Pages

lundi 24 juillet 2017

La couverture de la révolte du Rif entravée par les autorités marocaines

 23 juillet 2017

Depuis le début du mouvement de contestation dans le nord du Maroc en octobre 2016, Reporters sans frontières (RSF) a recensé de nombreuses violations de la liberté d’informer. L’organisation dénonce l’attitude des autorités marocaines qui entravent délibérément le travail des journalistes nationaux et étrangers couvrant les manifestations du Rif.

“La situation des journalistes marocains et étrangers couvrant les événements dans le nord du Maroc ne cesse de se dégrader. À vouloir empêcher la couverture médiatique de la révolte du Rif, les autorités marocaines font peu à peu de cette région une zone de non-droit à l’information indépendante, dénonce Yasmine Kacha, directrice du bureau Afrique du Nord de RSF. Reporters sans frontières appelle par ailleurs les autorités marocaines à libérer tous les journalistes-citoyens arrêtés et à condamner l’ensemble des agressions physiques commises contre les professionnels de la presse qui ne font, en couvrant ces manifestations, que leur travail.”


Le 20 juillet, Hamid El Mahdaoui, directeur du site d’information Badil.info a été arrêté alors qu’il filmait le déroulement des rassemblements d’Al-Hoceïma, interdits quelques jours plus tôt par les autorités. Il comparaîtra devant le procureur du Roi auprès du tribunal de première instance d'Al Hoceïma aujourd’hui, 22 juillet.

Selon l’Agence France Press (AFP) et de nombreux observateurs sur place, la connexion internet a été également ralentie, parfois interrompue, et le réseau téléphonique perturbé dans toute la ville, ce qui a compliqué le travail des journalistes sur place.

Journalistes-citoyens derrière les barreaux

Ces incidents sont les derniers en date et s‘ajoutent à ceux déjà répertoriés par les équipes de Reporters sans frontières. Depuis le 26 mai dernier, 7 journalistes-citoyens et collaborateurs de médias ont été arrêtés dans la région d’Al-Hoceïma, pour leur couverture du Hirak, nom donné au mouvement de contestation populaire qui a éclaté en octobre 2016 dans la région du Rif. L’un d’entre eux, Mohamed El Hilali, directeur du site d’information en ligne Rif Press - qui a été fermé- a d’ores et déjà été condamné à 5 mois de prison fermes pour “insultes aux agents publics durant l’exercice de leur fonction et “manifestation sans autorisation préalable”.


Six autres journalistes-citoyens, Mohamed Al Asrihi et Jawad Al Sabiry collaborent régulièrement pour le média en ligne Rif24, Abd Al Ali Haddou, animateur de la web TV AraghiTV, Houssein Al Idrissi, photographe de Rif Press, Fouad Assaidi, animateur de la page Facebook AwarTV, Rabiaa Al Ablak, contributeur du site Badil.info sont quant à eux actuellement en détention provisoire à Casablanca, dans l’attente de leurs procès. 

Lire l'article:

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire