, avec mon amie de toujours, Marie-Jo Fressard. 
 Un petit bout de femme têtue de rectitude, incisive de justice, qui ne lâche rien devant les injustices, les emprisonnements, la torture qui sévissent au Maroc contre les militants et le peuple sahraoui qui lutte pour son autodétermination ! Toujours debout contre les emprisonnements des militants du Rif qui exigent la dignité et la justice sociale, comme l'ensemble du peuple marocain.
Son blog de Solidarité Maroc* est une mine d'informations, d'articles, de débats autour de ce qui se passe au Maroc et au Sahara Occidental... Merci à mon ami Luk Vervaet qui nous a permis cette rencontre mirifique...

*solidmar.blogspot.com

Des livres absolument à lire, que mon ami Luk Vervaet nous met à disposition à travers sa maison d'éditions "Antidote"* !
*www.antidote-publishers.be
  Belle rencontre de solidarité belgo-franco-marocaine-togolaise à ESG pour les prisonniers politiques au Maroc. Sur les livres de Marie-Jo Fressard et Farida Aarrass.  
Avec Free Ali Aarrass, Solidarité Maroc, Togo En Lutte et beaucoup d'autres..
Bruxelles 25 février 2018




lundi 26 février 2018

Sahara occidental occupé : la Commission européenne applique le modèle “colonies israéliennes”

Sahara occidental occupé : la Commission européenne applique le modèle “colonies israéliennes”
Camp de réfugiés à Laayoune, Sahara occidental

© UN PHOTO / Martine Perret 2010



Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, fiscalité et douanes, répondait ce 8 février [1] à deux questions qui lui avaient été posées sur l’application de la décision de la Cour de Justice de l’UE du 21 décembre 2017 [2] aux relations commerciales entre l’UE et le Maroc. Cette dernière rappelle en effet que l’Accord d’association UE-Maroc ne s’applique pas au territoire du Sahara occidental et que le Maroc n’a le droit d’exploiter les ressources de ce territoire qu’avec le consentement et au bénéfice du peuple sahraoui. Dans sa réponse, le Commissaire européen préconise une solution calquée sur la situation des colonies israéliennes. Mais cette solution est-elle réellement probante ?

Application du modèle « colonies israéliennes »

Pierre Moscovici souligne que les produits du Sahara occidental ne peuvent pas bénéficier du tarif préférentiel appliqué en vertu de l’accord UE-Maroc. Les douanes marocaines sont responsables de la vérification de l’origine. Et si les douanes d’un Etat membre ont des doutes « raisonnables » sur l’origine d’un produit, elles peuvent interroger leurs homologues marocains en vertu du principe de coopération administrative repris dans le Titre V du Protocol 4 de l’Accord UE-Maroc.
Il s’agit du même système appliqué dans l’Accord d’association UE-Israël pour exclure les produits des colonies israéliennes du bénéfice du tarif préférentiel. Or, suite à l’entrée en vigueur de l’accord en 2000, le système avait rapidement montré ses failles et cela, pour la raison simple qu’Israël ne considère pas les colonies comme extérieures à son territoire. Pour remédier à ce dysfonctionnement, l’UE et Israël ont conclu un arrangement technique en 2005 selon lequel l’UE établit une liste des codes postaux des colonies israéliennes, régulièrement mise à jour, tandis qu’Israël s’engage à ce que le code postal du lieu de production soit apposé sur les marchandises. La charge de la preuve repose dès lors entièrement sur les douanes des Etats membres qui doivent vérifier à chaque lot si la marchandise provient d’une localité israélienne ou du Territoire palestinien occupé.
Le problème qui va se poser avec le Maroc sera similaire. Le Maroc considère en effet le Sahara occidental comme faisant partie intégrante du territoire marocain. Si on suit la logique mise en œuvre dans le cadre de l’Accord d’association UE-Israël, il serait donc nécessaire d’établir avec le Maroc un arrangement technique permettant aux autorités douanières européennes d’identifier les produits du Sahara occidental afin de les exclure du tarif préférentiel. Mais ce système est loin d’être infaillible.

