Pas moins de 1395 enfants étaient sous les verrous en 2018 et plus de
3300 enfants dans des situations difficiles étaient confiés à des
centres de protection pour l’enfance. Et ce, malgré l’évolution
importante qu’a connue le Maroc en termes de protection des enfants sur
le plan législatif.
C’est ce qui découle de l’intervention du procureur général du Roi
près la Cour de cassation, président du Ministère public, Mohamed
Abdennabaoui, lors d’une rencontre nationale tenue les 12 et 13 novembre
à Salé sous le thème «Des alternatives de l’incarcération des enfants
confrontés à la loi», rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition
du jeudi 14 novembre.
Intervenant en cette occasion, le président du parquet a plaidé pour
des solutions alternatives à l’incarcération des mineurs. L’idéal, pour
lui, serait de les maintenir dans leurs foyers familiaux ou sous un
contrôle judiciaire, mais loin des établissements carcéraux en attendant
l’arrivée des peines alternatives.
Pour une «justice amie des enfants»
Selon Mohamed Abdennabaoui, les services concernés examinent
actuellement des alternatives au placement en détention des enfants
qu’ils soient victimes, délinquants, dans une situation difficile ou de
négligence de la part de leurs parents.
Pour le procureur général du Roi près la Cour de cassation, les
mécanismes de la justice devraient chercher avant tout l’intérêt
supérieur des enfants «hors la loi», et ce, «afin de faire le pas vers
ce qu’on appelle une «justice amie des enfants, dans laquelle les
systèmes de justice interagissent avec les besoins des enfants».
Abdennabaoui a insisté sur l’importance d’adapter les procédures
judiciaires aux circonstances particulières de l’enfant à l’aune de son
intérêt supérieur. Ce qui suppose, soutient-il, son maintien dans son
environnement qui le protégerait naturellement à savoir sa famille.
Mohamed Abdennabaoui estime que chaque séparation du milieu familial
exposerait l’enfant à de multiples préjudices et menacerait son avenir.
Le Président du parquet général a affirmé qu’il a donné ses
instructions via des circulaires envoyées aux juges et des formations
organisées au profit de ces derniers pour que le placement dans des
établissements pénitentiaires ne doive intervenir qu’en dernier
recours.
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