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samedi 7 octobre 2017

La prison aujourd'hui est devenu un business du fric.


JEAN-MARC MAHY

 Tu as 1 détenu sur 4 qui travaille à 0,50 centimes/heure…C’est ce qu’on appelle le dumping social made in prison. C’est ce qu’on appelle des partenariats public-privé.

Fin des années 1970 en Finlande, il y avait 58 prisons. Il y a 4 personnes qui se sont mises autour d’une table. Une personne de l’administration pénitentiaire. Une personne de la justice. Une personne de l’éducation. Une personne de l’instruction. Ils se sont posés une seule question : pourquoi nous avons autant de monde dans les prisons ? Et, il y eut une seule réponse qui émergea : 75% des personnes n’avaient pas de diplôme. Ils ont mis trois ans à réformer le système. Aujourd’hui, nous sommes en 2017 et il y a 20 prisons dont une prison semi ouverte. Comme disait Victor Hugo : quand on ferme une prison, on ouvre une école. Nous, on fait l’inverse. Fin des années 1970 en Belgique, il y avait 5.000 détenus en prison. On est monté à 12.000 détenus et on va construire six prisons supplémentaires.
On parle de Haren. Heureusement qu’il y a les Patatistes et tous ces gens qui se battent à Haren parce que la Belgique va quand même implanter une prison sur un endroit vert qui a été classé. Mais la justice a permis que ce soit déclassé. Elle coûtait : 1.000 000 000 d’euros à l’époque. Aujourd’hui, on est déjà à : 4.000 000 000 d’euros.

Le problème (avec la prison) c’est qu’il n’y a pas de réinsertion…
Les détenus font partie de la société. Ce qui délimite les détenus de la société ce sont les murs qui entourent les cellules mais ils font toujours partie de la société.
Tu sais combien coûte un détenu par jour en prison : 170 euros. Si tu fais le calcul sur un an… ça fait à peu près :  66. 000 euros par jour par détenu. On a à peu près : 11.000 détenus…Et je ne te parle pas des 1.700 détenus qui sont en liberté surveillée avec un bracelet électronique. Je ne te parle pas des gens qui sont en conditionnel…je ne te parle pas de tous ces gens là. Avec un ami ingénieur, on s’est dit qu’en 2020, on serait : 20.000 détenus. Mais les détenus vont rapporter…(de l’argent).
A Lantin, il y a 1.000 détenus. Si un détenu est mal dans sa peau, qu’il a envie de se suicider, qu’il est vraiment mal…le délai d’attente pour voir une psychologue est de huit mois d’attente. Parce que l’on n’a plus envie d’investir dans l’humain. On a juste envie d’investir dans des prisons qui deviennent du business du fric…On ferme les ateliers protégés en Belgique…Koen Geens (ministre de la justice) a décidé (mais bien avant lui, ce n’est pas de sa faute, ce sont les ministres précédents) qu’il n’y aura jamais de contrat de travail. Ils ne seront jamais syndiqués. – Ils ne sont pas contents de travailler ? Et bien, ils ne s’en sortiront pas.
La machine administrative est un rouleau compresseur. Et aujourd’hui malheureusement (c’est ce qui va arriver, on le sait depuis des années) les Français comme les Belges ont décidé qu’un jour, les juges d’instructions n’existeront plus. Tu auras comme au Etats-Unis, un procureur du roi qui sera juge d’instruction et qui te poursuivra. Soit, tu acceptes ça ou tu passes devant un tribunal et tu prendras le maximum. Tu auras (effectivement) des avocats qui pourront investiguer et faire leur enquête personnelle. Mais de nouveau, un avocat, cela coûte beaucoup d’argent…

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