Limites de l’arrangement technique

Depuis qu’il est établi en 2005, l’arrangement technique UE-Israël montre ses limites [3]. Premièrement, les douanes européennes n’ont pas le temps de vérifier chaque lot de marchandise, devant privilégier le bon fonctionnement du libre-échange. Les procédures de vérifications sont longues et certains produits, comme les fruits et légumes, ne peuvent être bloqués trop longtemps. Deuxièmement, l’UE doit sans cesse mettre à jour la liste des codes postaux de colonies en perpétuel essor. Or en 2013, Israël a en outre introduit un nouveau système de codes postaux à 7 chiffres, rendant le travail de suivi de ceux-ci encore plus difficile pour les autorités européennes. Enfin, les fraudes à l’origine sont nombreuses et difficiles à vérifier. L’origine des produits agricoles est particulièrement difficile à retracer étant donné leur fongibilité. Et souvent, les entreprises exportatrices présentes dans les colonies ont également des sites de production à l’intérieur des frontières internationalement reconnues d’Israël, ce qui leur permet de mêler les produits des colonies avec les autres produits pouvant bénéficier de tarifs préférentiels.

L’étiquetage correct des produits sahraouis

Dans sa réponse au Parlement européen, Pierre Moscovici rappelle également les obligations des Etats membres en matière d’indication de l’origine des produits, qui doit être claire et non trompeuse pour les consommateurs.

Lire l'article https://www.cncd.be/Sahara-occidental-occupe-la

Le président Ghali met en garde contre les nouveaux procédés de liquidation physique à l'encontre des détenus sahraouis




Bir Lahlou (territoires sahraouis libérés), 24 fév 2018 (SPS)- 

Le président de la République et Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a mis en garde contre les nouveaux procédés de liquidation physique exécutés par l'occupant marocain sur les  détenus Sahraouis, appelant toute la communauté internationale à la mobilisation.

Dans un message adressé au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterrès, le président sahraoui a mis en garde contre "les violations graves des droits de l'Homme par le Maroc contre des civils sahraouis désarmés, notamment les militants des droits de l'homme et les détenus politiques dans les prisons de l'occupation".
Les crimes de liquidation physique commis par l'occupation "sont aujourd'hui perpétrés à travers d'autres procédés, particulièrement depuis le déclenchement de la résistance pacifique en 2005, concernant notamment les assassinats, la torture, le harcèlement, le blocus".
Il s'agit cette fois, ajoute le président Ghali, du détenu de Gdeim Izik, Mohamed El Ayoubi, décédé, mercredi dernier, dans un hôpital de la ville d'El Aaiun occupée, indiquant que le défunt, arrêté lors du démantèlement du camp des réfugiés sahraouis Gdeim Izik en 2008, a subi depuis sa détention, notamment depuis fin 2010 et au cours de l'année suivante 2011, de graves sévices incluant, entre autres, viol, coups, tortures et privation.
Après avoir tenu l'occupation marocaine pour responsable direct de la mort du détenu politique Mohamed El Ayoubi, M. Ghali a affirmé que cette dangereuse situation "annonce un nouveau processus de liquidation physique à l'encontre des civils sahraouis désarmés".
 Lire l'article : https://www.spsrasd.info/news/fr/articles/2018/02/24/13752.html


Pour connaitre l'opposition du Maroc:

Le Maroc brandit l'argument de la souveraineté territoriale et s'oppose au CJUE !

https://www.lesinfos.ma/article/689935-Accord-de-pche-Le-Maroc-brandit-largument-de-la-souverainet-territoriale-et-soppose-au-CJUE.html?utm_source=NL_lesinfos.ma&utm_medium=email&utm_term=ALaUne&utm_campaign=

Souveraineté qu'aucun pays au monde ne lui reconnait !(NDLR)

Protestation contre la tenue du Forum Crans Montana au Sahara Occidental,


La présidente de la plateforme Sahara occidental a adressé un courrier au président du Forum Crans Montana pour protester contre la tenue du Forum en mars 2018 à Dakhla en territoire sahraoui occupé.

