samedi 18 novembre 2017

Les familles des détenus du Hirak privées d'autocar

Les familles des détenus du Hirak privées d'autocar

Le CNDH ne mettra plus à disposition des familles des détenus du Hirak le car qui les transportait d'Al Hoceima jusqu'à la prison d'Oukacha. Une décision jugée "injuste"par le comité de soutien.

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a décidé de suspendre les navettes qui assuraient chaque semaine le transport des familles des détenus du Hirak depuis Al Hoceima pour la prison d'Oukacha à Casablanca.
Le CNDH a annoncé sa décision dans une lettre datée au 16 novembre et adressée à Farid El Hamdioui et Mohammed Ahemjik, membres du comité de soutien aux familles des détenus. "Il a été noté que le CNDH ne recevait pas la liste des voyageurs dans les délais convenus. De plus, le car transporte des personnes qui ne sont pas concernées par les visites et n'ont aucun lien de parenté avec les détenus", écrit le président du conseil Driss El Yazami dans cette lettre dont Telquel.ma détient copie. "Les responsables du CNDH en charge du suivi du dossier ont alerté à plusieurs reprises sur les remarques précitées", poursuit le document.
Farid El Hamdioui se dit "étonné" de cette décision. "Nous avons toujours délivré la liste des voyageurs à temps. Une liste que l'administration des prisons, le CNDH et le CRDH valident avant chaque voyage. Maintenant, il est vrai que depuis le début des procès, on a accusé du retard à délivrer la liste deux ou trois fois, car certaines familles tardaient à confirmer leur déplacement", nous explique-t-il.
Interrogé sur la présence de personnes n'ayant aucun lien de parenté avec les détenus à bord du bus du CNDH, Farid El Hamdioui répond que "les quelques rares personnes qui n'ont pas de lien avec les familles et qui ont pu faire le voyage présentaient des procurations".
"Les arguments du CNDH pour nous priver de ce car sont injustes et sans consistance. Faire le voyage d'Al Hoceima à la prison de Casablanca n'est pas une partie de plaisir. On ne fait pas le déplacement pour jouer aux touristes. On prend la route mardi soir et après les visites du mercredi, on rebrousse chemin, c'est un voyage pénible", nous confie le membre du comité de soutien aux familles des détenus du mouvement de contestation dans le rif. Ce dernier a d'ailleurs envoyé le 17 novembre une réponse au CNDH.
À Oukacha, les choses ont commencé à  changer aussi selon Farid El Hamdioui. Lors de sa dernière visite le 15 novembre, ses détenus se plaignent de la qualité de leur alimentation, mais aussi des retards accusés par la livraison de produits qu'ils achètent au sein de la prison, rapporte-t-il. "Cela fait 3 semaines que l'administration de la prison interdit les paniers que les familles apportent à leurs enfants", précise El Hamdioui.
La décision de la suspension du car n'est toutefois pas définitivement close. Driss El Yazami propose une réunion le 21 novembre pour la discuter avec les membres du comité. Les familles des détenus devront se débrouiller en attendant qu'une solution soit trouvée.

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