Journaliste
indépendant, écrivain et documentariste, David Dufresne a signalé 860
cas, vérifiés et documentés, de violences policières durant les
mobilisations de "gilets jaunes", entre les mois de décembre 2018 et
juin 2019. Semaine après semaine, il a interpellé le ministère de
l'Intérieur sur Twitter de son désormais célèbre "Allô @Place_Beauvau – c'est pour un signalement". De cette expérience, il a tiré un roman réaliste, à la lisière de l'essai et du document, Dernière sommation, paru début octobre chez Grasset. Il revient pour franceinfo sur un an de violences policières.
Franceinfo : Pourquoi avoir écrit ce roman ? Etait-ce pour solder une époque de votre vie ?
Franceinfo : Pourquoi avoir écrit ce roman ? Etait-ce pour solder une époque de votre vie ?
David Dufresne :
Au départ, c'est un exutoire, c'est pour essayer de comprendre ce qui
nous arrive. J'explosais, il fallait que ça sorte. Il fallait mettre de
l'ordre dans mes idées, mes émotions, mes colères. La phrase de Macron, prononcée au mois de mars, et que je cite dans le livre – "Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit" –
a été le déclencheur. Je me suis dit : la bataille des mots a commencé.
Donc on va la mener et il n'y a pas de raison de laisser le récit aux
vainqueurs, aux possédants, aux dominateurs. Il y avait aussi l'idée de
répondre à l'urgence dans l'urgence, d'écrire pendant que cela avait
lieu, comme une biographie de l'actualité, comme une traversée du réel.
Pourquoi avoir choisi la fiction ?
Pourquoi avoir choisi la fiction ?
Parce
que la fiction permet de synthétiser, d'aller à l'essentiel, mais aussi
d'en dire davantage que dans un essai ou un document avec lesquels on a
des comptes à rendre. Et parce que de mon point de vue, la fiction
permet d'aller beaucoup plus loin dans la vérité humaine. Par exemple,
je pense que les flics parlent plus vrai dans mon roman que dans
n'importe quel bouquin sur la police.
Dans votre roman, vous parlez de "boucherie", bien différente de la doctrine du maintien de l'ordre en France. En quoi consiste normalement cette doctrine ?
Dans votre roman, vous parlez de "boucherie", bien différente de la doctrine du maintien de l'ordre en France. En quoi consiste normalement cette doctrine ?
Les
deux principes fondamentaux de cette doctrine sont la stricte nécessité
de l'usage de la force et la proportionnalité de la réponse face à
l'attaque. On peut résumer cela à "montrer sa force pour ne pas s'en
servir". C'est ce qui a été vendu pendant très longtemps. La police a
agi comme cela en particulier après le meurtre de Malik Oussekine,
durant les manifestations contre la réforme universitaire Devaquet en
1986. Il y avait depuis une forme de retenue. Mais avec la loi Travail
et depuis Nuit debout, les ZAD, les "gilets jaunes", les lycéens et
maintenant les pompiers, c'est terminé. La police va au contact, utilise
des armes de manière offensive comme le LBD et les grenades qui
contiennent du TNT, les GLI-F4.
Donc cette idée de maintien de l'ordre à la française, qui relève à mon
sens autant de la réalité que du mythe, n'a plus cours.
Vous évoquez aussi un flou entretenu dans la chaîne de commandement. On voit que les ordres sont contradictoires. Afin de ne pas pouvoir désigner les responsabilités ?
Vous évoquez aussi un flou entretenu dans la chaîne de commandement. On voit que les ordres sont contradictoires. Afin de ne pas pouvoir désigner les responsabilités ?
Oui, bien sûr. Par rapport à la
chaîne de commandement, il n'y a pas d'ordre écrit. Mais le déni
politique face aux manifestants blessés, c'est quand même une façon de
dire aux policiers "allez-y, on vous couvre". Il n'y a même pas besoin
d'ordre. Ensuite, quand on donne des munitions et des armes qui ne sont
pas utilisées dans les autres pays d'Europe comme les GLI-F4, on donne
l'outil qui permet la répression. C'est à cela qu'on a assisté.
Ce n'est plus du maintien de l'ordre, c'est une répression massive,
puisque la police française a blessé en quelques mois autant de
manifestants qu'en vingt ans.
Mais frapper des manifestants injustement et de façon disproportionnée ne risque-t-il pas d'attiser la révolte ?
Mais frapper des manifestants injustement et de façon disproportionnée ne risque-t-il pas d'attiser la révolte ?
