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samedi 27 avril 2024

🐝 Insecticide « tueur d’abeilles » : un véritable scandale !

🐝 Insecticide « tueur d’abeilles » : un véritable scandale !

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À mariejof05
Le retour de l'insecticide « tueur d’abeilles » : un véritable scandale !


Le retour de l'insecticide
« tueur d’abeilles »


Un véritable scandale !

 
Chères amies, chers amis,
 
« Dangereux pour les abeilles », « Ne pas appliquer lorsque des adventices en fleurs sont présentes », « Dangers pour le milieu aquatique », « Toxiques pour la reproduction » ou encore « Susceptibles de nuire au fœtus ». Voilà comment l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) caractérise le Movento, un insecticide commercialisé par la société Bayer, qui vient d’obtenir une dérogation émise par le ministère de l’Agriculture pour le traitement des betteraves à sucre.
 
Pendant trois longues années, Agir pour l’Environnement a bataillé pour obtenir l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes dans le traitement des semences de betteraves. Le ministère de l’Agro-chimie repart pourtant en guerre contre les abeilles en autorisant en France un insecticide supposé lutter contre la jaunisse de la betterave.
 
Ce qui est totalement contradictoire quand on sait que les betteraviers, eux-mêmes, estiment ce produit cher et peu efficace.
 
Pour maintenir un système productiviste destructeur des pollinisateurs, le ministre de l’Agriculture autorise ainsi le recours à un produit connu pour son impact avéré sur les abeilles. Cet écocide est insupportable !
 
Avec l’appui de notre avocat, Agir pour l’Environnement a donc décidé de saisir en référé le Conseil d’État en vue d’obtenir la suspension de cette dérogation.
 

SOUTENEZ NOTRE COMBAT !


Nous vous proposons de soutenir notre action Zone de Bzzz 🐝 :

 
En plus de recevoir :
 
  • un kit pour faire 4 bombes à graines,
  • une fiche pratique pour la plantation des bombes à graines,
  • un sachet de graines de fleurs nectarifères (5g),
  • une pancarte "Ne pas déranger" pour identifier votre "Zone de Bzzz",
  • un reçu fiscal et votre adhésion à Agir pour l'Environnement,
 
 obtenez :
 
Niveau 3 zone de bzzz
Un kit de 6 bombes à graines (en tube) pour tout don ponctuel ≥ à 30€ (soit 10€ après réduction d'impôt), ou don régulier ≥ à 5€/mois.
 
JE CHOISIS LE KIT "6 BOMBES DE GRAINES"
Niveau 5 zone de bzzz
Un kit de 20 bombes à graines (en sachet) pour tout don ponctuel ≥ à 50€ (soit 17€ après réduction d'impôt), ou don régulier ≥ à 5€/mois.
 
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Niveau 6 zone de bzzz
Un kit de 54 bombes à graines (en coffret) pour tout don ponctuel ≥ à 100€ (soit 34€ après réduction d'impôt), ou don régulier ≥ à 10€/mois.
 
JE CHOISIS LE KIT "54 BOMBES DE GRAINES"
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Agir pour l'Environnement est une association de mobilisation citoyenne pour une planète vivable.
 
L'association fait pression sur les responsables politiques et décideurs économiques en menant des campagnes de mobilisation citoyenne réunissant un réseau d'associations et de citoyens le plus large possible. L'association compte près de 20 000 adhérents et refuse tout financement issu des pouvoirs publics afin de garder intacte son indépendance d'action.
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Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques !


 

Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques !

 
 

Tribune collective 25 avril 2024

 
 

Ces derniers jours ont été marqués par une nette aggravation des atteintes à la liberté syndicale, aux libertés d’expression et de manifestation. L’accumulation convergente de divers moyens de répression et d’intimidation contre des acteurs du débat public, en raison de leur positionnement sur les termes du conflit israélo-palestinien, constitue une limitation inacceptable du pluralisme démocratique.

