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lundi 4 novembre 2019

Nasser Zefzafi révèle des pratiques de torture choquantes dans la prison

Courrier du Rif

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Nasser Zefzafi a abordé différents thèmes et sujets pour commenter et clarifier ses positions concernant les derniers développements dans un audio de plus d'une heure qui a été diffusé ce jeudi sur les réseaux sociaux. Il a  notamment condamné l'incident du drapeau officiel du Maroc brûlé lors d'une manifestation à Paris, dénoncé le décret royal qui considère la province d'Al-Hoceima zone militaire, insisté sur le fait de rompre le lien d'allégeance au roi et a dénoncé également la déportation des Rifains et le siège imposé sur le Rif. 


La partie la plus effrayante et choquante dans l'audio de Nasser Zefzafi, c'est lorsqu'il a raconté la torture qu'il a subie après avoir annoncé abandonné la nationalité marocaine. "Nous avons rendu publique notre décision d'abandonner la nationalité et de rompre le lien d’allégeance, ce positionnement n’était pas arbitraire, mais fondé", avance-t-il. 

Quant à la torture subie par le détenu suite à sa décision d'abandonner la nationalité marocaine, Nasser Zefzafi a révélé des faits glaçants dans l'audio en question. "Nous avons subi les plus sordides des traitements: la torture", décrit-il en ajoutant: "Imaginez avec moi, quand ils ont pris d'assaut notre domicile, et forcé la porte, ils m’ont roué de coups de pieds, tabassé, craché dessus. Ils m’ont mis par terre, déshabillé, ils ont sorti… leurs pénis, se sont mis à me pisser dessus, sur mon visage et sur tout mon corps et ils m’intimaient l’ordre de clamer : "Vive le roi, fils de pute".  Ils n’ont cessé de clamer "vive le roi, enfin, le séditieux a chuté". Tout cela, au vu et su des responsables présents sur place. Ce sont des faits réels, documentés par leurs propres caméras". 

Nasser Zefzafi a continué dans l'audio à décrire une barbarie qui dépasse ce qu'on rencontre généralement chez un être humain, mais qui est révélatrice de la nature ignoble du régime alaouite. "Le viol... ils m’ont menotté les mains derrière le dos, baissé le pantalon, et ils me sodomisaient avec un bâton. L’un d’entre eux a même sorti son pénis, et il est venu le frotter contre mon visage... Des choses que je ne veux pas raconter. Pourquoi ? Pour ne pas traumatiser l’opinion publique... des raisons psychologiques m'ont poussé à parler de ces choses, si j'ai à parler de la torture, je n'en finirai pas !"


J’ai été bouleversé par le récit de Zefzafi et partagé entre le dégoût et la haine de ses pourfendeurs. Mais je ressens également une profonde pitié pour ces êtres dénuées de toute humanité.
J’imagine combien fut pénible pour Nasser, de prendre la décision de raconter l’indicible expérience et la gêne qu’il en a ressentie. J’exprime toute ma solidarité à cet homme qui s’est levé un jour pour défendre notre dignité et qui en paie le prix fort.
J’imagine la peine sans fond des parents lorsqu’ils apprennent le sort abominable qui fut réservé à leur enfant.
Je me console péniblement en me convaincant qu’ainsi se construit l’Histoire qui finit toujours par remettre chacun à sa place: les héros à son Panthéon et les salauds à sa poubelle !
https://youtu.be/rWjKbr8YEt8

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