samedi 7 octobre 2017

4ème Commission des Nations Unies appelée à visiter les territoires occupés du Sahara occidental


Isabel Lourenço

Lors de la réunion de la Quatrième Commission pour la décolonisation des Nations Unies, qui a eu lieu du 3 au 6 octobre, Isabel Lourenço, collaboratrice de PUSL et membre de la Fundación Sahara Occidental, a dénoncé la situation des prisonniers politiques et attiré l’attention sur la responsabilité de la communauté internationale qui, avec sa complicité silencieuse et son inaction, est responsable des souffrances du peuple sahraoui.
Après avoir dénoncé certains des crimes commis par le Royaume du Maroc, elle a appelé à la visite d’une mission de la 4ème Commission dans les territoires occupés, comme stipulé dans le mandat de cet organe.
 
Monsieur le Président,
Madame, Monsieur les Membres du Quatrième Comité
Pourquoi avons nous besoin de rappeler chaque année la souffrance endurée par le peuple sahraoui?
Est-ce qu’il existe un doute sur les nombreuses résolutions adoptées par les Nation-Unies ? La décision de la Cour international de justice, les résolutions de l’Union Africaine et récemment l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne?
Il n’y a pas l’ombre d’un doute : Le Royaume du Maroc est un occupant illégal. Il n’existe pas non plus de doute sur les nombreuses violations des droits de l’homme les plus basiques commisses contre le peuple sahraoui vivant sous l’occupation et sur la souffrance endurée dans les camps de réfugié depuis presque 41 ans. Saviez-vous qu’il existe un mur de 2720km qui sépare le territoire du Sahara parsemés de millions de mines?
La spoliation des ressources naturelles, l’appauvrissement du peuple sahraoui et la modification de la démographie par l’introduction de centaines de milliers de colons ?
Le Royaume du Maroc refuse tout referendum parce qu’il sait qu’il perdra. Il propose un plan d’autonomie parce qu’il a désespérément besoin des ressources du peuple sahraoui pour survivre. Même si le Maroc couvrait le Sahara d’or, cela demeurerait une occupation illégale.
Est-il vraiment besoin de rappeler chaque année depuis sept ans que le camp de Gdeim Izik a été démantelé brutalement et que des victimes innocentes croupissent aujourd’hui dans les prisons marocaines, torturées et enlevées par le Royaume de Maroc ? Que ces victimes ont été condamnées illégalement à des peines allant de 20 ans à la perpétuité ? Le procès politique qui a condamné les prisonniers politiques sahraouis connu sous le nom de groupe Gdeim Izik n’a pu mettre en évidence aucune preuve de crime commis ou de violence. Les seules preuves sont des documents signés sous la torture et des témoins qui ont participé à la torture des prisonniers.


Un grand nombre de ces prisonniers sont actuellement en grève de la faim, ils se voient refuser des soins de santé, des médicaments pour leurs maladies chroniques, et sont maltraités, insultés et isolés. Le groupe de Gdeim Izik a été réparti dans 7 prisons différentes dans le Royaume marocain, et ce, en violation de la 4ème Convention de Genève .
Avez-vous besoin d’entendre la liste des techniques de torture appliquées par les Marocains aux prisonniers sahraouis?
Avion
Coups
Brûlure avec des cigarettes
Brûlures chimiques
Inhalation chimique
Enlèvement des ongles des doigts et des pieds
Privation de lumière
Électrocution
Flagellation
Fouet des pieds
Suspension par les pieds
Mutilation
Privation d’oxygène
Attouchement/ agression sexuelle
Technique du poulet grillé
Sodomie avec des objets tranchants tels que des bouteilles cassées, des barres de fer, des jambes de chaises et des ampoules
Isolement
Privation de sommeil
Privation de nourriture
Boisson suédoise – Ingestion d’urine et de matières fécales
Waterboarding
“Mon crime est d’avoir un pays riche”, a déclaré Abdallahi Abbahah, prisonnier politique du groupe Gdeim Izik lors du procès qui l’a condamné lui et sept de ses compagnons à la prison à vie. Je dois ajouter qu’il y a un autre crime commis par les Sahraouis, le crime de croire que les engagements qu’ils ont signés en vertu  du cessez-le-feu en 1991 sous l’égide des Nations Unies seraient respectés; les Sahraouis respectent ce qu’ils ont signé et n’ont jamais recouru à la violence, attendent patiemment le référendum qui aurait dû déjà avoir lieu il y a 26 ans, alors que le Maroc ne respecte pas son engagement, en application de l’accord de cessez-le-feu ou des nombreux pactes internationaux qu’il a ratifiés. Et, ni la communauté internationale ni l’ONU ne prennent pas les mesures nécessaires pour assurer la protection et les droits du peuple sahraoui.
Le peuple sahraoui est de par sa résistance pacifique un exemple pour le monde entier mais est puni par le silence complice de la communauté internationale et de son inaction.
Le Maroc enlève, torture, tue et incarcère les Saharaouis. Le Maroc essaie quotidiennement d’anéantir non seulement les Saharaouis, mais aussi leur culture et leur traditions.
Le Maroc oblige les Sahraouis à avoir des cartes d’identité marocaines, et les prive, ce faisant, d’une nationalité qui tant que la décolonisation n’aura pas été menée à son terme aurait eu être espagnole.
Membres du 4ème Comité, votre rôle est d’écouter, mais aussi d’agir et de dénoncer ces actes. Je vous prie de visiter les territoires occupés du Sahara occidental conformément au mandat de ce comité.
Je plaide ici pour le peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination selon les résolutions de l’ONU, mais je plaide également pour tous les prisonniers politiques sahraouis et leur libération immédiate.
Isabel Lourenço
Human Rights Activist
member of Fundación Sahara Occidental
collaborator of porunsaharalibre.org
 https://porunsaharalibre.org/.../4a-comissao-da-onu-chamada-visi..
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