APS, 4 février 2021

Les prisonniers civils sahraouis du groupe  Gdeim Izik ont entamé, hier, une grève de la faim pour une durée de 48 heures, dans nombre de prisons de l’occupant marocain, dans le cadre du 3e mouvement de protestation du genre organisé depuis 22 jours, en solidarité avec leur codétenu, Mohamed Lamine Abdine Heddi.

Selon l’agence de presse sahraouie (SPS), la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les geôles marocaines a indiqué que «cette 3e grève de la faim intervenant en quelques semaines, vient en soutien et en solidarité avec leur codétenu, Mohamed Lamine Abdine Heddi».

Ce dernier est en grève de la faim ouverte depuis le 13 janvier dernier, «en protestation contre les conditions déplorables de sa détention dans les geôles de l’occupant marocain et les mauvais traitements et sévices qui   lui sont infligés».

Cette 3e action de protestation intervient aussi pour «contester le ciblage systématique et le harcèlement des détenus sahraouis par l’administration pénitentiaire marocaine et protester contre le déni qu’oppose l’Etat marocain aux revendications légitimes de Mohamed Lamine Abidine Heddi pour son transfert vers une ville sahraouie». Les prisonniers civils sahraouis du groupe Gdeim Izik visent, à travers ces actions de solidarité et de protestation, à «soutenir leur compagnon dans sa bataille, tout en sensibilisant sur leurs conditions carcérales pénibles depuis 10 années passées dans différentes geôles marocaines».

Les prisonniers civils sahraouis entendent également faire prévaloir «leur droit légal et légitime au transfert dans des prisons plus proches de leurs familles».

Ils ont également dénoncé le fait que l’Etat marocain et son administration pénitentiaire n’aient pas pris en considération les appels des organisations et des associations de défense des droits de l’homme à assurer la protection et l’intégrité physique du prisonnier Abdine, et ce, en dépit des inquiétudes exprimées par sa famille quant aux répercussions de la grève de la faim ouverte observée par leur fils.

Les prisonniers civils sahraouis du groupe Gdeim Izik croupissent dans les prisons marocaines, après avoir écopé des peines «lourdes et injustes» allant de 20 ans de prison jusqu’à la perpétuité, suite à leur opposition au démantèlement du camps des réfugiés sahraouis par les forces marocaines dans la région de Gdeim Izik en novembre 2010.

Ces peines ont été prononcées lors de procès sommaires organisés du 26 décembre 2016 au 17 juillet 2017, dans la ville de Salé, selon des témoignages d’organisations des droits de l’homme, telles que Humain Rights Watch et Amnesty International.