Publié par Laurie Charrié le jeu, 14/12/2017 - 22:06
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De l’extérieur, tout paraît calme. A l’intérieur, c’est une véritable ruche.
En plein cœur de Gap, avenue commandant Dumont, près de la gare,
préfecture des Hautes-Alpes, voila des dizaines et dizaines de mineurs
venus de Côte d’Ivoire, de Guinée et de tant d’autres pays africains.
Autour d’eux des bénévoles, ceux du secours catholique.
Chacun son rôle. Certain les réconfortent avec un café et quelques
biscuits, d’autres leur apprennent le français. Certain les renseignent
sur les démarches administratives, mais surtout tous cherchent à les
écouter.
Certains ne disent pas un mot, d’autres racontent ce terrible parcours :
quitter leur pays et leur famille, traverser dans les conditions que
l’on connaît la Méditerranée, remonter l’Italie puis passer la frontière
en pleine montagne à 1600 m au col de l’Échelle. Fuir les gendarmes
ensuite, quitte à passer « par la brousse » comme ils l’appellent.
Contourner les forêts qui vont leur permettre d’aller jusqu’à Briançon.
Là, les habitants, militants ou simplement solidaires, les accueillent.
Puis, s’ils se déclarent mineurs, direction Gap pour procéder à ce qui
est appelé l’évaluation, c’est-à-dire la vérification qu’ils le sont
bien.
En attendant, ce sont des centres d’hébergement, comme on l’a vu à
Ancelle, Champtercier, Embrun et plus récemment à la Baie Saint Michel à
Chorges.
Et le parcours de ces jeunes reconnus comme mineurs ne s’arrête pas là :
une fois leurs papiers en main, ils sont dirigés vers Marseille où,
faute de place ou à cause de problèmes administratifs, on les laisse à
la rue.
Alors, nous sommes allés les rencontrer ainsi que tous les bénévoles du
secours catholique qui les entourent, pour mieux comprendre.
Loin des grands débats de fond sur le sujet, loin des postures pour
anti-migrants, on découvre là la violence de ce que vivent ces jeunes
et ces gestes quotidiens que tous ces bénévoles considèrent comme
naturels et qui incarnent si bien la solidarité montagnarde. Si certains
devaient en douter, Sylvie, Christophe, Sophie, Alain… démontrent
chaque jour qu’elle existe plus que jamais.
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