Maâti Monjib, Hicham Mansouri, Hisham Almiraat, Mohamed Essabr et Abdessamad Ait Aicha,
sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité de l’État » en raison de
leurs activités de défense des droits humains menées au sein de
l’Association marocaine des droits numériques (ADN), de l’Association
marocaine pour le journalisme d’investigation (AMJI), de l’Association
marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ) et du Centre Ibn Rochd
d’études et de communication. Ils risquent entre un et cinq ans
d’emprisonnement, sur la base de l’article 206 du Code pénal marocain [1].
Parmi ces défenseurs, certains sont notamment poursuivis pour avoir
animé des formations portant sur l’utilisation de l’application « Story
Maker » dispensées par le Centre Ibn Rochd et l’AMEJ – en partenariat
avec l’ONG néerlandaise « Free Press Unlimited ».
Rachid Tarik et Maria Moukrim sont accusés d’avoir reçu un financement de l’étranger pour le compte de l’AMJI, sans en avoir notifié la réception au secrétariat général du gouvernement. Si les charges sont confirmées, ils risquent une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 dirhams (environ 1,000 euros), sur la base de l’article 8 de la Loi de 1958 réglementant le droit d’association. Ces deux défenseurs sont visés en leur qualité de président et d’ancienne présidente respectivement de l’AMJI.
Rachid Tarik et Maria Moukrim sont accusés d’avoir reçu un financement de l’étranger pour le compte de l’AMJI, sans en avoir notifié la réception au secrétariat général du gouvernement. Si les charges sont confirmées, ils risquent une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 dirhams (environ 1,000 euros), sur la base de l’article 8 de la Loi de 1958 réglementant le droit d’association. Ces deux défenseurs sont visés en leur qualité de président et d’ancienne présidente respectivement de l’AMJI.
Fabriquées de toutes pièces, les charges pesant contre les sept défenseurs visent à les faire taire et discréditer leur combat en faveur de la promotion de la liberté d’expression et d’information, y compris à travers l’application « Story Maker » [2].
Les sept défenseurs visés par ce procès sont tous affiliés à des organisations ayant cherché à encourager cette forme de journalisme citoyen et qui pour certaines d’entre elles sont aujourd’hui la cible de restriction à leur liberté d’association en représailles :
L’association Freedom Now
qui s’est donnée pour mission la défense de la liberté d’expression et
de la presse au Maroc se voit opposer un refus d’enregistrement de la
part des autorités. Ainsi, après s’être pourvue en justice suite à son
interdiction, la Cour d’Appel administrative de Rabat a confirmé le 7
février 2017 que Freedom Now ne pouvait exercer ses activités dans le
pays ;
Le Centre Ibn Rochd d’études et de communication qui menait des études notamment sur la démocratie et les droits humains et dispensait des formations y compris sur l’application « Story Maker » est fermé depuis 2014 suite à une décision du ministère de l’Intérieur de suspendre ses activités ;
L’Association marocaine pour le journalisme d’investigation (AMJI) qui promeut le journalisme d’investigation, la liberté de la presse et le droit à l’accès l’information dans le pays se voit aujourd’hui dans l’incapacité d’exercer ses activités alors que les autorités en refusent l’enregistrement ;
L’Association marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ) contribue à la formation de jeunes journalistes ;
L’Association marocaine des droits numériques (ADN) « veut faire d’Internet un outil au service de la liberté des citoyens » et contribuer à dévoiler les pratiques de surveillance électronique illicites menées par le régime marocain à l’encontre de journalistes, chercheurs et militants des droits humains.
Pour la plupart actifs dans le Mouvement du 20 février, les défenseurs engagés dans la promotion de la liberté d’information et de la presse sont particulièrement visés par des actes d’intimidation et de répression depuis 2014 alors que le ministre de l’Intérieur accusait devant le Parlement marocain, les organisations de défense des droits humains de suivre des priorités de l’étranger et d’entraver la lutte contre le terrorisme. Ainsi, certains ont fait l’objet d’agressions, d’autres de harcèlement judiciaire. Tous rapportent être étroitement surveillés.
Entre autres, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) se voit interdire de manière quasi-systématique la tenue de réunions publiques. Depuis le mois de février 2016, l’administration marocaine a refusé de réceptionner le dossier d’enregistrement ou de délivrer le récépissé d’enregistrement de 48 sections locales de l’AMDH. Ces entraves à la liberté d’association empêchent ainsi l’AMDH de mener à bien ses activités, alors que l’organisation s’est vu arbitrairement interdire une centaine d’activités depuis juillet 2014. De nombreuses autres organisations de défense des droits humains, parmi lesquelles, Amnesty International et Transparency Maroc ont été la cible d’interdictions arbitraires et injustifiées de leurs activités.
Depuis 2015, des figures majeures de la défense de la liberté d’information sont visées dans le cadre d’un procès pénal à portée clairement politique. Depuis l’ouverture du procès le 19 novembre 2015, les audiences ne cessent d’être reportées.
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PROFILS DES 7 DÉFENSEURS |
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