Depuis
neuf mois, le Rif manifeste. Aux slogans sociaux ont succédé ceux pour
la libération des militants emprisonnés. Ce 20 juillet, les autorités
ont répliqué par des coups de bâton et des gaz lacrymogènes.
Plusieurs
possibilités s’offraient au pouvoir marocain jeudi 20 juillet. Laissez
descendre dans la rue d’Al-Hoceima les manifestants et attendre
l’essoufflement du mouvement. Ou répondre favorablement à certaines
revendications, espérant faire redescendre la pression un peu plus vite.
C’est finalement la manière forte qui a été choisie : cette manifestation annoncée dès la fin du mois de mai comme le nouveau point fort du mouvement social qui agite la région a été un jouet entre les mains des forces de l’ordre.
Face
aux centaines de policiers et militaires déployés dans la ville et ses
alentours, les manifestants ont résisté le plus longtemps possible,
martelant leurs slogans. "Liberté, dignité", "Libérez les prisonniers",
"Vive le Rif" ou encore "Manifestation pacifique", ont-ils chanté, en
famille, entrecoupés par les tirs de lacrymogènes et les assauts
policiers.
"Tout manque !"
Depuis neuf mois et la mort de Mouhcine Fikri,
un grossiste de poissons écrasé dans une benne à ordure sous l’œil des
policiers, les Rifains réclament sans relâche l’attention des pouvoirs
publics sur leur région déshéritée. Chômage et travail précaire, système
de santé défaillant, école supérieure inexistante… tout manque ! "Les
gens ici n’ont rien, pas de travail pour leurs enfants, pas d’université
où ils pourraient étudier, pas de bourse pour leur permettre de le
faire dans une autre région, pas d’hôpital fonctionnel non plus pour les
parents âgés", explique Fatima :
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