Les
historiens seront capables de nous le dire, mais l'on peut
raisonnablement imaginer que la stratégie de la tension a été celle qui a
été choisie par le gouvernement, contre toute attente. C'est un jeu
extrêmement dangereux mais c'est le pari que le gouvernement a fait et,
d'une certaine manière, qu'il a remporté. Parce qu'après des centaines
de blessés et de mutilés, ça a découragé les gens. D'un point de vue
court-termiste, le gouvernement a gagné. Sauf qu'aujourd'hui, le prix à
payer, ce sont des policiers surmenés qui font n'importe quoi, et trois
condamnations de la France par le Conseil de l'Europe, le Parlement européen et l'ONU. On a aussi Poutine qui fait la leçon à Macron,
bien sûr de façon éhontée et hypocrite, sur le traitement des
manifestations. L'Etat ne s'en sort pas indemne non plus, contrairement à
ce qu'il croit.
Dans votre livre, un formateur de police avance une explication glaçante au fait que les manifestants soient désormais plus souvent blessés à la tête. Selon lui, les armes utilisées par les forces de l'ordre ont moins d'impact lorsque les manifestants portent plusieurs couches de vêtements ou des doudounes, et les policiers exaspérés viseraient dès lors la tête…
Dans votre livre, un formateur de police avance une explication glaçante au fait que les manifestants soient désormais plus souvent blessés à la tête. Selon lui, les armes utilisées par les forces de l'ordre ont moins d'impact lorsque les manifestants portent plusieurs couches de vêtements ou des doudounes, et les policiers exaspérés viseraient dès lors la tête…
Je
crois beaucoup à ce que me dit ce formateur, qui est moins composite que
les autres personnages du roman. Je ne sais pas si, parmi les
24 personnes qui ont perdu un œil, toutes ont été sciemment visées, pas
plus que les plus de 100 personnes qui ont été ciblées à la tête. Mais
ce que je sais, c'est que d'une, c'est totalement interdit, et de deux,
le fabricant du LBD n'a cessé de répéter que ses armes étaient
extrêmement précises.
A un moment donné, un tireur peut en avoir
marre de ne pas être efficace parce que c'est l'hiver, que tout le monde
porte trois couches de vêtements qui amortissent les chocs, et lever un
peu sa crosse. Quand cette personne m'a avancé ça, c'était au début du
mouvement et j'avais du mal à la croire. Le problème, c'est que
lorsqu'on arrive au mois de juin et qu'on fait les totaux, on voit bien
qu'il y a moins de blessés à la tête aux beaux jours, même s'il est vrai
que cela correspond aussi au moment où la France se fait tirer
l'oreille par les organisations internationales.
Vous faites dire à ce personnage de formateur que les policiers se sentent protégés, couverts, et ont un sentiment d'impunité sans égal actuellement. Faudrait-il commencer par là pour espérer calmer les choses ?
Vous faites dire à ce personnage de formateur que les policiers se sentent protégés, couverts, et ont un sentiment d'impunité sans égal actuellement. Faudrait-il commencer par là pour espérer calmer les choses ?
Les poursuites contre les policiers sont une
question centrale. Il y a plus de 400 plaintes mais, à l'heure où on se
parle, aucune communication n'a été faite sur la moindre punition, mise
au placard, reconversion d'un policier. Et encore moins sur une
condamnation. La plupart des plaintes aboutissent à des classements sans
suite par l'IGPN, la police des polices. Même les sociologues les plus
modérés disent que dès lors qu'il s'agit des violences policières, il y a
un biais à l'IGPN ; certains parlent d'angle mort ou d'énigme sur le
fait que l'IGPN soit incapable d'aller au bout de ces questions-là.
Fin mai, quand le parquet de Paris a annoncé qu'il y aurait des procès –
entre huit et dix –, on a vu des syndicats de police monter au créneau
immédiatement, de manière extrêmement virulente, faisant pression sur la
justice, en expliquant que ça ne pouvait pas se passer comme ça. La
bataille qui va être menée maintenant, c'est la bataille judiciaire. Il y
a quelques jours, à Bordeaux, une personne qui a perdu sa main a vu sa
plainte, qui avait été classée sans suite, être finalement instruite
grâce à la ténacité de son avocat. La moindre des choses, c'est de
savoir comment il est possible que quelqu'un, en France, soit touché par
une grenade contenant du TNT, cataloguée comme arme de guerre, lancée
par des policiers censés protéger l'ordre public. Il règne dans la
police un grand sentiment d'impunité et c'est extrêmement préoccupant.
Mais est-ce vraiment nouveau ?
Mais est-ce vraiment nouveau ?
Non,
car ce à quoi on assiste existait en fait depuis trente ans dans les
quartiers, comme nous le disent les rappeurs depuis longtemps. En fait,
certaines techniques policières de la brigade anticriminalité (BAC) ont
franchi le périphérique. Une partie de la population française découvre
aujourd'hui ce qui était à l'œuvre dans certains quartiers populaires,
c'est-à-dire une police cow-boy, une police en toute impunité. C'est le
fruit de politiques du ministère de l'Intérieur qui, depuis le début des
années 2000, a mélangé complaisamment CRS, gendarmes mobiles, BAC dans
les quartiers pour les "sécuriser". Cela entraîne un transfert
d'habitudes, d'armement, de techniques, de vision du monde, et on en
arrive là.
