Dans un rapport publié le 12 décembre dernier, qui s'accompagne désormais de preuves en images, Amnesty international accuse les gouvernements européens de se rendre complices des violations des droits humains des réfugiés et des migrants perpétrées par la Libye.
Ils pensaient être secourus puis conduits
vers les frontières européennes. Mais ces migrants, dont l'embarcation
sommaire s'apprêtait à couler, ont été repêchés par des garde-côtes libyens
dont la violence est sans équivoque. Sur ces images filmées par l'ONG
allemande Sea-Watch, on peut en effet voir un homme, qui n'a pas eu le
temps de monter sur la frégate, se faire traîner dans l'eau avant que
d'autres ne se fassent frapper sur le ponton du bateau. Au cours de ce
soit-disant "sauvetage" qui visait en fait à rapatrier les migrants sur
le sol libyen où ils sont ensuite incarcérés dans des conditions déplorables, cinquante migrants ont trouvé la mort, rapporte Amnesty international.
L'ONG, qui lutte pour le respect des droits de l'Homme dans
le monde, accuse les gouvernements européens de se rendre "sciemment
complices des violences et des tortures infligées à des dizaines de
milliers de réfugiés et de migrants détenus par les services libyens de
l'immigration". Amnesty international a en effet retrouvé la trace de ce
navire libyen, grâce au numéro 648 inscrit sur sa cabine de pilotage.
65% de migrants en moins sur les plages italiennes
Il s'agit en réalité d'un bateau donné à la Libye par le gouvernement italien, dans le cadre des accords conclus entre les deux pays afin
de fermer la route migratoire en Méditerranée. Des accords qui visent
notamment à apporter équipements, formation et assistance technique aux
garde-côtes libyens afin de les aider à stopper les traversées de
migrants.
Une stratégie qui semble avoir fait ses preuves puisque les arrivées de migrants sur les plages italiennes
ont chuté de 65% entre juillet et décembre, par rapport à la moyenne
aux mêmes périodes entre 2014 et 2016. "Mais les réfugiés et les
migrants interceptés par les garde-côtes libyens sont envoyés dans les
centres de détention où ils subissent des traitements terribles
(détention arbitraire, torture, travail forcé, extorsion, homicides
illégaux...)", dénonce Amnesty international.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire