Artiste phare de la scène sahraouie, Aziza Brahim chante
l'exil, les luttes et la détresse d’un peuple orphelin dans un cinquième
album "Sahari" (Glitterbeat).
Aziza
Brahim est issue d’une génération qui n’a jamais foulé la terre de ses
ancêtres. Elle est née en 1976 dans les camps de réfugiés sahraouis qui
bordent la frontière entre l’Algérie et le Sahara occidental, dans la
région de Tindouf, où sa mère s'était réfugiée pour fuir le régime
d’oppression politique qui a suivi l’invasion marocaine.
Dans un contexte politique sensible où elle a grandi dans des
conditions éprouvantes, marquée par les difficultés extrêmes des camps
du désert, la musique sera pour elle, à la fois une source de
divertissement et surtout une manière naturelle de s'exprimer et de
communiquer ses pensées et ses émotions.
En 1995, elle remporte un concours de chanson, lors du festival
national de la culture de la République arabe sahraouie démocratique. Ce
concours va changer le cours de son destin : elle est invitée à
rejoindre une tournée de musiciens sahraouis en Mauritanie et en Algérie
puis, trois ans plus tard, une nouvelle tournée la mène cette fois en
Europe avec le groupe sahraoui Leyoad, en Espagne, en France et en
Allemagne.
Lorsqu’elle décide de s’installer en Espagne, Aziza Brahim connaît un
nouveau tournant dans sa vie et sa carrière… A Barcelone, elle fonde,
en 2007, le groupe Gulili Mankoo, composé de musiciens venus du Sahara
occidental, d'Espagne, de Colombie et du Sénégal, qui mêlent la musique
traditionnelle africaine avec du blues et du rock. Avec eux, elle publie
deux albums autoproduits. Deux ans plus tard, elle poursuit ses
collaborations dans divers projets puis continue à tourner et à se faire
connaître dans les principaux festivals partout en Europe.
En 2011, elle s’investit à fond dans un film espagnol « Wilaya ». On comprendra mieux ses motivations lorsqu’on sait qu’il conte l’histoire d’une jeune fille qui, après avoir été élevé en Espagne, retrouve sa famille dans un camp de réfugiés sahraouis. Toute ressemblance avec son histoire n’étant évidemment pas fortuite…
En 2011, elle s’investit à fond dans un film espagnol « Wilaya ». On comprendra mieux ses motivations lorsqu’on sait qu’il conte l’histoire d’une jeune fille qui, après avoir été élevé en Espagne, retrouve sa famille dans un camp de réfugiés sahraouis. Toute ressemblance avec son histoire n’étant évidemment pas fortuite…
Aziza compose, produit et interprète la bande originale et joue également un rôle dans le film.
Les trois albums d’Aziza sont chantés en hassaniya (l’arabe
mauritanien) ou en espagnol. Son blues du désert puise autant aux
sources maliennes qu’à l’arabo-andalou et aux musiques berbères du
Sahara.
Dans « Sahari », son nouvel album, Aziza Brahim continue à
chanter la détresse de son peuple. A travers ses chansons, elle n’a pas
d’autre prétention que celle de témoigner des souffrances endurées dans
les camps de réfugiés.
En 2016, elle déclarait :
J’ai besoin de raconter ces histoires, toute cette musique que je produis existe dans un contexte, c’est mon histoire, celle que j’ai vécue, et ces histoires j’ai besoin de les partager. C’est aussi un appel au secours lancé du désert et c’est vraiment la synthèse de ce qu’a été l’histoire de mon peuple au long de ces quarante ans, c’est là que nous sommes réfugiés, et c’est de là que nous prendrons le chemin du retour ».
Pour « Sahari », Aziza Brahim a fait appel à l’artiste
espagnole Amparo Sánchez, laquelle a su préserver la puissance
émotionnelle de sa musique et de sa voix tandis que les guitares et les
percussions s’équilibrent parfaitement avec la partie électronique.
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