Immigration.
En réaction à l'opération des Identitaires dans les Alpes le mois
dernier, une circulaire rappelle que les « comportements hostiles à la
circulation des migrants » sont passibles de poursuites pénales.
Fin
avril, les militants de Génération identitaire avaient organisé une
opération très médiatique dans les Hautes-Alpes où ils empêchaient les
migrants de passer la frontière franco-italienne. Plusieurs voix de
gauche s'étaient élevées contre l'absence de poursuites judiciaires à
leur encontre. Le procureur de la République de Gap avait également
demandé que soit précisée la loi.
L’immixtion dans une fonction publique
Selon Mediapart,
c'est chose faite depuis le 4 mai. Une circulaire adressée à l’ensemble
des tribunaux par le directeur des affaires criminelles et des grâces
du ministère de la Justice, Rémy Heitz, évoque deux infractions « visant
les comportements hostiles à la circulation des migrants ».
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La première est « l’immixtion dans une fonction publique ». Ceci est
le fait, par toute personne agissant sans titre, de s’immiscer dans
l’exercice d’une fonction publique en accomplissant l’un des actes
réservés au titulaire de cette fonction. « Le contrôle du respect des
frontières, par la surveillance visuelle ou l’édification d’obstacles,
par des personnes hostiles à la circulation des migrants est susceptible
de constituer une immixtion intentionnelle dans les fonctions des
forces de l’ordre. La reconduite à la frontière des migrants par ces
mêmes personnes, y compris sans violence, est également susceptible de
caractériser le délit prévu par l’article 433-12 du Code pénal » affirme
le directeur des affaires criminelles et des grâces.
La circulaire explique également que les militants identitaires
pourraient enfreindre une seconde fois la loi en exerçant « une activité
ou en usant de document créant la confusion avec une fonction publique
». « L’article 433-13 du code pénal réprime le fait par toute personne
d’exercer une activité dans des conditions de nature à créer dans
l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction
publique. Cette infraction est punie d’une peine d’un an
d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Faire croire, par son
comportement ou par un ensemble de manœuvres, que l’on possède la
qualité pour exercer la surveillance et le contrôle des frontières, même
sans usurper les signes réservés à l’autorité de police, est
susceptible de caractériser l’infraction ».
La circulaire précise également aux magistrats les infractions
pouvant être reprochées aux personnes aidant les migrants, et les
immunités prévues par la loi.
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