Voici le texte de la lettre:



Monsieur le Président



            En mars 2017, vous avez maintenu la tenue du "Forum Crans Montana" à Dakhla malgré les mises en garde émanant de l'Union africaine, de gouvernements et de nombreuses associations. En 2018, vous persistez en décidant d'organiser le prochain "Forum Crans Montana" du 15 au 20 mars à Dakhla. La ville de Dakhla ne relève pas de la souveraineté marocaine vu qu'elle est située sur le territoire du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975.

Organiser une conférence dans cette ville constitue une grave violation du droit international et engage donc votre responsabilité civile et pénale. En  effet, le Maroc est une puissance occupante et ne dispose d’aucune souveraineté sur le territoire du Sahara occidental comme l'a précisé la Cour internationale de justice de La Haye en octobre 1975. Cet avis a été confirmé par un arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne le 21 décembre 2016 qui souligne que le Maroc et le Sahara occidental sont deux entités distinctes.

En réalité, en acceptant ou en suscitant l'organisation de ce Forum à Dakhla, le pouvoir marocain vise à faire reconnaitre le fait accompli de l'occupation illégale du territoire du Sahara occidental et vous en fait le complice objectif.

Pour toutes ces raisons, je vous demande instamment, à l'instar de l'Union africaine et de nombreuses associations internationales des droits de l'homme, de respecter le droit international et d'annuler la tenue de ce Forum à Dakhla.

Restant à votre disposition, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués.

Aline Pailler, présidente

                                                                 Journaliste, ex-députée européenne 

Lettre ouverte de la marraine de Mohamed Bani, prisonnier de Gdeim Izik


                                                                  Bernex, Confédération Hélvétique, le 16 février 2018
 
Concerne :  prisonnier sahraoui Mohamed Bani, n° 6330,  prison d'Aït Meloul 2, Maroc

Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur

C'est en tant que membre de l’ACAT-Suisse, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort, et d'Amnesty International section Suisse, que je vous écris.
Depuis 6 ans, je suis « marraine » du prisonnier sahraoui Mohamed Bani. Faisant partie du groupe dit de Gdeim Izik, Mohamed Bani a été condamné à la réclusion à perpétuité lors du jugement rendu le 17 février 2013 par le Tribunal Militaire Permanent des Forces Armées Royales du Maroc, puis à nouveau le 19 juillet 2017 par le Tribunal d’Appel de Rabat. Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2017, les dix-huit détenus du groupe de Gdeim Izik ont été transférés depuis la prison d’El Aarjat dans différents lieux de détention sur le territoire du Royaume du Maroc. Mohamed Bani a été séparé de ses compagnons et il est actuellement détenu à la prison d'Aït Meloul 2. Son numéro d'écrou est 6330.
Il n’est pas dans mon propos de critiquer ni d’approuver cette décision de justice, n’ayant jamais eu connaissance de la moindre preuve concernant le crime dont il est accusé.
Grâce à la famille de Mohamed Bani, j'ai de ses nouvelles. J'ai donc appris que, en tant que prisonnier politique sahraoui, ses conditions de détention ne répondent pas aux normes internationales en vigueur concernant le traitement des détenus :
·        Mohamed Bani souffre d'une maladie rénale, d'hypertension artérielle, et d'hémorroïdes. N'ayant pas eu accès à des soins médicaux depuis qu'il est arrivé à Aït Meloul, sa santé se détériore jour après jour. De plus, étant isolé de ses amis, il  ne reçoit plus leur soutien.

