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dimanche 23 juillet 2017

Démantèlement du camp de Gdeim Izik : la défense des Sahraouis dénonce un « procès politique »



Vingt(-cinq) militants viennent d’être condamnés pour le « meurtre » d’onze membres des forces de l’ordre marocaines en novembre 2010.


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Le 13 mars 2017, devant la cour de Sale, près de Rabat, où s’est déroulé le procès des 25 Sahraouis accusés du « meurtre » de 11 policiers lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010.

Le camp de Gdeim Izik, crée en octobre 2010, a été violemment démantelé par les forces de l’ordre marocaines un mois plus tard, le 8 novembre. Situé à 12 km de Laayoune, la ville principale du Sahara occidental annexé par le Maroc en 1975, le camp avait été édifié dans le désert pour protester contre les mauvaises conditions socio-économiques, et a compté jusqu’à 15 000 personnes. Les affrontements qui ont accompagné son évacuation furent les plus graves depuis le cessez-le-feu de 1991 : onze membres des forces de l’ordre et deux civils furent tués.

 

Les autorités marocaines ont alors procédé à une vague d’arrestations au cours de laquelle des centaines des Sahraouis ont été molestés. Vingt-cinq d’entre eux, dont l’un est en fuite, ont été inculpés pour le « meurtre » des policiers. Un tribunal militaire a prononcé en 2013 des peines de prison allant jusqu’à la perpétuité, avant que la Cour de cassation n’annule cette décision en juillet 2016. Les accusés, leurs proches et plusieurs associations internationales de défense des droits de l’homme avaient à l’époque dénoncé « de graves irrégularités » dans la procédure, estimant notamment que les aveux des prévenus avaient été extorqués par la force. La cour d’appel de Rabat a été désignée pour rejuger l’affaire, et le procès s’est tenu en mars 2017.
Ingrid Metton est l’un des trois avocats français qui ont défendu les accusés du procès de Gdeim Izik. Elle dénonce un « système judiciaire défaillant », et un procès au cours duquel, selon elle, le droit à la défense n’a pas été respecté.

Pour quelle raison la Cour de cassation a-t-elle annulé la décision du tribunal militaire ?
Ingrid Metton : Il n’y avait aucune preuve matérielle des meurtres, le chiffre même du nombre de morts est passé de neuf à onze, et on n’a jamais obtenu le nom des victimes. C’est-à-dire qu’en 2013, 24 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à la perpétuité sans aucune preuve et sans l’identité des victimes. Cela peut paraître incongru, mais, au niveau du droit, c’est une aberration totale. On ne peut pas condamner quelqu’un pour meurtre sans preuve.

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