lundi 18 mars 2019

Au Maroc, les femmes n'ont que les trois quarts des droits des hommes, selon la Banque mondiale


Peut mieux fair

DZarzycka via Getty Images
SOCIÉTÉ - 
Si le Maroc se situe autour de la moyenne mondiale en terme d’égalité des droits entre hommes et femmes, il a encore du chemin à parcourir avant d’atteindre la parité totale. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale publié le 27 février et intitulé “Les femmes, l’entreprise et le droit 2019: une décennie de réformes”, le royaume obtient un score de 73,13 sur 100 en matière d’inclusion économique des femmes (contre 74,71 au niveau mondial).
Autrement dit, les Marocaines n’ont que les trois quarts des droits reconnus à leurs compatriotes selon l’étude qui a noté 187 pays en fonction de huit indicateurs, sur une période de dix ans.
Possibilité de se mouvoir ou de créer une entreprise sans l’accord d’un tuteur, se marier ou avoir des enfants sans contraintes légales, exercer des fonctions égales aux hommes, être protégée contre le harcèlement sexuel au travail, pouvoir hériter comme un homme, gérer des actifs, toucher une pension de retraite... De nombreux paramètres ont été pris en compte pour calculer l’indice global d’équité entre hommes et femmes.
Si le Maroc obtient des bons scores (100 sur 100) concernant la possibilité pour les femmes de se mouvoir librement, de commencer un travail sans entrave ou de diriger un business, il est un peu à la traîne concernant les contraintes liées à la maternité (80 sur 100) et l’accès à une pension de retraite (75 sur 100), et encore plus en matière de salaire (50 sur 100), de mariage (40 sur 100) ou encore de gestion des actifs (40 sur 100).

Indice global 73.13
Se mouvoir 100
Commencer un travail 100
Être payé 50
Se marier 40
Avoir des enfants 80
Diriger une entreprise 100
Gérer des actifs 40
Avoir une pension de retraite 75
Dans le détail, les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes lorsqu’il s’agit de travailler dans certaines industries, de pouvoir obtenir un jugement de divorce, de se remarier ou d’être protégée contre la violence domestique. Aussi, les filles n’ont pas les mêmes droits que leurs frères en matière d’héritage, de même que les veuves n’ont pas les mêmes droits que leurs conjoints pour hériter.
Malgré ces différentes entraves, le Maroc n’est pas trop mal loti par rapport aux autres économies de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Celle-ci affiche en effet le score moyen le plus faible du monde en matière d’égalité entre hommes et femmes, avec un indice de 47,37, indique la Banque mondiale. C’est aussi la région dont la moyenne progresse le moins vite, même si 19 réformes ont été introduites depuis dix ans pour améliorer l’égalité entre hommes et femmes.
Au niveau mondial, six pays (la Belgique, le Danemark, la France, la Lettonie, le Luxembourg et la Suède) obtiennent la note maximale de 100, “signe qu’ils reconnaissent les mêmes droits aux femmes et aux hommes dans les domaines analysés”, indique la Banque mondiale. Il y a dix ans, aucune économie ne pouvait se targuer d’obtenir cette note.
“Si les femmes pouvaient, comme les hommes, exprimer tout leur potentiel, le monde serait à la fois plus équitable et plus prospère”, estime, dans un communiqué de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva, présidente par intérim de l’institution financière. “Les progrès sont là, mais ils sont encore trop lents, car 2,7 milliards de femmes se heurtent toujours à des obstacles juridiques qui limitent leurs options par rapport aux hommes.

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