Par Karima Bennour, octobre 2018
La vice-présidente du Parlement européen (PE), Heidi Anneli Hautala, a appelé jeudi les députés européens à rejeter l’accord de pêche UE-Maroc, dans lequel la Commission européenne inclut le Sahara occidental, en violation flagrante de la Légalité internationale, le Droit européen et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
La vice-présidente du Parlement européen (PE), Heidi Anneli Hautala, a appelé jeudi les députés européens à rejeter l’accord de pêche UE-Maroc, dans lequel la Commission européenne inclut le Sahara occidental, en violation flagrante de la Légalité internationale, le Droit européen et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Après avoir dénoncé la position de la Commission de l’Union européenne, à
l’égard du conflit opposant le Front Polisario et le Maroc, sur le
Sahara occidental, en évoquant «la complicité discrète de l’UE avec la
force d’occupation illégale (Maroc/ndlr) de la dernière colonie en
Afrique» la vice-présidente du PE, Heida Anneli Hautala a averti sur la
portée et les conséquences de la persistance de l’UE à faire fi de la
Légalité internationale et le Droit européen, dans ses relations avec
Rabat.
Elle soulignera, en effet, que les actions menées par la Commission
européenne et le Maroc, visant le maintien de « l’exploitation illégale
» des ressources naturelles du peuple sahraoui, en violation des arrêts
prononcés par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE),
l’eurodéputée, membre de la Ligue verte finlandaise, Heidi Anneli
Hautala souligne que «la réputation du Parlement européen et le destin
du peuple sahraoui sont en jeu».
Pour la vice-présidente du PE, le souci premier de la commission de
l’UE, est «de donner la priorité absolue à la préservation de ses
relations avec son partenaire à Rabat , plutôt que de se conformer»
souligne-t-elle «à la décision de la CJUE et de négocier un accord
séparé avec le Front Polisario, représentant unique et légitime du
peuple du Sahara occidental reconnu par les Nations unies» a écrit, Mme
Heidi Anneli Hautala, dans une tribune publiée jeudi sur le site
Eurobserver.
Sur les conditions ayant accompagné les consultations de la commission
de l’UE, avec le Maroc, pour le renouvellement de l’accord de pêche
UE-Maroc, la responsable du Parlement de l’UE, souligne que «la grande
majorité des parties prenantes consultées était composée de Marocains ou
de représentants locaux ayant un intérêt direct à préserver le statu
quo» a affirmé la vice-présidente du PE.
Dans le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental,
remis au Conseil de sécurité, Guterres a abordé la violation des
droits de l’Homme des Sahraouis, par l’occupant marocain, qui d’ailleurs
par son système politique colonial au Sahara occidental est en
violation des Droits du peuple sahraoui, depuis 1975, et de la Charte et
des principes de L’ONU. Guterres note dans son rapport, en ce qui
concerne les droits des Sahraouis à disposer de leurs richesses
naturelles que «des représentants de la société civile se sont dits
préoccupés par les projets de développement financés par le Maroc dans
le Territoire (Sahara occidental : NDLR, affirmant, qu’ils ne
bénéficiaient pas à la population sahraouie de souche».
Poursuivant dans son rapport il dira que ces représentants «ont souligné
que les «élus» du territoire ne représentaient pas le peuple sahraoui,
dans sa totalité» a-t-il indiqué, ajoutant plus loin qu’«ils ont exprimé
leur frustration face à la politique discriminatoire dont ils faisaient
les frais en tant que Sahraouis». Indiquant dans son rapport que «les
élus» dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine «ne
représentaient pas le peuple sahraoui» mais plutôt, mentionne Guterres,
«les intérêts d’une élite minoritaire», notamment les colons marocains,
comme ce fut le cas, lors de l’ère des ex-systèmes politiques coloniaux
qu’a connu l’Histoire de la colonisation, à travers le monde, pour ne
citer qu’en Afrique et en Asie. Pis encore, pour maintenir son système
colonial au Sahara occidental, Outre que Rabat tergiverse avec l’aide de
ses soutiens, principalement de celui du membre permanent au Conseil de
sécurité, la France, Rabat vient d’être encore une fois, épinglé, sur
ces violations du Mandat de la mission des Nations unies pour
l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso).
Se référant aux conclusions de l’examen indépendant des opérations de la
mission onusienne, commandé par l’ONU et qui a été mené par l’experte
indépendante Diane Corner, Guterres a, dans son rapport précité, pointé
du doigt les entraves du Maroc, au travail et à la mission de la
Minurso. Pour le SG de l’ONU, Rabat doit cesser à «insister pour que les
véhicules de la Minurso portent des plaques d’immatriculation
marocaines et non pas de l’ONU et pour que les passeports soient
tamponnés à Laâyoune (ville du Sahara occidental sous occupation
marocaine : NDLR) ».
Aussi le rapport accable l’occupant marocain, sur ses agissements et
violations, citant,entre autres, les six violations de l’accord
militaire n°1 par l’Armée royale marocaine, qui viennent s’ajouter aux
dix violations relevées, dont deux avaient un caractère général, trois
consistaient en ce que l’accord militaire N°1 définit comme des
«renforcements tactiques » ainsi que la violation de la liberté de
mouvement, détaille le rapport de l’ONU.
Par Karima Bennour,Le Courrier d'Algérie, octobre 2018
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