 
 
 
 
 

Après l’appel à interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes » lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, immédiatement recadré par le Conseil d’État, des centaines d’amendes et de nombreux placements en garde à vue ont été décidés, notamment à l’encontre de personnes racisées. Les atteintes aux libertés ont désormais franchi de nouveaux caps : l’interdiction administrative – finalement suspendue – de la marche du 21 avril 2024 et l’interdiction par arrêté préfectoral, notamment pour risque de « trouble à l’ordre public » d’une conférence organisée par l’association « Libre Palestine ». A ces interdictions s’ajoutent les convocations par les services de police de l’une de ses intervenantes, par ailleurs candidate aux élections européennes ainsi que d’une présidente de groupe parlementaire, lesquelles interviennent après l’ouverture de plusieurs autres enquêtes judiciaires contre des militant·es, membres d’organisations syndicales (CGT, Solidaires, Sud Rail, Sud Aérien) et politiques pour des faits d’apologie du terrorisme.

Dans ce contexte, nous exprimons notre plus vive préoccupation devant des interprétations extensives et aléatoires du délit d’apologie du terrorisme et de la notion d’« ordre public », ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques.

Nous tenons ainsi à alerter l’ensemble des acteurs institutionnels concernés, de même que l’opinion publique, quant à l’existence de mécanismes de procédures bâillons ayant pour conséquence, in fine, l’éviction de certain·es militant·es associatifs, syndicaux ou politiques du débat public.

L’accumulation de décisions de ce type de la part des autorités administratives, policières et judiciaires s’inscrit dans un mouvement plus large qui tend à réprimer des formes toujours plus diversifiées de contestation sociale ou politique. Ces tentatives d’intimidation se font au demeurant à l’aide d’outils juridiques toujours plus nombreux (interdictions de manifester, gardes-à-vue préventives, tentatives de dissolutions ou retraits d’agrément ou de subventions d’associations, etc.). Leur dévoiement est d’ailleurs dénoncé par l’ONU, le Conseil de l’Europe, le Défenseur des droits et les organisations de défense des droits humains.

Les moyens préventifs, coercitifs et répressifs ne doivent pas servir à orienter ou restreindre le débat public. Nous appelons l’ensemble des magistrat·es à redoubler de vigilance afin de ne pas réduire la justice à un outil de censure du débat démocratique, alors qu’elle est censée être le dernier rempart des libertés publiques et individuelles. Nous réaffirmons son rôle fondamental de contrôle du respect des garanties prévues par le code de procédure pénale et par la Convention européenne des droits de l’Homme, spécifiquement lorsqu’il est fait recours à des mesures privatives de liberté telles que la garde-à-vue. Le principe d’interprétation stricte de la loi pénale commande aux magistrat·es de se prémunir contre toute interprétation extensive des textes d’incriminations de ces infractions.

Nous exprimons, par suite, notre attachement à une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression et de contestation en démocratie, constitutionnellement protégées.

Signataires

Premier·es signataires

  • > Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH)
  • > Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail (CGT)
  • > Fatima-Ezzahra Benomar, présidente de Coudes à Coudes
  • > Murielle Guilbert, déléguée générale d’Union syndicale Solidaires
  • > Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF)
  • > Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature (SM)
  • > Benoit Teste, secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)
  • > Marie-Pierre Vieu-Martin, co-présidente de la Fondation Copernic
  • > Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France

Soutenu·es par :

Syndicats
  • > CGT-intérieur
  • > Fédération Syndicale Étudiante (FSE)
  • > Union syndicale de la psychiatrie (USP)
  • > Union syndicale des étudiants de France (UNEF)
  • > Union étudiante
  • > Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social, SNPES-PJJ/FSU Syndicat national de l’enseignement supérieur, SNESUP-FSU

