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vendredi 6 juillet 2018

Hirak du Rif : Le journaliste Hamid El Mahdaoui fera appel de son jugement

Hirak du Rif : Le journaliste Hamid El Mahdaoui fera appel de son jugement
Source : LesInfos.ma
03/07/2018 11:30

Condamné à trois ans ferme et 3.000 dirhams d’amende, le directeur du site « Badil.info » fera finalement appel de son jugement. Retour sur un cas qui suscite bien des polémiques.  


L’épouse du directeur du site d’information « Badil » avait d’abord annoncé que son mari n’allait pas faire appel de son jugement, mais ses avocats – Me Mohamed El Haini et Me Habib Hajji - ont affirmé le contraire, lundi soir sur un post Facebook. La condamnation de Hamid El Mahdaoui, jugée très lourde, suscite l’indignation tant dans les milieux des médias qu’associatifs et l’appel pourrait peut-être faire basculer les choses.
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Amnesty international monte au créneau 

Poursuivi indépendamment des acteurs du Hirak pour « non-dénonciation d’une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’Etat », le fondateur du site d’information « Badil » a écopé de trois ans de prison ferme et 3.000 dirhams d’amende. Une surprise pour Amnesty International. Ainsi, Yasmina Kacha, chercheuse pour l’organisation internationale et directrice du bureau Afrique du Nord à Reporters sans frontières explique que cette condamnation montre que la situation au Maroc est extrêmement difficile pour les journalistes. « Lorsqu’il a été annoncé que son dossier était séparé des autres jugements, on s’attendait à ce qu’il soit libéré », s’étonne la chercheuse auprès de nos confrères de Libération. « Il est maintenu en détention à l’isolement depuis bientôt un an, il a mené plusieurs grèves de la faim et on le condamne pour avoir parlé au téléphone et avoir reçu des appels de sources potentielles. C’est le choc ».
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Propos insensés 

En effet, la justice marocaine a procédé à l’arrestation du journaliste sur la base de sept conversations téléphoniques dans lesquelles Hamid El Mahdaoui s’était entretenu avec un certain Ismaïl Bouazzati, ressortissant marocain originaire d’Al Hoceïma et établi à Amsterdam. Dans ces communications, Ismaïl Bouazzati avait fait part de son souhait d’introduire des armes et des chars d’assaut sur le territoire marocain, des propos que le patron de « Badil » a jugés complètement insensés expliquant qu’il n’a, de ce fait, rien caché aux autorités. Lors de son audience le 27 juin dernier, le journaliste a refusé que les enregistrements téléphoniques soient réécoutés.
Hamid El Mahdaoui a été arrêté le 20 juillet 2017 à Al Hoceïma, alors en pleine révolte, avec d’autres acteurs de la contestation. Il a été condamné une première fois à trois mois de prison ferme pour « incitation d’individus à commettre des délits par des discours et des cris dans des lieux publics », avant que l’affaire des échanges téléphoniques ne vienne alourdir sa peine. Il est à rappeler que le journaliste n’est pas à sa première condamnation. À l’origine de révélations sur la mort de Karim Lachgar – il avait expliqué que l’activiste avait été victime de torture dans un commissariat en 2014 - il avait déjà été condamné à quatre mois de prison pour diffamation.
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