Mardi 26 décembre 2017 à 11h22
Plusieurs milliers de personnes ont accompagné les dépouilles mortelles des deux jeunes lundi 25 décembre
Les larmes mettront un peu plus de temps à sécher que l’encre des
promesses dont les orphelins de la mine sont abreuvés ces jours-ci,
comme chaque fois qu’ils enterrent un ou plusieurs des leurs, morts dans
la violence des fosses creusées à mains nues à la recherche des restes
d’anthracite, vendus pour une bouchée de pain.
Infernal cercle vicieux dans lequel la population de la ville, notamment
les plus jeunes, est enserrée depuis maintenant près de vingt ans,
depuis que les Charbonnages du Maroc (CDM) ont mis la clé sous la porte, à la fin des années quatre-vingt-dix du siècle dernier.
Des milliers de pauvres hères s’adonnent, désarmés, à cette galère de
mineur sans casque, sans masque, sans éclairage, sans outils appropriés
et dans des boyaux à peine suffisants pour faire glisser leurs corps
décharné et faire remonter en surface le minerai arraché aux veines de
plus en plus profondes, de plus en plus risquées.
Bien sûr, il s’agit de ceux dont la santé n’a pas encore été minée par
la silicose, la maladie professionnelle incurable et inévitable pour
tous ceux qui sont descendus au fond de la mine, quand celle-ci avait
une présence formelle et visible.
Jadwane et Hassan, les deux jeunes
hommes de moins de trente ans engloutis dans le maelstrom d’un courant
d’eau intempestif à près de cent mètres sous terre, vendredi dernier, ne
sont que deux nouveaux noms qui viennent s’ajouter à ce long mémorial
des martyrs du charbon honni et si recherché, au prix de précieuses
vies, lorsque tous les autres moyens de subsistance sont devenus hors de
portée.
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