 

vendredi 26 avril 2024

« Changeons tout ! » : l’appel de la résistance palestinienne

« Changeons tout ! » : l’appel de la résistance palestinienne

 

Nous les voyons. Nous l’entendons depuis plus d’un mois. Le bruit du silence des 11 000 Palestiniens tués dont 4 500 enfants. Le docteur Mads Gilbert, spécialiste norvégien en anesthésiologie et chef d’un département de médecine d'urgence, a travaillé pendant seize ans à Gaza jusqu’à ce qu’Israël lui en interdise l’accès. Lui, il nous fait entendre le bruit des blessés (ils sont 27 490 !) dans un enregistrement vidéo. « Vous les entendez ? », lance-t-il en s’adressant à Biden, Blinken et les gouvernements européens, « Vous êtes tous complices ! ». Les cris des enfants brûlés et mutilés qui sortent des décombres et les hurlements lors des amputations sans anesthésie dans les hôpitaux bombardés, sans électricité, carburant ou médicaments, devenus les premières cibles de l’invasion israélienne. 

Il y a le chagrin insoutenable des mamans et des pères qui ont perdu un, deux, trois, parfois quatre enfants ou plus. L’image indescriptible d’un paysage lunaire où 70 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza sont déplacés de force. 

Ces images apocalyptiques suscitent une solidarité sans précédent dans le monde entier. Mais elles servent aussi à créer un sentiment d’impuissance face à la toute-puissance de l’armée israélienne. Et cette armée, une des plus fortes au monde, où en est-elle en fait avec l’objectif officiel de l’opération Epées de fer, à savoir exterminer la résistance à Gaza jusqu’au dernier homme ? Tout ce que cette grandiose machine de guerre a réussi à faire en quarante jours de combats, c’est raser des quartiers, rendre Gaza inhabitable, massacrer 4 630 enfants, 3 130 femmes et 678 personnes âgées, chasser les survivants en direction du Sud et du désert du Sinaï.  

Vous l’aurez remarqué : des journalistes sont interdits d’accès à Gaza, et ceux et celles qui s’y trouvent encore sont tués au rythme d’un journaliste par jour – le 13 novembre Ahmad Fatima était le 48ème journaliste palestinien à être tué -. 

À part les communiqués et quelques images de l’armée israélienne, il n’y a pas ou très peu d’informations sur le champ de bataille et encore moins sur la résistance palestinienne. Une des formes les plus efficaces de la propagande est le silence. Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, en prison à Belmarsh pour avoir rendus publics des crimes de guerre américains, en sait quelque chose : il l’a payé de sa liberté. 


La résistance

Voyons où en est la résistance de ceux et celles qui subissent un déluge de bombes depuis 40 jours. Il y a d’abord la résistance de tout un peuple dans un enfer sur terre. Dans les reportages sur les destructions, les gens parlent de leur chagrin, de leur peine, de leur rage, mais pas de capitulation. Il y a ensuite l’esprit de résistance et de sacrifice extraordinaire du personnel médical et soignant dans les hôpitaux, qui reste sur place pour soigner les blessés contre vents et marrées. Enfin, au front, le combat est inégal, mais la résistance armée continue à se battre. Contrairement aux communiqués de victoire d’Israël, les communications de la résistance sont modestes et précises  « Au total, nous avons détruit 160 engins militaires israéliens depuis le début de l’agression terrestre sur la bande de Gaza, dont 25 en l'espace de deux jours » a déclaré Abou Obeida, le porte-parole de la branche militaire du Hamas, le 11 novembre, images à l’appui. Quatre jours après : « Les Brigades Izz al-Din al-Qassam, avec les Brigades Al-Quds et les Brigades Al-Nasser, ont visé deux chars israéliens avec des obus au sud-ouest de la ville de Gaza ». Tout comme la résistance vietnamienne il y a soixante ans, la résistance est mobile, insaisissable, elle sort des tunnels et attaque l’ennemi par surprise, lui infligeant de grosses pertes en hommes et en matériel. 

