Rosa Moussaoui, 7/5/2018,L'Humanité
Interdite
d’entrée sur le territoire marocain, l’épouse du prisonnier politique
sahraoui a entamé, le 18 avril, une grève de la faim pour exiger le
respect de son droit de visite.
C’est
une femme au caractère en acier trempé. Au 20e jour de sa grève de la
faim, Claude Mangin, Asfari est très affaiblie. Mais « le moral est
bon », répète-t-elle. Elle a cessé de s’alimenter le 18 avril, après
avoir été expulsée une quatrième fois par les autorités marocaines qui
lui interdisent, depuis bientôt deux ans, de rendre visite à son mari,
le prisonnier politique sahraoui Naâma Asfari, détenu depuis sept ans
dans les geôles du roi Mohammed VI. Figure de la résistance pacifique à
l’occupation du Sahara occidental, Naâma Asfari avait été enlevé par la
police marocaine la veille du violent démantèlement du camp de
protestation de Gdeim Izik et des affrontements qui avaient coûté la vie
à 11 membres des forces de sécurité, le 8 novembre 2010. L’été dernier,
au terme d’une parodie de procès, la cour d’appel de Salé confirmait le
verdict de la justice militaire en le condamnant sans preuves à trente
ans de prison ferme. Ses 22 compagnons écopent, eux aussi, de lourdes
peines. Avec ses milliers de participants mobilisés pour la justice
sociale et le droit à l’autodétermination, le vaste « camp de la dignité
et de la liberté » défiait le Palais. Noam Chomsky y a vu le prélude
des printemps arabes. « Le roi n’a jamais digéré cette rébellion. Il a
tout fait pour casser les prisonniers de Gdeim Izik. M’empêcher de voir
Naâma s’inscrit dans cette stratégie », résume Claude Mangin-Asfari.
elle se bat pour faire respecter les droits du peuple sahraoui
Cette militante a pris fait et cause pour l’indépendance
du Sahara occidental bien avant de rencontrer son époux. « Depuis des
années, elle se bat certes pour faire respecter les droits de son mari,
mais aussi et surtout pour faire respecter les droits du peuple
sahraoui, remarque Hélène Legeay, de l’Action des chrétiens pour
l’abolition de la torture (Acat). Claude et Naâma ont en commun une
force mentale remarquable, un courage sans faille et une grande rigueur
morale. » C’est au mois de janvier 1990 que Claude s’est rendue pour la
première fois dans les camps de réfugiés de la région de Tindouf, en
Algérie. Elle travaillait alors pour le Comité catholique contre la faim
et pour le développement (CCFD). Le dénuement des réfugiés, leur soif
d’indépendance et de liberté la marquent pour la vie.
Lire l'article:https://www.humanite.fr/sahara-occidental-claude-mangin-asfari-la...
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