Didier Reynders : ce que tout parlementaire européen doit savoir
Ali Aarrass torturé (image d'une vidéo montrée au tribunal de première instance de Bruxelles en 2014) |
La nomination de
Didier Reynders en tant que commissaire européen à la Justice « avec pour
mission les Droits fondamentaux et la défense de l’État de droit » est une
gifle magistrale à toutes celles et tous ceux qui l’ont croisé sur le chemin de
la défense des droits de l’homme en Belgique.
À l’annonce de sa
nomination, Didier Reynders, dont le nom a été cité dans des affaires comme le Kazakhgate,
la loi sur la transaction pénale, la gestion des fonds libyens et, tout
récemment, le blanchissement d’argent et de corruption au Congo, a déclaré : « L'Union
(européenne) n'est pas uniquement un grand marché : il faut une
surveillance des droits fondamentaux et de la séparation des pouvoirs,
comparable à celle déjà appliquée aux finances ». Commencer par
aborder la question des droits de l’homme en prenant le libre marché et le monde
financier comme référence en dit beaucoup sur Reynders. C’est ce monde qu’il
connaît le mieux et les intérêts économiques et financiers ont toujours été sa
première préoccupation. On pourrait déjà s’interroger : si les droits de
l’homme en Europe seront surveillés comme le sont les multinationales et les
banques, ça promet.
Dorénavant, Reynders
se chargera d’un "rapport annuel objectif" sur ces questions,
dans lequel la situation de chaque État membre devra être analysée « sur
pied d'égalité et de manière impartiale ». Comme on le verra, là
aussi, on ne peut qu’avoir des doutes sur « l’objectivité et
l’impartialité » de monsieur Reynders dans l’évaluation des droits de
l’homme. Lui qui n’a jamais voulu écouter les rapports des instances onusiennes
ou des organisations comme la Ligue des droits humains ou Amnesty international,
que ce soit dans le dossier d’Ali Aarrass, de Wafi Kajoua ou de Mustapha Awad.
Quelques faits sur
Monsieur Reynders qui auraient leur place dans « un rapport
objectif » sur les droits de l’homme en Belgique.
On sait que Didier
Reynders s’est toujours montré un des plus fidèles soldats des États-Unis et de
l’OTAN dans la Global War on terror déclenchée par Georges Bush, en acceptant,
avec son collègue à la Défense, quasi toutes les demandes des États-Unis sur
l’engagement militaire de la Belgique dans cette guerre. La défense de la paix
et le refus de soutenir les guerres américaines sans fin, comme la guerre en
Afghanistan qui dure depuis 18 ans, ne font-ils pas partie des qualités
nécessaires d’un commissaire européen à la justice et à la défense des droits
de l’homme ?
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