La propagande israélienne essaie de monter l’opinion publique contre ces « tunnels qui se trouvent partout » et sur le fait que le Hamas utilise « la population comme bouclier humain ». Pour justifier la destruction des hôpitaux et l’invasion militaire de l’hôpital Al Shifa, le plus grand et le plus moderne de Gaza, afin de le mettre définitivement hors service, un mensonge vieux de 2014 est ressorti : « Le Quartier général du Hamas se trouve en-dessous de l’hôpital ». Propagande de guerre reprise par Biden et rejetée par le Hamas et par le personnel médical, comme une accusation absurde. Déjà, installer un QG fixe est contraire aux règles de la guérilla qui a besoin de mobilité et de pouvoir se déplacer à tout moment. En plus, elle ne l’installerait jamais en-dessous d’un hôpital. La preuve, il n’y a rien : pas de QG, pas de prisonniers israéliens non plus. Tout ce que l’armée israélienne a trouvé, c’est un ordinateur, quelques sacs avec une mitraillette et des uniformes, qui, dit le Hamas, y ont été placés par l’armée israélienne elle-même. « Les médias israéliens, écrit le site libanais Al Manar, ont rapporté que la propagande et l’assaut israéliens contre l’hôpital Al-Shifa ont provoqué la déception chez les colons israéliens, qui pensaient qu’Israël éliminerait le Hamas pendant cette opération ». (1)

(photo, tunnel du Vietcong)
 Oui, tout comme la résistance vietnamienne contre la France et les États-Unis, la résistance n’a pas d’autre choix que de creuser des tunnels. Au Vietnam, les résistants du Viêt-Cong en avaient creusé « des dizaines de milliers de km de tunnels » (2) , de véritables villes souterraines en dessous et autour des grandes villes. C’était pour eux la seule manière de rester avec le peuple, de survivre aux bombardements massifs et à un armement supérieur, et de contrattaquer l’ennemi. 

Quant à la libération des otages, la résistance continue à proposer ce qu’elle a proposé dès le début de la guerre : un échange entre prisonniers. Abou Obeida : « Des médiateurs qataris ont proposé un échange de prisonniers tenus par nous, y compris des femmes et des enfants, en échange de la libération de 200 enfants palestiniens et de 75 femmes palestiniennes, le nombre total de femmes et d'enfants détenus par l'ennemi à la date du 11 novembre. L'ennemi a demandé la libération de cent femmes et enfants que nous détenons à Gaza. Nous avons informé les médiateurs que dans le cadre d'une trêve de cinq jours, nous serions capables de libérer 50 des femmes et des enfants détenus à Gaza, nombre qui pourrait atteindre 70, compte tenu de la complexité de la détention de ces prisonniers par de multiples factions. La trêve comprendrait également un cessez-le-feu et autoriserait l'entrée des secours et de l'aide humanitaire à tous nos concitoyens dans la bande de Gaza. Notre proposition a été rejetée par l’ennemi. » 

« À tous les peuples libres du monde, conclut-il, nous observons vos actions. Nous voyons leur grand impact et la confusion qu'elles provoquent chez les agresseurs sionistes ». 

Un message encourageant de la résistance pour maintenir les manifestations de solidarité et pour casser l’interdiction de soutenir la résistance jusqu’à la victoire. 

Nous voulons tout changer !

En lançant la Tempête Al-Aqsa, les organisations politiques et la résistance armée palestinienne ont fait le choix de sacrifier tout. Elles auraient pu choisir de continuer à gérer tant bien que mal le ghetto, ce bout de terre exténué qui s’appelle Gaza. Elles ont choisi de jeter tout dans la balance, de risquer le tout pour le tout, leurs propres vies et celles de leurs familles, lançant en même temps un message de libération au monde. 

