Avec
1200 km de côtes, le Sahara-Occidental (SO) détient des ressources
halieutiques, minières et pétrolières qui attirent les convoitises, au
premier rang desquels figure le Maroc. Après avoir été colonisé en 1884
par l’Espagne, le Royaume s’est approprié le SO en 1975. Il l’a fait en
même temps qu’il annexait ce territoire considéré comme « non autonome » depuis le vote de la résolution 2072 à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1965. Divisée, la « communauté internationale »
a laissé le Maroc prendre possession de ce territoire de deux cent
soixante-dix mille kilomètres carrés « frontalier » de la Mauritanie, de
l’Algérie et du Maroc. Depuis, le Front Polisario dénonce les « pillage » incessants des ressources et le mépris du « peuple du Sahara occidental ». À
travers un reportage en 4 volets, le JI tente de revenir sur l’histoire
du conflit. Dans ce deuxième article, il est question de la violation
des droits de l’Homme dans les territoires revendiqués par la RASD.
Après le mouvement des « printemps arabes » en 2010 et 2011, le Maroc a adopté une nouvelle constitution,
représentant une réelle avancée en matière de droits humains et de
libertés dans le pays. Mais pour une grande partie de la population
sahraouie, ils sont bafoués et ne représentent qu’un idéal lointain.
Ainsi, la liberté d’expression, d’association et de réunion est à la
fois reconnue comme principe et paradoxalement restreinte
constitutionnellement. La constitution empêche la création de partis
politiques qui peuvent porter atteinte à "l’intégrité du territoire" et à
l’unité nationale par l’article 7.
Les partis sahraouis en faveur de l’autodétermination n’ont donc pas
d’existence légale. Les rassemblements ne sont pas autorisés, les
manifestants arrêtés et souvent torturés. L’accès aux territoires
revendiqués est souvent restreinte pour les journalistes étrangers, les
défenseurs des droits de l’homme et les militants. De plus, les
expulsions sont y sont fréquentes.
Une avancée a néanmoins été soulignée : en 2015, l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme a été officiellement autorisée. C’est la première fois qu’une association plus ou moins favorable au droit à l’autodétermination a été reconnue au Maroc par les autorités centrales.
Une avancée a néanmoins été soulignée : en 2015, l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme a été officiellement autorisée. C’est la première fois qu’une association plus ou moins favorable au droit à l’autodétermination a été reconnue au Maroc par les autorités centrales.
Des violences fréquemment commises contre les Sahraouis
Les observateurs internationaux et d’organisations internationales œuvrant en faveur des droits humains, telles qu’Amnesty International ou Human Right Watch,
dénoncent régulièrement des « traitements inhumains », ou des actes de
tortures, commis par les forces de sécurités contre la population
sahraouie.
De nombreux manifestants ont été arrêtés au cours de rassemblements en faveur de l’autodétermination, et ont ensuite été passés à tabac. Ce sont parfois des mineurs, qui sont alors relâchés au milieu du désert à plusieurs dizaines de kilomètres des villes les plus proches. Les mauvais traitements dérivent vers des actes de torture, et de nombreux anciens prisonniers racontent les coups de bâton, les menottes, les ongles arrachés, les décharges électriques ou encore les viols à la bouteille.
« Les policiers m’ont bandé les yeux. Ils m’ont menottés les poignets et les chevilles à une barre d’où ils m’ont suspendu, les bras dans le dos et le corps tourné vers le sol. L’un d’entre eux s’asseyait sur mon dos et riait. Ils m’ont roué de coups. J’avais des plaies ouvertes jusqu’aux os à cause des menottes » raconte Lamine, arrêté à Boujdour en 2013.
De nombreux manifestants ont été arrêtés au cours de rassemblements en faveur de l’autodétermination, et ont ensuite été passés à tabac. Ce sont parfois des mineurs, qui sont alors relâchés au milieu du désert à plusieurs dizaines de kilomètres des villes les plus proches. Les mauvais traitements dérivent vers des actes de torture, et de nombreux anciens prisonniers racontent les coups de bâton, les menottes, les ongles arrachés, les décharges électriques ou encore les viols à la bouteille.
« Les policiers m’ont bandé les yeux. Ils m’ont menottés les poignets et les chevilles à une barre d’où ils m’ont suspendu, les bras dans le dos et le corps tourné vers le sol. L’un d’entre eux s’asseyait sur mon dos et riait. Ils m’ont roué de coups. J’avais des plaies ouvertes jusqu’aux os à cause des menottes » raconte Lamine, arrêté à Boujdour en 2013.
Impunité des autorités et défaillances de la justice
La justice marocaine ferme le plus souvent
les yeux contre les pratiques employées contre les personnes arrêtées.
Les autorités et les forces de sécurité bénéficient d’une impunité, et
sont soutenus par une grande partie de l’administration. Ainsi, les
personnels des hôpitaux refusent de faire des examens médicaux, examens
sans lesquels il est impossible d’engager une enquête contre les
individus qui recourent à la torture. Youssef,
arrêté le 6 mai 2013 à Sidi Ifni, a déclaré avoir subi des actes de
torture. Lorsqu’il a été appelé à comparaître devant le juge à l’issu de
sa garde-à-vue, le procureur a déclaré qu’il s’était lui-même cogné
contre le mur.
Ces accusations reviennent régulièrement, tant de la part des populations sahraouies que des organisations internationales et des ONG. Sans pour autant que les autorités marocaines changent de manière significative leurs pratiques.
Ces accusations reviennent régulièrement, tant de la part des populations sahraouies que des organisations internationales et des ONG. Sans pour autant que les autorités marocaines changent de manière significative leurs pratiques.
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