Au sujet de l'impunité, deux policiers viennent bien d'être renvoyés en correctionnelle pour des violences volontaires survenues lors des manifestations du 1er-Mai…
Au sujet de l'impunité, deux policiers viennent bien d'être renvoyés en correctionnelle pour des violences volontaires survenues lors des manifestations du 1er-Mai…
Dans ces
deux cas, on se demande si on est dans le carnaval ou dans le folklore.
L'un des policiers comparaîtra pour un lancer de pavé sur personne
puisqu'il n'y a pas de victime, l'autre pour une paire de gifles. La
justice donne l'impression d'esquiver tous les cas graves et les
blessures en surnombre. Cela s'apparente plus à un ballon d'essai pour
jauger la réaction des syndicats de police qu'à une véritable mise en marche de la justice.
L'injustice
terrible, c'est que tous les lundis, c'est-à-dire 48 heures après les
arrestations du samedi durant les manifestations des "gilets jaunes", on a vu des gens partir en prison,
parfois pour rien, parfois sans preuve. On a vu des destins brisés
judiciairement par des incarcérations ou des condamnations avec sursis,
avec des gens qui ont perdu leur boulot. C'est sidérant.
Que répondez-vous à ceux qui soulignent que les policiers sont épuisés et en souffrance et qu'ils répondent légitimement aux débordements des "gilets jaunes" ?
Que répondez-vous à ceux qui soulignent que les policiers sont épuisés et en souffrance et qu'ils répondent légitimement aux débordements des "gilets jaunes" ?
La fatigue et la souffrance ne font
aucun doute. Mais est-ce aux manifestants d'en faire les frais ? Non.
Quant à la légitimité de la violence d'Etat, c'est le nœud du problème.
Contrairement à l'idée reçue, cette légitimité n'est pas gravée dans le
marbre. Elle se négocie samedi après samedi, année après année, en
fonction des agissements des uns et des autres. Opposer la légitimité
comme un "circulez, y a rien à voir" est irresponsable.
Malgré le rappel à l'ordre de la France jusqu'à l'ONU, Emmanuel Macron et le gouvernement continuent de nier les violences policières. "Cette surdité, c'est une autre forme de violence d'Etat", écrivez-vous. Qu'est-ce que cela changerait s'ils les reconnaissaient ?
Malgré le rappel à l'ordre de la France jusqu'à l'ONU, Emmanuel Macron et le gouvernement continuent de nier les violences policières. "Cette surdité, c'est une autre forme de violence d'Etat", écrivez-vous. Qu'est-ce que cela changerait s'ils les reconnaissaient ?
Ce
serait un début de discussion. Là, ce qui est irresponsable, c'est cet
affichage. Parce que je pense qu'il y a plus de doutes dans l'appareil
d'Etat qu'ils ne veulent bien le montrer. Tôt ou tard, l'Etat paiera
cette surdité, j'en suis convaincu. La politique de l'autruche, ça ne
marche pas. La peur n'écarte pas le danger, la surdité n'écarte pas le
danger.
Après les "gilets jaunes", il y a eu la mort de Steve Maia Caniço pendant la Fête de la musique à Nantes et, plus récemment, la répression de la manifestation des pompiers. Cette dérive autoritaire du maintien de l'ordre est-elle partie pour durer, selon vous ?
Après les "gilets jaunes", il y a eu la mort de Steve Maia Caniço pendant la Fête de la musique à Nantes et, plus récemment, la répression de la manifestation des pompiers. Cette dérive autoritaire du maintien de l'ordre est-elle partie pour durer, selon vous ?
On a l'impression que le pli est pris. On a vu par exemple à Rouen, avec l'incendie de Lubrizol,
que lorsqu'une partie de la population, inquiète, veut des informations
et ne les obtient pas, que les gens arrivent à la préfecture pour
demander des comptes et secouent un peu les grilles, c'est tendu – ces
images de la préfecture de Rouen m'ont marqué. J'ai l'impression qu'il y
a un retour de l'engagement physique des manifestants, qu'ils sont
prêts à aller au contact ou à répondre aux contacts policiers, ce qui
n'était pas forcément le cas avant. Comme les sources de la colère ne
sont pas taries, il n'y a aucune raison que ça s'arrête. Qu'est-ce qui
allumera ou non la mèche ? Je ne sais pas. Mais tout ce qui a mené à
l'explosion est encore là.
Selon vous, les médias ont-ils tiré les leçons de leur déni initial des violences policières, qui a duré plus d'un mois après le début du mouvement des "gilets jaunes" ?
