Lors de la réunion de la Quatrième Commission pour la décolonisation
des Nations Unies, qui a eu lieu du 3 au 6 octobre, Isabel Lourenço,
collaboratrice de PUSL et membre de la Fundación Sahara Occidental, a
dénoncé la situation des prisonniers politiques et attiré l’attention
sur la responsabilité de la communauté internationale qui, avec sa
complicité silencieuse et son inaction, est responsable des souffrances
du peuple sahraoui.
Après avoir dénoncé certains des crimes commis par le Royaume du
Maroc, elle a appelé à la visite d’une mission de la 4ème Commission
dans les territoires occupés, comme stipulé dans le mandat de cet
organe.
Monsieur le Président,
Madame, Monsieur les Membres du Quatrième Comité
Pourquoi avons nous besoin de rappeler chaque année la souffrance endurée par le peuple sahraoui?
Est-ce qu’il existe un doute sur les
nombreuses résolutions adoptées par les Nation-Unies ? La décision de la
Cour international de justice, les résolutions de l’Union Africaine et
récemment l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne?
Il n’y a pas l’ombre d’un doute : Le
Royaume du Maroc est un occupant illégal. Il n’existe pas non plus de
doute sur les nombreuses violations des droits de l’homme les plus
basiques commisses contre le peuple sahraoui vivant sous l’occupation et
sur la souffrance endurée dans les camps de réfugié depuis presque 41
ans. Saviez-vous qu’il existe un mur de 2720km qui sépare le territoire
du Sahara parsemés de millions de mines?
La spoliation des ressources
naturelles, l’appauvrissement du peuple sahraoui et la modification de
la démographie par l’introduction de centaines de milliers de colons ?
Le Royaume du Maroc refuse tout
referendum parce qu’il sait qu’il perdra. Il propose un plan d’autonomie
parce qu’il a désespérément besoin des ressources du peuple sahraoui
pour survivre. Même si le Maroc couvrait le Sahara d’or, cela
demeurerait une occupation illégale.
Est-il vraiment besoin de rappeler
chaque année depuis sept ans que le camp de Gdeim Izik a été démantelé
brutalement et que des victimes innocentes croupissent aujourd’hui dans
les prisons marocaines, torturées et enlevées par le Royaume de Maroc ?
Que ces victimes ont été condamnées illégalement à des peines allant de
20 ans à la perpétuité ? Le procès politique qui a condamné les
prisonniers politiques sahraouis connu sous le nom de groupe Gdeim Izik
n’a pu mettre en évidence aucune preuve de crime commis ou de violence.
Les seules preuves sont des documents signés sous la torture et des
témoins qui ont participé à la torture des prisonniers.
Un grand nombre de ces prisonniers
sont actuellement en grève de la faim, ils se voient refuser des soins
de santé, des médicaments pour leurs maladies chroniques, et sont
maltraités, insultés et isolés. Le groupe de Gdeim Izik a été réparti
dans 7 prisons différentes dans le Royaume marocain, et ce, en violation
de la 4ème Convention de Genève .
Avez-vous besoin d’entendre la liste des techniques de torture appliquées par les Marocains aux prisonniers sahraouis?
Avion
Coups
Brûlure avec des cigarettes
Brûlures chimiques
Inhalation chimique
Enlèvement des ongles des doigts et des pieds
Privation de lumière
Électrocution
Flagellation
Fouet des pieds
Suspension par les pieds
Mutilation
Privation d’oxygène
Attouchement/ agression sexuelle
Technique du poulet grillé
Sodomie avec des objets tranchants tels que des bouteilles cassées, des barres de fer, des jambes de chaises et des ampoules
Isolement
Privation de sommeil
Privation de nourriture
Boisson suédoise – Ingestion d’urine et de matières fécales
Waterboarding
“Mon crime est d’avoir un pays
riche”, a déclaré Abdallahi Abbahah, prisonnier politique du groupe
Gdeim Izik lors du procès qui l’a condamné lui et sept de ses compagnons
à la prison à vie. Je dois ajouter qu’il y a un autre crime commis par
les Sahraouis, le crime de croire que les engagements qu’ils ont signés
en vertu du cessez-le-feu en 1991 sous l’égide des Nations Unies
seraient respectés; les Sahraouis respectent ce qu’ils ont signé et
n’ont jamais recouru à la violence, attendent patiemment le référendum
qui aurait dû déjà avoir lieu il y a 26 ans, alors que le Maroc ne
respecte pas son engagement, en application de l’accord de cessez-le-feu
ou des nombreux pactes internationaux qu’il a ratifiés. Et, ni la
communauté internationale ni l’ONU ne prennent pas les mesures
nécessaires pour assurer la protection et les droits du peuple sahraoui.
Le peuple sahraoui est de par sa
résistance pacifique un exemple pour le monde entier mais est puni par
le silence complice de la communauté internationale et de son inaction.
Le Maroc enlève, torture, tue et
incarcère les Saharaouis. Le Maroc essaie quotidiennement d’anéantir non
seulement les Saharaouis, mais aussi leur culture et leur traditions.
Le Maroc oblige les Sahraouis à avoir
des cartes d’identité marocaines, et les prive, ce faisant, d’une
nationalité qui tant que la décolonisation n’aura pas été menée à son
terme aurait eu être espagnole.
Membres du 4ème Comité, votre rôle
est d’écouter, mais aussi d’agir et de dénoncer ces actes. Je vous prie
de visiter les territoires occupés du Sahara occidental conformément au
mandat de ce comité.
Je plaide ici pour le peuple sahraoui
et son droit à l’autodétermination selon les résolutions de l’ONU, mais
je plaide également pour tous les prisonniers politiques sahraouis et
leur libération immédiate.
Isabel LourençoHuman Rights Activist
member of Fundación Sahara Occidental
collaborator of porunsaharalibre.org
https://porunsaharalibre.org/.../4a-comissao-da-onu-chamada-visi..
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