« Nous avons voulu changer toute la situation actuelle, pas juste avoir une énième confrontation avec Israël. Nous avons réussi à remettre la question de la Palestine sur la table et dans toute la région le calme a disparu », a déclaré Khalil al-Hayya, un des responsables du Hamas, dans une interview dans le New York Times.(3) 

« Changer tout !» est un appel à l’insurrection à tous les opprimés, à tous les damnés de la terre. Ne nous contentons plus d’une petite réforme ici et là, ni des miettes qu’on nous jette. C’est un rappel à une catégorie d’ONG-professionnels-pro-palestiniens pour leur dire : arrêtez de nous traiter comme des mendiants et des pauvres malheureux. Nous résistons, nous existons. C’est une gifle à la gauche occidentale qui a oublié ce que veut dire le mot résistance. C’est un rappel à ceux et celles qui jurent par les textes juridiques, par des motions qui condamnent Israël pour la énième fois depuis des décennies, que rien n’a changé et que seule la résistance peut changer les choses.        

C’est la résistance palestinienne qui a mis le feu aux poudres et une véritable marée de manifestations portant le drapeau palestinien a inondé le monde. Les peuples du monde ont entendu l’appel. Le peuple manifeste dans toutes les capitales, il est de toutes les couleurs, de toutes les convictions. Il est dans les rues, les stades de foot, les universités et les écoles. Dans les pays du Sud, mais dans nos pays aussi, sous la direction des populations issues de l’immigration, la solidarité est des plus larges. Elles effacent la reconnaissance d’Israël, les accords économiques et militaires avec ce pays, les drapeaux israéliens aux bâtiments, les déclarations de soutien inconditionnel à Israël… montrant à nouveau la rupture totale entre la classe politique occidentale et les peuples. Un soutien populaire à Israël est tout simplement inexistant.

La résistance a réveillé des dizaines de gouvernements des pays du Sud qui à leur tour ont rappelé le monde occidental à la raison sur la question palestinienne. Comme les gouvernements du Pakistan, de la Malaisie, de l’Indonésie, de l’Afghanistan, du Bangladesh, du Yémen, de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, du Soudan, de la Tunisie, du Tchad… qui se sont rangés du côté de la Palestine et de Gaza. En se faisant leurs porte-parole, des présidents latino-américains ne mâchent pas leurs mots. « Les racistes et suprémacistes contemporains, les sionistes, veulent détruire le peuple palestinien », a souligné le président vénézuélien Maduro, « les horreurs de l'Holocauste juif sont appliquées au peuple palestinien. Il s'agit du même plan d'extermination qu'Adolf Hitler a mis en œuvre contre le peuple juif et qui a été condamné par l'ensemble de l'humanité ». (4)   La voix du président colombien Gustavo Petro rejoint celle de Maduro : « C’est le siège de Gaza par Israël qui est du nazisme. Aucun démocrate au monde ne peut accepter que Gaza soit transformée en camp de concentration », a-t-il déclaré.(5) Le 9 octobre, Gustavo Petro écrivait : « J’ai visité le camp de concentration d’Auschwitz, et aujourd’hui c’est sa réplique que je vois à Gaza. » En réaction à la déclaration du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant qui annonçait un siège complet de Gaza contre des « animaux », Gustavo Petro a répliqué : « C'est ce que les nazis disaient des juifs. C’est un discours de haine qui, s'il est maintenu, aboutira à un Holocauste. Les peuples démocratiques ne peuvent pas permettre au nazisme de se réinstaller dans la politique internationale ».

