Pour
la première fois depuis presque un siècle, on assiste à la « naissance
d’une nation » à l’ouest de l’Europe.
Mais cette fois-ci, les maîtres de
Washington, Bruxelles et Berlin, Paris et Londres ne sont pas aussi
enthousiastes qu’ils l’avaient été pour l’ex-URSS et l’ex-Yougoslavie.
La palme revient à Juncker, qui a eu cette phrase historique : « Je ne
voudrais pas que, demain, l’Union européenne se compose de 95 États ».
Et pourquoi pas ? Tous ces messieurs-dames ont en
commun la peur, une peur bleue de processus constituants mettant en
marche des multitudes, de la Laponie à la Sicile, de l’Euskadi à la
Corse. Mais on ne peut pas faire grand-chose contre un peuple qui se met
en marche. Bien sûr, on peut matraquer, lacrymogéner, embastiller,
mais, ce faisant, on ne fera qu’élargir le fossé entre ceux d’en haut et
du centre et ceux d’en bas et des périphéries.
La Catalogne a raté
tragiquement tous ses rendez-vous avec l’histoire au cours des trois
derniers siècles.Elle est mûre pour ne pas rater celui-ci. Nous sommes
de tout cœur avec elle, contre tous les épiciers de droite comme de
gauche empêtrés dans leurs sordides comptes électoralistes et leurs
combinazioni. Les Catalans n’ont rien à perdre, mais tout à gagner.
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