Selon vous, les médias ont-ils tiré les leçons de leur déni initial des violences policières, qui a duré plus d'un mois après le début du mouvement des "gilets jaunes" ?
Non. Mais au moins, aujourd'hui, certains médias parlent des violences policières sans utiliser de guillemets. Il y
a quand même eu, je crois, une prise de conscience. La machine
médiatique dans son ensemble a agi comme le politique : elle a feint
d'organiser le débat tout en tapant avec ses images et ses mots comme la
police avec ses matraques et ses lacrymos. Bien sûr, il y a des
reporters qui ont fait du bon boulot et il y a des rédactions qui se
sont remises en question. Mais globalement, la machine médiatique tourne
sur elle-même et, de mon point de vue, elle a complètement oublié le
rôle de contre-pouvoir qui devrait normalement l'animer.
Des "gilets jaunes" ont décidé de rallier la grève contre la réforme des retraites du 5 décembre. Une convergence des luttes se dessine-t-elle, d'après vous ?
Des "gilets jaunes" ont décidé de rallier la grève contre la réforme des retraites du 5 décembre. Une convergence des luttes se dessine-t-elle, d'après vous ?
Je
ne lis pas dans le marc de café, mais quand on a d'un côté une grève
générale et de l'autre des manifestations spontanées, pour l'Etat cela
ressemble au scénario du pire. On a vu ces derniers mois parmi certains
"gilets jaunes" des convergences inédites, en particulier vers des
revendications de la banlieue. Par exemple, quand Maxime Nicolle, perçu comme un des leaders des "gilets jaunes", va à Beaumont-sur-Oise au mois de juillet dernier, là où se déroule la marche pour Adama Traoré. Là-bas, il s'excuse. Il dit : "On ne savait pas ce qu'il se passait en banlieue". Ça, c'est un moment politique important.
On a vu, sur les Champs-Elysées, des "gilets jaunes" applaudir des black blocs.
Pas en décembre, mais en mars. Ça montre une évolution. Ça veut dire
qu'ils étaient prêts à discuter de l'utilité ou non d'utiliser la
violence comme un geste politique, ce qui n'était pas du tout
envisageable au début du mouvement, en novembre 2018. Il y a donc des
prémices de convergence. Durant l'occupation du centre commercial Italie 2, où je suis allé début octobre, il y avait vraiment une convergence entre certains "gilets jaunes", le comité Adama Traoré, Extinction Rebellion
et des anars. Evidemment, la grande crainte, d'un point de vue policier
et du pouvoir, c'est la convergence. Et j'ai le sentiment que peu à
peu, il y a des points de contact.
Vous effectuez depuis quelques semaines une tournée de signature de votre livre partout en France. Qu'en avez-vous appris ? Cela vous offre-t-il un éclairage nouveau ?
Vous effectuez depuis quelques semaines une tournée de signature de votre livre partout en France. Qu'en avez-vous appris ? Cela vous offre-t-il un éclairage nouveau ?
J'ai rencontré beaucoup de monde. A chaque
fois, il y a des associations, des observateurs locaux qui prennent la
parole pour expliquer leur travail sur les pratiques policières et je
sens que ces questions-là sont devenues un enjeu de société. Dans les
cafés et les librairies où je me rends, il y a, d'après ce que je
comprends, beaucoup de têtes nouvelles. Certains viennent témoigner,
d'autres se sont fait arrêter, il y a des gens qui se sont fait tirer
dessus, et c'est renversant. Il y a une parole qui se libère, un besoin
de compréhension. Certaines personnes ont des positionnements radicaux,
d'autres sont plus dans une démarche républicaine. Mais très vite, c'est
de l'Etat qu'on parle et beaucoup de gens refusent de rentrer dans le
duel "le fascisme ou Macron" qui est un peu en train de se dessiner.
Je
constate aussi une très grande connaissance chez certains de la chose
policière, avec des gens qui étudient ça historiquement,
sociologiquement. Je sens que ça bouillonne, il y a une colère, un désir
d'organisation, de compréhension, des désaccords. Il y a aussi tout un
monde qui me rappelle le rock, avec non plus des fanzines mais des
chaînes YouTube, plein de gens qui documentent, qui font des interviews,
des reportages. Je ne m'attendais pas à ça. Et puis il y a des gens
dont j'ai signalé le cas sur Twitter avec Allô Place Beauvau, des cas
graves, des personnes qui ont perdu un membre, une main, un œil. C'est
très riche, ça me bouleverse.
Est-il vrai que vous avez envoyé votre livre au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner ?
Est-il vrai que vous avez envoyé votre livre au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner ?
Oui, avec mon numéro. J'ai écrit : "On s'appelle" ? Je l'ai envoyé à Macron aussi. Je n'ai pas eu de réponse…
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