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dimanche 30 juillet 2017

Pour répondre au Hirak, changement majeur dans la structure du discours


Salaheddine Lemaizi

Victoire n°1 : Le hirak concurrence le roi sur son espace médiatique
Le timing. Dans cette séquence de la « Fête du trône » le roi a été toujours maître du « temps » politique. Or cette année, il a bien été obligé de diffuser un jour avant la Fête du trône son discours pré-enregistré. En concurrence avec le Hirak, le monarque devait occuper l’espace médiatique le plus longtemps possible.

 
Victoire n°2 : Un roi sans propositions face à un Hirak revendicatif

Le ton. Ce discours est une longue série de justifications, d’accusations, de reproches, de questionnements, avec un brin de fébrilité. Certes, ce discours s’inscrit dans le style de ses récentes sorties faites de formules « chocs », sauf que cette année, les citoyens s’attendaient à des réponses, des annonces, des projets, des décisions…Même les "ultras" du régime s’attendaient à du concret, ils sont restés sur leur faim.


Victoire n°3 : Pour répondre au Hirak, changement majeur dans la structure du discours

Les thèmes. C’est la plus grande victoire symbolique du Hirak. Le discours de la "Fête du trône" est nodal dans la prise de parole publique royale durant l’année. Habituellement, ce discours-bilan est structuré autour de : Economie-social-politique-Sahara-International. Exception 2017: La situation au Rif s’est accaparée ce discours. Cette année, il s’est transformé en une réponse à cette petite crise (restons lucide) que vit le régime. En choisissant de ne pas faire de sortie réservée exclusivement au Hirak, Mohammed VI cède son MOMENT de communication politique annuelle à ce Hirak et rien que le Hirak. En soi, c’est une ENORME victoire dans ce bras de fer salutaire.

 Victoire n°4 : Un discours défensif et un mauvais choix tactique.
Sur la défensive. Ce que je retiens de ce discours ce sont ses réponses sur le déni de « l’approche sécuritaire » et sur les supposés « divisions au sein du régime ». Et sur ces deux points, Mohammed VI s’est senti obligé de faire des mises au point défensives.
Précisons une chose: Malgré ses attaques répétées contre les « acteurs politiques » ou « les nihilistes »  le style de l’actuel roi n’est finalement pas si belliqueux, en comparaison à Hassan II. Mohammed VI préfère la prudence et les mots feutrés. Or, dans ce discours, il a tenté de sortir de ses gonds pour répondre aux attaques le visant, lui et ceux qui gèrent à ses côtés le pays (El Himma, Hamouchi, Majidi, Mansouri). Dans ce jeu, il a été pris au piège. Durant ce match, sa défense était piteuse, avec un mauvais choix tactique.

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