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vendredi 26 juin 2020

Maroc : le journaliste d’investigation Omar Radi convoqué par la police




Alors qu’un rapport d’Amnesty International vient de relever la responsabilité de l’Etat marocain dans la surveillance du journaliste Omar Radi, ce dernier a reçu mercredi une convocation policière.
Par Publié le 24 juin 2020
Le journaliste Omar Radi, à Casablanca, le 5 mars.

Deux jours après la publication d’un rapport d’Amnesty International mettant en avant la responsabilité de l’Etat marocain dans l’espionnage du journaliste Omar Radi, ce dernier a reçu, mercredi 24 juin, une convocation de la police marocaine. Il y est demandé au journaliste de se présenter, jeudi 25 juin à 10 heures (heure de Paris), à la brigade nationale de la police judiciaire, une unité de la direction générale de la sûreté nationale. Aucun motif à cette convocation n’a été précisé.
Dans la soirée, le procureur du roi du Maroc auprès la cour d’appel de Casablanca a confirmé cette convocation. Elle aura lieu, selon un communiqué, dans le cadre « d’une enquête sur son implication présumée dans une affaire d’obtention de financements de l’étranger, en relation avec des services de renseignement. »
« Je trouve l’accusation du parquet absolument ridicule », a répondu Omar Radi, mercredi soir, dans une déclaration transmise au collectif international de journalistes Forbidden Stories – dont Le Monde fait partie. « C’est clairement lié aux récentes révélations d’Amnesty International et Forbidden Stories sur le fait que mon téléphone a été espionné par le Maroc à travers une technologie israélienne », affirme le journaliste marocain dans cette déclaration.

Inquiétude internationale

Omar Radi, journaliste et militants des droits de l’homme, condamné en début d’année au Maroc pour un Tweet critiquant la justice de son pays, a vu, en 2019, son iPhone être visé par une attaque informatique sophistiquée. Selon les constatations techniques d’Amnesty, seul l’Etat marocain était capable de mettre en œuvre cette attaque nécessitant un équipement extrêmement coûteux ou une collaboration des opérateurs téléphoniques.
Les autorités marocaines n’avaient pas souhaité répondre aux questions du collectif de Forbidden Stories, dont font aussi partie le Guardian, le Washington Post ou encore la Süddeutsche Zeitung, et à qui Amnesty International avait transmis ses conclusions.
Mercredi soir, Forbidden Stories, qui travaille sur la protection du travail des journalistes, se disait « très inquiet » sur Twitter, après l’annonce de cette convocation par la police marocaine.



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