Communiqué LDH
Le
Premier ministre et son ministre de l'Intérieur ont présenté, le
mercredi 12 juillet, les grandes lignes de ce que devrait être le
prochain projet de loi sur les réfugiés et les migrants. La Ligue des
droits de l'Homme (LDH) considère que, comme on pouvait le craindre
après les paroles outrancières de Gérard Collomb sur les associations
agissantes à Calais, le gouvernement et le Président n'ont manifestement
rien compris à la situation des personnes qui cherchent aide et refuge
dans les pays de l'UE.
On
avait cru comprendre après quelques déclarations de campagne, qu'il y
aurait un certain rééquilibrage. Las, ce n'était que des éléments de
langage, de ces mots lancés dans le vent pour capter les voix. Car
d'équilibre entre humanité et fermeté, il n'y aura point ! Accueillir
des réfugiés ? Oui, un peu, mais celles et ceux qui le méritent.
Accroître le nombre de places d'accueil ? Oui, mais pour mieux garder
sous contrôle. Diminuer le temps d'attente du titre de séjour ? Oui,
mais pour reconduire plus vite à la frontière. Modifier la convention de
Dublin ? Oui, mais pour l'aggraver en fixant définitivement le
demandeur au pays de déposition de la demande. Mieux instruire les
demandes ? Oui, pour faire le tri entre les réfugiés, réputés légitimes,
des migrants dont les motifs ne sont qu'économiques. Promouvoir une
politique commune européenne ? Oui, mais si elle ne contrecarre en rien
la fermeture du territoire, même si cela revient à abandonner d'autres,
telles la Grèce et l'Italie, à leur propre sort.
La LDH dénonce non seulement les mots utilisés, comme cette fameuse expression « dissuasion migratoire
», mais surtout l'analyse qui explique que de telles choses puissent
être dites. C'est ce que montre, à l'évidence, l'incroyable incohérence
qui consiste à prôner le développement dans les pays d'origine pour «
tarir » les flux vers les pays d'accueil tout en diminuant les aides
publiques à ces pays.
Au
lieu de comprendre que c'est l'instabilité du monde qui est à la base
des mouvements migratoires, le gouvernement s'enfonce dans la classique
inversion entre les causes des migrations et leurs conséquences. La LDH
considère que le projet de loi annoncé révèle que le gouvernement n'a
en réalité pas de politique des migrations, juste le choix de
l'aggravation de la répression et de la négation des droits.
Paris, le 13 juillet 2017.
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