Cédric Amoussou, La Nouvelle Tribune, 23/12/2024
Face à une pénurie croissante de personnel dans le secteur des transports publics, les métropoles européennes multiplient les initiatives pour attirer de nouveaux talents. Milan, confrontée à un besoin pressant de main-d’œuvre qualifiée, étend désormais son horizon de recrutement vers le Maroc, illustrant une tendance qui se généralise à l’échelle du continent.
Le secteur des transports publics italien fait face à un défi majeur avec un déficit de plus de 10 000 chauffeurs à l’échelle nationale, dont 350 postes à pourvoir pour la seule ville de Milan. Pour répondre à cette situation, la société de transport public milanaise a mis en place une stratégie innovante en lançant le programme “Les Nouveaux Italiens” , une initiative visant à faciliter l’intégration professionnelle de conducteurs étrangers.
La première phase de cette campagne de recrutement international s’est d’abord concentrée sur l’Amérique latine, notamment le Pérou et l’Équateur, générant une centaine de candidatures. Fort de ce premier succès, le programme élargit maintenant son périmètre en ciblant de nouveaux pays, parmi lesquels le Maroc, mais aussi l’Albanie et le Pakistan.
Consciente des enjeux liés à l’intégration de ces nouveaux collaborateurs, la société gestionnaire des transports milanais déploie des mesures attractives. Elle propose notamment des avantages substantiels incluant le financement des permis de conduire et l’attribution de primes.
Des négociations avec les organisations syndicales sont également en cours pour revaloriser les conditions salariales et améliorer les horaires de travail. La barrière linguistique reste néanmoins un obstacle significatif dans ce processus de recrutement international. Les responsables du programme travaillent activement à l’élaboration de solutions adaptées pour surmonter ce défi.
NDLR Solidmar : L'Union internationale des transports estime qu'il manque 105 000 conducteurs en Europe, dont 10 000 rien qu'en Italie. Une situation qui est appelée à s'aggraver : d'ici 2028, on s'attend à une pénurie de 275 000 chauffeurs. En Italie, les principales causes de cette crise sont les bas salaires et le travail posté. Un nouvel employé d'ATM [Azienda Trasporti Milano], par exemple, gagne environ 1 500 euros [15 000 dirhams] par mois, ce qui ne permet pas d'affronter le coût de la vie, notamment du logement, dans la métropole italienne. 200 conducteurs ont démissionné durant les 6 premiers mois de 2024.
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