SPS
11/10/2017 - 18:09
Alger,
11 oct 2017 (SPS)
La République arabe sahraouie démocratique (RASD)
sera présente au Sommet Union africaine-Union européenne (UA-UE) prévu
les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan (Côte d’Ivoire), au même titre
que tous les Etats membres de l'UA, sinon il n'y aura pas de Sommet
entre l’UA et l’UE, a déclaré mercredi, à Alger, le ministre des
Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek.
"La RASD participera au prochain Sommet UA-UE, sur le même pied
d'égalité avec l'ensemble des Etats membres de l'UA", a insisté M. Ould
Salek dans une déclaration à l'APS en marge d'une conférence de presse
qu'il a animée à Alger.
"Actuellement le Maroc, avec la complicité de la France, est en train
de tout faire pour bloquer la participation de la RASD à la réunion de
partenariat entre l'UA et l'UE prévu prochainement dans la capitale
ivoirienne, mais ce sera un autre échec qu'il va essuyer", a-t-il
prévenu.
Pour étayer ses propos, le ministre sahraoui, a cité l'échec des
tentatives marocaines visant à écarter la délégation sahraouie lors du
4e Sommet UA-Monde arabe, tenu novembre 2016 à Malabo (Guinée
équatoriale), du 29e Sommet de l'UA, en juillet à Addis Abeba, en
Ethiopie", ou plus récemment encore lors le Sommet UA-Japon.
Invité par la presse à commenter la récente déclaration du ministre
des Affaires étrangères Français, Jean-Yves Le Drian, au sujet du
prochain Sommet UA-UE, qui avait dit au cours d'une conférence de presse
: " Nous voulons une solution de consensus et que seuls les Etats
souverains participent à cette réunion de partenariat UA-UE", le chef de
la diplomatie sahraouie a souligné que "le fait d'aller dans le sens de
la confusion, que le Maroc veut créer, c'est justement montrer la
complicité de la France".
S'interrogeant sur le "consensus" dont parle le ministre français, M.
Ould Salek a expliqué qu'"étant donné que l'UA se réunit avec l'UE
c'est une décision conjointe de deux organisations", ajoutant qu'il ne
s'agit pas là d'"un consensus".
Le consensus, pour M. Ould Salek, est que "les deux organisations
doivent se respecter, elles sont égales, l'UE a ses membres et l'UA a
les siens aussi, aucune de ces deux organisations ne doit dire à l'autre
d'exclure un de ses membres".
Outre les entraves qu'elle a toujours mis et continue à mettre au
niveau du Conseil de sécurité pour empêcher l'application des
résolutions des Nations-Unies relatives au droit du peuple sahraoui à
l'autodétermination, "la France exerce, à présent, des pressions sur la
Côte d'Ivoire et sur les instances de l'UA afin de 'virer' une décision
de l'UA qui consiste à faire respecter le droit de tous les Etats
membres de l'Union africaine à participer à la réunion de partenariat", a
ajouté le ministre.
"C'est la France qui fait en sorte que soit transgressée la décision
de la Cour de justice de l'UE (CJUE) qui avait établi le 21 décembre
2016 que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du
Maroc et que, par conséquent, les dispositions liant le Maroc à l'UE en
vertu d'un accord agricole ne sont pas applicable aux produits issus de
ce territoire non autonome", a encore argumenté le chef de la diplomatie
sahraouie.
"C'est cette même France, pays des droits de l'homme, qui s'oppose
également à l'extension du mandat de la (mission des Nations unies pour
le référendum au Sahara occidental) Minurso à la surveillance des droits
de l'homme", a-t-il regretté.
L'UE et l' UA se sont accordées sur la relabellisation du prochain
Sommet entre Européens et Africains, prévu la fin novembre prochain
"sommet UE-UA".
Une importante délégation de l'UA, composée de plusieurs hauts
responsables, dont le vice-président de la Commission de l'UA, Thomas
Kwesi Quartey, et la présidente du Comité des représentants permanents
auprès de l’UA (Corep), Sidibe Fatoumata Kaba, a séjourné du 14 au 16
septembre 2017 à Bruxelles.
Durant ce séjour, la délégation de l'UA a tenu, dans le cadre des
travaux du comité conjoint chargé de préparer le 5e Sommet UE-UA, des
réunions de travail avec le Groupe africain des ambassadeurs à Bruxelles
et a eu des entretiens avec de hauts responsables du Service européen
pour l’action extérieure (SEAE), dont la Secrétaire générale du SEAE,
Helga Schmid.
La délégation de l’UA a rappelé à cette occasion à la partie
européenne que la question du format du prochain sommet UE-UA a été
tranchée suite aux décisions adoptées par les chefs d'Etat africains, et
que, par conséquent, le format de cette rencontre comprendra
l'intégralité des pays représentés au sein de l'UA.
La délégation de l'UA a précisé à ce titre que des invitations pour
participer audit sommet seront envoyées aux 55 Etats membres de l'UA.
Les représentants du SEAE ont fait savoir à leurs interlocuteurs
africains que l'UE s’en tiendra à la position exprimée par la délégation
de l'UA.
Durant cette réunion ministérielle, la diplomatie marocaine avait
essuyé un cuisant échec, suite à la mobilisation des pays africains, en
s'efforçant d'empêcher de manière irrespectueuse et inconvenante la
participation de la RASD à cette réunion, rappelle-t-on. (SPS)
020/090/700
https://www.spsrasd.info/news/fr/articles/2017/10/.../11446.html
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