5 octobre 05 2017
3,9 millions de Marocains sont pauvres. Selon l'organisme officiel des statistiques, la pauvreté, en baisse, demeure un phénomène "éminemment rural".
3,9 millions de Marocains sont considérés comme pauvres.
C'est ce que révèle la cartographie de la pauvreté multidimensionnelle à
l’échelle de toutes les unités territoriales du Maroc (régions,
provinces, communes, douars et quartiers) dévoilée par le
Haut-commissaire au plan Ahmed Lahlimi Alami, ce mercredi 4 octobre à
Rabat.
D'après
cette cartographie qui se réfère aux données publiées du recensement
général de la population de 2014 et aux enquêtes du Haut-commissariat au
plan (HCP) sur la consommation et les dépenses des ménages et sur
l’emploi, 480.000 Marocains sont considérés comme "extrêmement pauvres".
Le HCP explique que 2,3 millions de personnes subissent la pauvreté multidimensionnelle
qui inclut plusieurs critères comme la nutrition, ou encore l'accès à
la santé et à l'éducation. 1,2 million de personnes sont frappées par la
pauvreté monétaire. Le noyau dur de la pauvreté se constitue donc de
463.000 personnes (1,4% de la population), souffrant à la fois des
pauvretés multidimensionnelle et monétaire, soit 3,2% en milieu rural
contre 0,2% en milieu urbain.
Pauvreté en recul
En affichant une baisse de 9,4% par an, l'effectif global de la
population en situation de pauvreté multidimensionnelle est passé de 7,5
millions d'individus en 2004 à 2,8 millions en 2014, soit un passage de
25% à 8,2% entre les deux périodes au niveau national, de 9,1% à 2% en
milieu urbain et de 44,6% à 17,7% en milieu rural.
"Les résultats de cette cartographie attestent la forte tendance à
la baisse de la pauvreté dans toutes ses formes dans le royaume, bien
qu'elle profite davantage aux zones urbaines", déclare Ahmed Lahlimi. "Ces chiffres confirment que la pauvreté reste au Maroc un phénomène éminemment rural", ajoute-t-il.
L'incidence de la pauvreté multidimensionnelle a baissé dans toutes
les régions du royaume entre 2004 et 2014. Le HCP précise que la moitié
des régions enregistrent un taux de pauvreté supérieur à la moyenne
nationale (8,2). Mais en même temps, ces régions les plus pauvres ont
connu le recul le plus important de la pauvreté en termes de variation
absolue. Il s'agit de Marrakech-Safi, qui est passé de 34% à 11,3%,
Tanger-Tetouan-Al Hoceima (de 30,3% à 9,5%) et Beni-Méllal-Khénifra (de
31,0% à 13,4%) - cette dernière étant la région la plus pauvre.
Inversement, les régions les moins pauvres en 2014 ont été marquées
par une incidence inférieure à la moyenne nationale, à savoir
Laâyoune-Sakia Al Hamra (1,7%), Dakhla-Oued Eddahab (3,8%),
Casablanca-Settat (4,1%), Rabat-Salé-Kénitra (6,1%), Guelmim-Oued-Noun
(6,2%) et Souss-Massa (7,2%).
Dans les communes rurales cibles de l'INDH (Initiative nationale de
développement humain), la pauvreté multidimensionnelle en termes de
variation absolue a été réduite de 30 points contre 25,2 dans les
communes rurales non-cibles.
Au niveau provincial, l'incidence de la pauvreté multidimensionnelle a
été réduite dans toutes les provinces, hormis la province de Figuig
où son taux est passé de 28% à 34,5% entre 2004 et 2014. Une hausse due,
selon le HCP, à la montée du poids démographique des zones rurales de
cette province durant la même période.
Comment le HCP a-t-il défini la pauvreté?La pauvreté multidimensionnelle prend en compte plusieurs critères en plus du revenu. Elle considère également des "dimensions socioculturelles qui renvoient aux conditions de vie du ménage dans leur globalité", selon Ahmed Lahlimi.Par exemple, le HCP a ajouté la notion de "non-satisfaction" relevée par les ménages, sur la base d'une précédente enquête sur le bien-être élaborée en 2012. Cette notion prend aussi en compte les lacunes en termes d'éducation et de santé, entre autres, comme indicateur de pauvreté. Sur ces bases, un ménage est considéré en situation de pauvreté multidimensionnelle lorsqu'au moins 30% de l'ensemble cumulé des dimensions des besoins retenus ne sont pas satisfaits. |
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