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mercredi 27 décembre 2017

Jérada: pourquoi la mine a été fermée et les promesses non tenues...

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Mardi 26 décembre 2017 à 11h22
 
Jérada: pourquoi la mine a été fermée et les promesses non tenues...

Plusieurs milliers de personnes ont accompagné les dépouilles mortelles des deux jeunes lundi 25 décembre 
Les larmes mettront un peu plus de temps à sécher que l’encre des promesses dont les orphelins de la mine sont abreuvés ces jours-ci, comme chaque fois qu’ils enterrent un ou plusieurs des leurs, morts dans la violence des fosses creusées à mains nues à la recherche des restes d’anthracite, vendus pour une bouchée de pain.

Infernal cercle vicieux dans lequel la population de la ville, notamment les plus jeunes, est enserrée depuis maintenant près de vingt ans, depuis que les Charbonnages du Maroc (CDM) ont mis la clé sous la porte, à la fin des années quatre-vingt-dix du siècle dernier.
Des milliers de pauvres hères s’adonnent, désarmés, à cette galère de mineur sans casque, sans masque, sans éclairage, sans outils appropriés et dans des boyaux à peine suffisants pour faire glisser leurs corps décharné et faire remonter en surface le minerai arraché aux veines de plus en plus profondes, de plus en plus risquées.
Bien sûr, il s’agit de ceux dont la santé n’a pas encore été minée par la silicose, la maladie professionnelle incurable et inévitable pour tous ceux qui sont descendus au fond de la mine, quand celle-ci avait une présence formelle et visible.
Jadwane et Hassan, les deux jeunes hommes de moins de trente ans engloutis dans le maelstrom d’un courant d’eau intempestif à près de cent mètres sous terre, vendredi dernier, ne sont que deux nouveaux noms qui viennent s’ajouter à ce long mémorial des martyrs du charbon honni et si recherché, au prix de précieuses vies, lorsque tous les autres moyens de subsistance sont devenus hors de portée.


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