ARTE-TV : Le Sahara occidental en quête d’indépendance
Disponible sur ARTE tv du 17/09/2019 au 14/09/2025
Prochaine diffusion le mardi 17 septembre à 05:55
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Le Maroc occupe le Sahara occidental
depuis 1975. Il y a érigé une barrière de séparation de 2720 km, le
« mur des Sables », pour contrôler près de 80% du territoire. 100 000
soldats marocains gardent ce mur, achevé en 1987. L’objectif ? Faire
taire les revendications du Front Polisario, qui jusqu’en 1991, s’est
battu pour l’indépendance du Sahara occidental.
#Frencharms une enquête initiée par le
média néerlandais indépendant Lighthouse reports en coopération avec
Disclose et le soutien d’ARTE, Bellingcat, Mediapart et Radio France.
Cette année-là, 1991, une trêve entre le Maroc
et le Front Polisario a été négociée et un accord a été signé : le
Maroc a promis un référendum sur le droit à l’autodétermination des
Sahraouis. Il n’a jamais eu lieu.
Aujourd’hui encore, le Maroc revendique
le contrôle administratif du territoire. Pendant toutes ces années, il a
exercé une répression sur les Sahraouis. Une grande partie d’entre eux a
été forcée de quitter leur pays d’origine pour s’entasser dans des
camps de réfugiés dans le désert algérien. À cet exode, s’est ajoutée la
politique de colonisation du Maroc incitant de nombreux civils à
s’installer au Sahara occidental. Résultat : en 2015, on estime que les
Marocains y sont au moins deux fois plus nombreux que les Sahraouis… Le
transfert de la population est considéré comme un crime de guerre par la
Convention de Genève.
De quoi le Maroc est-il accusé ?
Voici
le principal chef d’accusation : refuser le droit du peuple sahraoui à
l’autodétermination, pourtant garantie par une résolution de l’ONU votée
en 1952. Pour y parvenir, le gouvernement marocain n’a jamais cessé
d’utiliser la répression et de bafouer les droits de l’homme. Ce rapport
d’Amnesty international d’avril 2019 fait état des « restrictions
persistantes de la liberté d’expression, d’association et de réunion »
visant notamment des personnes favorables à l’autodétermination.
Que fait l’ONU ?
Le Conseil de sécurité
des Nations unies a créé le 29 avril 1991 la Mission des Nations unies
pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).
Depuis 28 ans, un détachement de 230 militaires est chargé du maintien
de la paix sur ce territoire. Il est aussi chargé de l’organisation du
référendum. Le processus est enlisé devant la réticence marocaine.
Que fait l’Union européenne ?
La Cour de
justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé en 2018 que l’Union
européenne devait respecter le droit à l’autodétermination du peuple
sahraoui. Elle a notamment invalidé un accord commercial de pêche entre
l’UE et le Maroc. L’avocat général de la Cour de justice de l’Union
européenne en explique les raisons : cet accord « ayant été conclu par
le Maroc sur la base de l’intégration unilatérale du Sahara occidental à
son territoire et de l’affirmation de sa souveraineté sur ce
territoire, le peuple sahraoui n’a pas librement disposé de ses
ressources naturelles, comme l’impose pourtant le droit à
l’autodétermination ». Un avis qui n’a pas été suivi par le Parlement
européen : un an plus tard, il a voté un texte incluant le Sahara
occidental dans l’accord commercial entre l’UE et le Maroc. Et cela,
alors que l’UE ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur ce
territoire. Une position bien ambivalente.
De quoi est accusée la France ?
Malgré
les condamnations du droit international et des organisations
internationales, la France vend de grandes quantités d’équipements
militaires qui sont acheminés au Sahara occidental. Ces derniers
contribuent à :
– assurer l’occupation militaire et
soutenir la politique colonialiste du Maroc
- faciliter l’exploitation
des ressources en territoire occupé
Notre enquête a permis de repérer les équipements militaires français déployés sur le territoire du Sahara occidental.
Journaliste : Maud Jullien
Pays : France
Année : 2019
Source : ARTE-TV
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