La 49ᵉ Conférence EUCOCO en soutien à la lutte du peuple sahraoui
pour son droit inaliénable à l’autodétermination et à son émancipation
coloniale pour l’indépendance s’est tenue les 28 et 29 novembre 2025 à
Paris en France à un moment déterminant de l’histoire de la lutte menée
par le peuple du Sahara Occidental sous la conduite du Front Polisario.
En présence d’une importante délégation sahraouie conduite par le
Premier ministre de la RASD, M. Buchraya Bayun, la Conférence a
constitué un moment majeur de solidarité internationale. Plus de 280
participants et de participantes de nombreux pays et continents y ont
pris part : délégations institutionnelles, responsables politiques,
parlementaires, associations et comités de solidarité, organisations
syndicales et collectifs engagés. Une importante délégation algérienne
s’est jointe à nos travaux, malgré le refus de visas par les autorités
consulaires françaises.
Le choix de tenir cette conférence à Paris, pour partie à l’Assemblée
Nationale, pour partie à la Bourse du Travail avant de se terminer par
un rassemblement symbolique sur la Place de la République, se veut
l’occasion d’appeler les autorités françaises à ne pas faire obstacle à
la libre expression du peuple sahraoui à son droit inaliénable à
l’autodétermination et à la décolonisation. La France se doit de
défendre haut et fort au sein des institutions européennes, du Conseil
de sécurité de l’ONU et de son Assemblée générale les règles du droit
international et les droits fondamentaux du peuple sahraoui. Avec
l’Espagne, elle peut amener le Maroc à mettre fin à son occupation
coloniale du Sahara Occidental et contribuer ainsi à la relance du
Maghreb comme ensemble de peuples ayant une destinée commune de
coexistence pacifique et de développement et ainsi construire un
partenariat exemplaire tant avec l’Europe qu’avec l’Afrique.
La Conférence a pris connaissance de la résolution 2797 du Conseil de
sécurité de ce 31 octobre 2025 et dénonce l’interprétation tapageuse
qu’en a fait le Maroc. Cette résolution confirme le mandat de la
MINURSO, reconnaît le Front Polisario seul représentant du peuple du
Sahara Occidental et dit clairement que l’Onu se doit de « parvenir à
une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable
permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental
conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies.
Beaucoup de bruit pour rien car, quelques jours avant, le 16 octobre, la
Quatrième Commission de l’Assemblée Générale adoptait une résolution
réaffirmant le statut juridique du Sahara Occidental et la
responsabilité de l’ONU envers le peuple sahraoui en matière de
décolonisation. Le front Polisario transmettait pour sa part, le 21
octobre, « une proposition élargie » très élaborée permettant
d’entrevoir les possibilités de coexistence et de coopération entre
l’Etat sahraoui indépendant et le Maroc. Maroc qui, entretemps, dans le
cadre des « accords d’Abraham » avec Israël, autre puissance coloniale
occupant et martyrisant les Palestiniens, se fournit en armes et drones
tueurs à l’encontre des populations sahraouies dans les territoires
qu’il occupe.
La Conférence dénonce les manœuvres dilatoires de la Commission
Européenne qui tente d’imposer un accord de partenariat avec le Maroc,
contraire à l’arrêt de la Cour Européenne de Justice, celle-ci ayant,
voici un an, annulé les accords commerciaux sur la pêche et
l’agriculture pour non-respect du droit européen en raison de l’absence
évidente de consentement du peuple sahraoui dans une logique coloniale
favorable à l’occupant marocain et aux firmes agro-exportatrices. La
conférence exprime sa satisfaction de constater qu’une large majorité de
parlementaires européens ont dénoncé et condamné la Commission ce 26
novembre. L’EUCOCO se tient aux côtés des syndicats paysans qui ont mené
campagne pour dénoncer ces manœuvres de la Commission qui sont
d’ailleurs contraires aux intérêts de ses citoyens et repose sur un
modèle commercial néolibéral dépassé et destructeur de l’environnement.
L’EUCOCO travaillera avec le Front Polisario soucieux de la défense des
intérêts du peuple sahraoui dans la protection de ses richesses
naturelles et l’établissement d’un cadre commercial euro-africain basé
sur la solidarité et la souveraineté alimentaire au bénéfice de toutes
les populations.
Face à la persistance de violations massives des droits humains par
le Maroc, la Conférence exige la libération immédiate de tous les
prisonniers politiques sahraouis et l’accès des observateurs et
organisations internationales aux territoires occupés. L’EUCOCO apporte
son soutien aux familles des prisonniers et à ceux et celles qui
manifestent au quotidien leur opposition à l’occupant marocain et aux
colons. La conférence dénonce l’interdiction faite par le Maroc de
l’accès aux territoires sahraouis occupés pour les observateurs
internationaux, les avocats, les délégations de parlementaires.
La conférence dénonce les manquements graves dont souffrent les
populations refugiées dans les campements de Tindouf en égard aux
standards internationaux. Elle soutien l’appel pour un accroissement
substantiel à hauteur de 177 millions de dollars lancé par 27
organisations onusiennes et ONG le 21 novembre à Alger.
La Conférence a été précédée cette année des réunions de travail des
ateliers thématiques (politique et information, consolidation de l’État
sahraoui, droits humains et ressources naturelles), ainsi que des
rencontres parlementaires, syndicales et des juristes dont les
conclusions et les programmes sont annexés à la présente déclaration.
Les travaux parlementaires, syndicaux et les ateliers thématiques ont
permis d’élaborer un vaste programme de mobilisation en faveur du
respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination,
conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, notamment les
résolutions A.G. 1514 (XV) et 34/37.
La Conférence approuve les conclusions des ateliers « Politique et
Information », « Droits humains et ressources naturelles », «
Consolidation de l’État sahraoui » et « Contacts avec les syndicats ».
Ces ateliers visent à renforcer la visibilité internationale de la cause
sahraouie et à porter la voix du Front Polisario dans l’espace
politique et médiatique européen, grâce à une communication résolument
politique, fondée sur des interventions régulières, une présence
constante dans les débats internationaux et la mise en avant de la
résistance sahraouie. La mobilisation de la jeunesse est identifiée
comme un axe essentiel.
La conférence EUCOCO appelle à une large mobilisation publique en
Europe pour les 50 ans de l’occupation, ainsi qu’au renforcement des
alliances, notamment avec les luttes des peuples colonisés. Les comités
de soutien réaffirment les priorités politiques : organisation du
référendum, cessation du pillage des ressources naturelles, dénonciation
des violations des droits humains par les forces d’occupation
marocaines et mise en lumière de la responsabilité de l’Espagne, de la
France et des États-Unis.
Un programme de consolidation de l’État sahraoui est adopté dans les
domaines social, économique et territorial. Les priorités pour 2026
incluent la mise en œuvre du système d’incitations, l’augmentation de
l’aide internationale et l’organisation de Conférences des Villes
Solidaires.
L’ensemble des programmes arrêtés durant cet EUCOCO seront l’occasion
de commémorer les 50 ans de la lutte du peuple sahraoui pour le respect
de ses droits fondamentaux.
La 50ᵉ conférence EUCOCO se tiendra à Madrid en 2026, lieu symbolique de la résistance sahraouie.
Vive la lutte du Peuple Sahraoui conduite par le Front Polisario,
Vive la RASD,
Vive la solidarité internationale
Paris, 29 novembre 2025