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samedi 28 octobre 2017

On ne peut pas faire grand-chose contre un peuple qui se met en marche

Pour la première fois depuis presque un siècle, on assiste à la « naissance d’une nation » à l’ouest de l’Europe. 
 Mais cette fois-ci, les maîtres de Washington, Bruxelles et Berlin, Paris et Londres ne sont pas aussi enthousiastes qu’ils l’avaient été pour l’ex-URSS et l’ex-Yougoslavie. La palme revient à Juncker, qui a eu cette phrase historique : « Je ne voudrais pas que, demain, l’Union européenne se compose de 95 États ». Et pourquoi pas ? Tous ces messieurs-dames ont en commun la peur, une peur bleue de processus constituants mettant en marche des multitudes, de la Laponie à la Sicile, de l’Euskadi à la Corse. Mais on ne peut pas faire grand-chose contre un peuple qui se met en marche. Bien sûr, on peut matraquer, lacrymogéner, embastiller, mais, ce faisant, on ne fera qu’élargir le fossé entre ceux d’en haut et du centre et ceux d’en bas et des périphéries.
 La Catalogne a raté tragiquement tous ses rendez-vous avec l’histoire au cours des trois derniers siècles.Elle est mûre pour ne pas rater celui-ci. Nous sommes de tout cœur avec elle, contre tous les épiciers de droite comme de gauche empêtrés dans leurs sordides comptes électoralistes et leurs combinazioni. Les Catalans n’ont rien à perdre, mais tout à gagner.

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