C’était il y a dix ans. Des milliers de Sahraouis avaient installé un campement à Gdeim Izik, près de Laâyoune au Sahara occidental. Ils protestaient contre les discriminations des autorités marocaines à leur encontre, tel un soubresaut avant-coureur des printemps arabes qui s’apprêtaient à déferler dans le monde arabo-musulman. Le Maroc est la puissance occupante de ce vaste territoire au statut non réglé depuis le départ des colons espagnols il y a 45 ans.

Le 8 novembre 2010, des affrontements violents eurent lieu lorsque les forces de l’ordre marocaines procédèrent sans ménagement au démantèlement du camp. Bilan : treize morts dont onze policiers marocains et plus de 300 arrestations. Vingt-cinq Sahraouis, militants politiques, défenseurs de droits humains, dits du « groupe de Gdeim Izik » furent condamnés à de lourdes peines par un tribunal militaire en février 2013. Dix-neuf d’entre eux, recondamnés par la cour d’appel de Rabat en 2017, croupissent toujours en prison.