jeudi 16 novembre 2017

Conditions de détention alarmantes des prisonniers sahraouis : Un collectif international d’avocats interpelle la France



Le représentant du Polisario en Russie dénonce l’obstination du Maroc

Un collectif international de 17 avocats a interpellé hier le Premier ministre français Edouard Philippe ainsi que ses ministres, à la veille de son déplacement au Maroc, sur les conditions de détention «alarmantes» des prisonniers politiques sahraouis. Dans un appel publié par L’Humanité, les avocats français, belges, espagnols, italien et allemands, ont indiqué, à l’occasion de la tenue mercredi et jeudi à Rabat de la 13e édition de la Haute commission mixte, que l’état de santé de plusieurs des prisonniers politiques sahraouis détenus aux Maroc est «très préoccupant», parce qu’ils ne reçoivent plus, selon eux, les traitements médicaux adaptés à leurs pathologies. 
Ils lui demandent à cet effet d’évoquer, au cours de sa visite, la situation des droits de l’Homme au Maroc, qui «ne saurait être décolérée de toute coopération diplomatique et économique», et de rappeler au royaume du Maroc «l’impérieuse nécessité d’accorder aux prisonniers politiques sahraouis, un traitement digne et respectueux des droits de l’Homme, de les préserver de toute forme de torture et de traitements inhumains, et de leur assurer un accès effectif aux traitements médicaux indispensables à leur survie». «Condamner des êtres humains à une vie d’emprisonnement est une sentence suffisamment lourde. Tout autre traitement inhumain et dégradant, et toute mise en danger de la vie des détenus, sont indignes des principes que notre pays entend défendre à travers le monde», ont-ils affirmé. Le collectif international des avocats a indiqué que les prisonniers «sont aujourd’hui encore soumis à de traitements inhumains et dégradants de la part des geôliers marocains», précisant que plusieurs d’entre eux sont détenus avec des prisonniers violents et craignent pour leurs vies. Les avocats ont rappelé que le Maroc a été condamné par le comité contre la torture de l’ONU pour avoir torturé et condamné sur la base d’aveux obtenus sous la torture Naâma Asfari, l’un des dix-neuf prisonniers.

Le représentant du Polisario en Russie dénonce l’obstination du Maroc
Le peuple sahraoui est «déterminé à poursuivre sa lutte pour son indépendance, si l'occupant marocain continue à faire fi des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui affirment le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination», a indiqué mercredi à Moscou le représentant du Front Polisario en Russie. Dans une déclaration publiée à l'occasion du 42e anniversaire de la signature des accords tripartites de Madrid (14 novembre 1975) qu'il a qualifiés d' «odieux» pour avoir «consacré l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc», M. Mohamed Fadhel Ali Salem a dénoncé «l'obstination des autorités marocaines à poursuivre leur politique d'oppression et de déni flagrant de la légalité internationale». «Si les Nations Unies ne peuvent contraindre le Maroc à respecter les principes du droit international, le peuple sahraoui reste, quant à lui, déterminé à poursuivre sa lutte pour l'indépendance», a indiqué M. Mohamed Fadhel qui a rappelé que le 6 septembre 1991, soit après 16 années de guerre, un traité de paix avait été signé entre le Polisario et le Maroc sous les auspices des Nations Unies qui ont institué une Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO).



 «L'occupant marocain continue cependant de tourner le dos à toutes les résolutions des Nations Unies qui soulignent notamment le droit du peuple sahraoui à déterminer son propre destin à travers un référendum», a ajouté M. Mohamed Fadel Ali Salem, soulignant que le Front Polisario réitère toutefois «sa volonté à coopérer avec les efforts internationaux visant à la décolonisation du Sahara occidental, conformément à la charte et aux résolutions des Nations unies et de l'Union africaine».
 Par ailleurs, le représentant sahraoui en Russie a fait remarquer que l'adhésion du Maroc à l'Union africaine (UA) a eu lieu conformément aux dispositions de l'Acte constitutif de l'UA, notamment celles relatives au respect des frontières établies depuis l'indépendance et au respect et à la défense des pays membres de l'organisation africaine, y compris la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre fondateur à part entière. M. Mohamed Fadhel Ali Salem a enfin exprimé l'espoir de voir le Maroc «faire preuve de sagesse et revenir à la légitimité internationale en vue de trouver un règlement à la question sahraouie qui reste la dernière colonie en Afrique».
 

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