11, 2017 -
Par Houari Achouri –
Selon
des sources concordantes, le Maroc émet des réserves sur le choix du
Canadien Colin Stewart proposé par le secrétaire général des Nations
unies, Antonio Guterres, comme chef de la Mission des Nations unies pour
l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso) et aussi en
tant que son représentant spécial dans ce pays. En fait, en agissant
ainsi, le Makhzen veut tenter, par une manœuvre dilatoire, de faire
traîner encore cette affaire de décolonisation et de la compliquer
davantage.
La position du Maroc s’explique par son rejet du référendum
d’autodétermination sachant parfaitement qu’il conduirait le peuple
sahraoui à choisir l’indépendance de cette ex-colonie espagnole
qu’occupe le Maroc depuis 1975. Les réserves du Maroc sur la nomination
de Colin Stewart font ainsi partie des entraves de toutes sortes qu’il
dresse pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes
de la légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple
sahraoui à l’autodétermination.
Le Polisario a récemment dénoncé l’obstination affichée encore une
fois par le roi du Maroc dans son dernier discours. Il fait remarquer
que l’occupant marocain «recourt à la surenchère et à la fuite en avant à
chaque moment de crise aux niveaux interne ou externe». La position du
Polisario a été confirmée, mercredi dernier, par le ministre des
Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, qui a expliqué
que le roi du Maroc a renié les engagements pris par son pays sous les
auspices des Nations-unies et de l’Union africaine (UA), relatifs au
respect des résultats du référendum d’autodétermination, et bloque ainsi
le processus de paix.
En réaction à la déclaration de Mohammed VI, le porte-parole du
secrétaire général des Nations-unies, Stéphane Dujarric, a fait savoir
que la Minurso ainsi que le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara
Occidental, Horst Kohler, poursuivaient leurs missions au Sahara
Occidental conformément au mandat qui leur a été conféré par le Conseil
de sécurité.
La Minurso a un rôle déterminant dans le processus devant conduire à
l’indépendance du Sahara Occidental. Elle a été créée en avril 1991, par
une résolution du Conseil de sécurité sur la base d’un plan de
règlement (également appelé «plan de mise en œuvre») du secrétaire
général de l’ONU, prévoyant une période transitoire pour la préparation
d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Cette décision
du Conseil de sécurité faisait suite à un accord auquel étaient parvenus
le Maroc et le Front Polisario. La Minurso s’est déployée en septembre
1991 pour réaliser les deux principales tâches qui lui ont été confiées :
surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum
d’autodétermination du peuple sahraoui.
Colin Stewart est appelé à remplacer à la tête de la Minurso, Mme Kim
Bolduc, elle aussi Canadienne, dont le mandat vient de prendre fin et
qui a été désignée comme représentante spéciale-adjointe auprès de la
Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en
République démocratique du Congo (Monusco). Elle avait été nommée en mai
2014, succédant à l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber.
En tant que chef de la Minurso, le représentant spécial du secrétaire
général prend la responsabilité unique et exclusive des questions
relatives au référendum d’autodétermination et est assisté dans sa tâche
par du personnel policier, militaire et civil.
H. A.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire