samedi 6 avril 2019

Comment les médias pro-gouvernementaux du Maroc utilisent les “fake news” pour cibler et faire taire les militants rifains

Le militant emprisonné Nasser Zefzafi diffamé par les médias marocains

Manifestants d'un sit-in à Imzouren, à 14 km de la ville d'Al-Hoceima dans la région du Rif. Photo : AlhoceimasOfficiel, utilisée avec autorisation.
Cet article est le premier d'une série de deux sur la répression des médias et les “infox” au Maroc. Il a été écrit en collaboration avec Access Now.
En septembre 2018, Nasser Zefzafi, le leader emprisonné du mouvement protestataire Hirak dans la province du Rif, a été nominé pour le prestigieux Prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen. Cette récompense annuelle a été créée en 1988 pour honorer les personnes ‘’qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l'homme dans le monde’.’
Zefazfi purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour son rôle de meneur dans les manifestations du Hirak. Le mouvement contestataire a commencé à gagner du terrain après la mort de Mohsin Fekri, un vendeur de poissons dont la marchandise avait été confisquée par la police à Al Hoceima le 29 octobre 2016. Quand le jeune homme avait tenté de récupérer son poisson, il avait été happé par la benne d'un camion de ramassage d'ordures.
Zefzafi était sur la liste des trois finalistes du Prix Sakharov, mais ce n'est pas lui qui l'a remporté. Le prix a été attribué au cinéaste et écrivain ukrainien Oleg Sentsov.
Après l'annonce du lauréat le 25 octobre, le site marocain d'information Cawalisse publia un article inventé prétendant que le parlement européen “retirait le nom de Zefzafi de la liste des lauréats’’ parce qu'il était un “criminel sans rapport avec les droits humains”.

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