jeudi 22 février 2018

Mohamed El Ayoubi, l'un des condamnés sahraouis de Gdeim Izik, est mort

Le Sahraoui Mohamed El Ayoubi,  l'un des 24 prisonniers de Gdeim Izik, est décédé cet après-midi à El Ayoune.
Il avait été condamné à 20 ans dans un procès militaire si absurde que la justice marocaine elle-même l'avait annulé, exigeant la tenue d'un nouveau procès. Il a été libéré pour éviter qu’il meure en prison :  ses maladies graves - diabète et hépatite B - n'avaient pas été soignées par ses geôliers et la torture avait aggravé son état de santé. Dès la sortie de prison d’El Ayoubi, un riche Sahraoui a financé le traitement de dialyse dont il avait besoin.
El Ayoubi avait déjà été emprisonné à trois autres occasions.
Malgré son état de santé, il avait dû assister au deuxième procès - une nouvelle farce - qui s'est déroulé en 2017 dans la ville de Salé (Maroc), loin du Sahara Occidental où avaient eu lieu les événements dont il était accusé : constitution de bande criminelle, violence contre des  agents de l'ordre public dans l'exercice de leurs fonctions ayant entraîné leur mort.
Il a témoigné au procès qu'il avait acheté une petite tente et qu'il l'avait installée dans le camp de Gdeim Izik. "Je suis un homme simple. Je ne suis pas allé à Gdeim Izik pour commettre des actes de violence, mais j'ai été l’objet de violences".  Il a calmement répondu  à l'ensemble des questions de l'accusation, s'il avait vu des armes à lame, avec qui il avait frayé, s'il avait conduit un bus pour attaquer l'armée ...  "Mais SI je ne sais même pas conduire. Dans le procès-verbal, ils ont écrit ce qu'ils voulaient. Ils m'ont attrapé la main et m’ont forcé à signer de mon empreinte. "
Il a déclaré qu'ils l'ont violé durant le démantèlement du camp, qu'ils l'ont frappé si fort dans les parties génitales qu'elles ont été brisées. Il saignait de l'entrejambe. "J'ai perdu ma virilité." "Ils m'ont menotté, ils ont couvert mon visage de crachats, ils ont uriné sur moi. Ils m'ont jeté dessus un seau d’ordures et d'eau sale. Ils m'ont humilié. Ils m'ont cassé l'épaule. " C'est ainsi qu’il relata sa détention. Au procès, le tribunal n'a pas consenti à une inspection de traces de torture parce qu'il n'était pas détenu. Bien que cet examen supposé n’ait servi à rien dans les autres cas. Aucune torture n'a été détectée.
El Ayoubi a été amené à témoigner dans ce deuxième procès, mais il n'a pas été jugé avec les autres. Ils l'ont fait plusieurs mois plus tard, sans observateurs, le 21 décembre 2017. Personne n’était au courant de  cette audience, pas même El Ayoubi. Il a écopé de nouveau de 20 ans, condamnation qui  n'a pas été exécutée vu son état de santé fragile.
Le 22 janvier, il a été amputé de deux orteils. Il a été dans le coma pendant un moment. A l'hôpital "Ils l'avaient abandonné, sans aucun intérêt".
Les prisonniers continuent d'être torturés et la communauté internationale ne réagit toujours pas. Depuis novembre 2010, les prisonniers de Gdeim Izik souffrent de conditions épouvantables, à la merci de leurs tortionnaires. Et ils sont séparés les uns des autres, loin de leurs familles, loin de leurs avocats et ont des problèmes de visites. Ils sont isolés pour cacher leur situation difficile. Ce n'est pas le premier prisonnier sahraoui à mourir de la torture au Maroc, mais il est le premier à tomber du groupe de Gdeim Izik, un groupe compact avec une intégrité et un courage admirables. Il faut que quelque chose change: qu'au moins la mort d'El Ayoubi soit un déclencheur pour exiger le respect des  droits humains par le Maroc, en tant que premier pas vers l'autodétermination.
Il a beaucoup souffert. On ne peut qu’éprouver rage et tristesse pour la perte de cet homme dont le crime était d’être Sahraoui.
Je reproduis ici un texte reçu d'une militante sahraouie :
"Gloire et honneur au camarade Aayubi. Condamné après les événements de Gdeim Izik, il vient de mourir en raison de son état de santé détérioré. Après des détentions, des mauvais traitements, des tortures de toutes sortes et des violations commises par les forces coloniales de Mohamed VI, il était dans un état physique mortel et purgeait sa condamnation hors de la prison. "
 
Source : Tlaxcala