Au niveau de l’ONU aussi, la question de la Palestine a secoué l’ensemble du monde, mettant à nouveau en exergue la fracture entre deux mondes et en même temps l’impuissance et l’incapacité de cet organe à représenter le monde tel qu’il est aujourd’hui. Le 27 octobre, après 20 jours de massacres israéliens, une résolution (non contraignante) de l'Assemblée générale des Nations unies, proposée par la Jordanie avec le soutien de 50 autres pays, appelle à une trêve humanitaire immédiate. Sous le nom « Protection des civils et respect des obligations juridiques et humanitaires », sur les 193 pays membres, la résolution a été adoptée par 121 voix pour (deux tiers de toute l’assemblée !), 14 contre, 44 abstentions, 14 non-votants. Parmi les votes contre ce simple appel humanitaire : Israël, les États-Unis, Fidji, le Guatemala, les Îles Marshall, la Micronésie, Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Paraguay et les Tonga. C’est-à-dire seulement Israël et les États-Unis, et une poignée d’îles dans le Pacifique auxquels les États-Unis ont promis des milliards d'euros d'aide. Parmi les abstentions figurent l'Australie, l'Inde, le Royaume-Uni, le Canada, l’Ukraine, et pas moins de 15 pays européens : l'Allemagne, l'Italie, la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne, la Bulgarie, l'administration chypriote grecque, le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Suède. 

Ce vote de l’assemblée vient après que le Conseil de sécurité des Nations unies a échoué à quatre reprises à parvenir à une résolution (contraignante). Deux d'entre elles ont fait l'objet d'un veto et les deux autres n'ont pas obtenu le minimum de neuf « oui » requis pour être approuvées. La première fut introduite par les États-Unis pour condamner le Hamas, exiger la libération inconditionnelle de tous les otages et des pauses humanitaires. Rejetée par la Russie, la Chine et les Émirats Arabes Unis. Puis, trois propositions de résolution venant de la Russie (annuler immédiatement l’ordre d'évacuation du nord de la bande de Gaza), du Brésil (des pauses humanitaires pour permettre une aide complète et sans entrave à Gaza, condamnation de la violence contre tous les civils, annulation de l'ordre d'évacuation par Israël) et encore de la Russie ( cessez-le-feu humanitaire à Gaza, la libération de toutes les personnes retenues en captivité depuis le 7 octobre, l'accès à l'aide et l'évacuation en toute sécurité des civils) ont été rejetées, à chaque fois sous la direction des États-Unis et de la Grande-Bretagne.  

En fait, dans ce monde capitaliste qui porte dans ses gènes l‘inégalité, l’exploitation et l’oppression, rien n’a changé. Les votes actuels « contre » et les abstentions nous rappellent les temps de l’Apartheid sud-africain. En novembre 1963, les Nations Unies ont voté un embargo sur le pétrole pour obliger l'Afrique du Sud à se conformer aux droits de l'homme et la forcer à abandonner sa politique raciste. Les seuls pays à avoir voté contre cette résolution, étaient l'Afrique du Sud, la Grande-Bretagne (le plus grand investisseur en Afrique du Sud), les États-Unis (deuxième investisseur), la France (troisième investisseur) et l'Espagne et le Portugal, deux dictatures fascistes qui possédaient encore des colonies en Afrique. 

Si nous voulons rompre définitivement avec cette politique occidentale coloniale et impérialiste, si nous voulons changer tout, rendons à la résistance la reconnaissance qu’elle mérite. Obligeons nos gouvernements d’en  finir avec les listes antiterroristes en vigueur depuis 2001, de sortir la résistance palestinienne de ces listes et de faire reconnaître la résistance palestinienne comme des mouvements de libération légitimes. Ce faisant nous pourront aussi reconquérir l’espace perdu des libertés d’expression et d’action. 

Notes

[1]https://french.almanartv.com.lb/2781033

[2]https://www.history.com/topics/vietnam-war/cu-chi-tunnels

[3]https://www.nytimes.com/2023/11/08/world/middleeast/hamas-israel-gaza-war.html

[4]https://www.telesurenglish.net/news/Venezuela-Demands-to-Stop-the-Genocide-Against-the-Palestinians-20231031-0004.html

[5]https://www.france24.com/en/live-news/20231009-colombia-s-petro-compares-gaza-siege-to-nazism